Auteur : David Wyatt
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Avrigney
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« Répondre #50 le: 2008-04-17, 16:32:24 »

Il s’inclinait en avant avec élégance, et tout aussi vivement se relevait pour suivre la danse. Les autres brins d’herbes l’imitaient allègrement sous la caresse humide du vent qui venait du Baranduin et les rafraîchissait en ces chaudes journées de juin. De la fenêtre, Salica les regardait courir d’un bout à l’autre du pré. L’envie de les rejoindre était forte et la porte ne tarda pas à s’ouvrir pour la laisser apparaître, une corbeille de linge et une planche à laver sous les bras. La journée était chaude et semblait toute indiquée à cette corvée. L’eau du tout proche ruisseau désormais ne serait plus si froide et Salica n’aurait pas à aller jusqu’à la plus lointaine rivière.
Elle se dirigea vers les saules qui marquaient la limite du pré et soulignaient le cheminement sinueux du petit cours d’eau derrière lequel ils se faisaient si nombreux qu’ils formaient une véritable petite forêt. Les longs et noirs cheveux de la jeune femme ondoyaient dans le vent joyeux tandis qu’elle marchait et qu’ondulait sa haute et mince silhouette. Le soleil se cachait parmi les plus hautes branches pour jouer avec les ombres sur son visage et la jeunesse rayonnait dans le vert brun de ses yeux.

Salica eut tôt fait de rejoindre la saulaie et d’y déposer corbeille et  planche. Elle se retourna un instant pour contempler la petite maison qui flottait immobile dans la prairie où l’herbe et le vent s’adonnaient toujours à leurs jeux insouciants. Elle ne les voyait pas, mais elle pouvait sans mal deviner où se trouvait sa mère, où se trouvait son père, livré tous deux au rythme si quotidien de leurs tâches.

Elle soupira, puis posa la planche à laver et se pencha sur son ouvrage. Elle frottait vigoureusement les vêtements sur la planche de bois et ses mains étaient déjà rouges. Rapidement elle se trouva être en sueur et elle se redressa pour reprendre son souffle. Elle laissa glisser son corps souple jusqu’au pied d’un tout proche saule où se dessinait une légère cuvette herbeuse suffisamment confortable. Installée sur le dos elle observait les feuilles en fer de lance qui dans leur jeunesse dansaient, dansaient, dansaient… Mais soudain elle entendit un bruit de voix. Elle tendit l’oreille et ne douta plus. Elle se releva avec agilité et la curiosité la poussa à se faufiler comme une brise entre les troncs. Légère et silencieuse elle ne tarda pas à rejoindre l’orée opposée de la saulaie et dans la clairière elle vit deux hommes et un âne. Le premier menaçait d’une épée le second qui était âgé et visiblement terrorisé. Toujours discrète elle se déplaça de façon à se trouver derrière l’agresseur et ramassa une branche bien solide. Furtivement elle s’approcha de l’homme à l’épée et de toutes ses forces frappa sur sa pauvre tête. Il s’effondra comme foudroyé tandis que la victime ne comprenait encore rien de ce qui s’était passé.

« Monsieur ? Vous allez bien ? » s’empressa de demander Salica.

Doucement le vieil homme se releva, hagard, et fit finalement signe que oui bien qu’il tremblait encore comme une feuille au vent d’automne.
Salica ramassa l’épée. Elle était fort simple et de métal ordinaire mais aiguisée, bien équilibrée et pas trop lourde : elle jugea ainsi qu’elle convenait à sa main.
« On ne devrait pas rester là vous savez » ajouta t-elle, « il ne devrait pas se réveiller tout de suite mais s’il s’agit d’un brigand il fait sans doute partie d’une bande et d’autres pourraient arriver. Allez monsieur… faites avancer votre âne ».

Salica ne pouvait laisser le vieil homme se faire tuer par des brigands et elle pensa qu’il ne serait pas trop compliqué de le conduire assez loin pour qu’il soit en sécurité… elle rentrerait après. Mais comme il advient souvent des plans échafaudés sur le bon vouloir de Dame Fortune, celui-ci se trouva rapidement contrarié.
Ainsi, ce ne fut que quelques centaines de pas plus en avant qu’ils firent la peu plaisante rencontre de deux autres brigands qui s’approchèrent en ricanant, leur lame à la main.

Salica se tenait droite et serrait son épée tandis que le vieillard, déjà blottit derrière son âne, cria : « Prenez la fille, je vous la laisse, mais laissez moi la vie sauve ».  Elle sentit l’ingratitude la suffoquer et il fut dommage que la situation ne lui permît pas de corriger le coquin.
Les brigands n’étaient plus qu’à quelques pas d’elle. Celui qui se trouvait plus en avant était gros et fort, mal rasé et l’air mauvais, il gloussa : « Lachez cette épée ma petite dame et vous vivrez peut-être. Mais ses paroles sonnaient plus fausses que le cri d’une corneille et Salica montra vouloir se défendre. Le brigand s’avançait déjà sur elle lorsque son compagnon resté plus en retrait lui intima d’une voix claire de la laisser tranquille, qu’ils en auraient bien assez avec le vieillard.
Le gros brigand se retourna furibond et hurla plutôt qu’il ne parla : « pour qui tu te prends idiot ? C’est moi qui commande ici ! ». Le jeune homme pointa son épée en avant et répondit : « Laisse là ou tu devras m’affronter avant ! »

Il n’en fallut pas plus pour que commence un duel à l’épée. Le plus jeune était habile et rapide mais son aîné frappait avec force et le faisait reculer de quelques bons pas à chaque fois qu’il lançait une attaque.

Salica se retrouva ainsi spectatrice d’un inattendu combat de coqs. Elle mit cependant peu de temps à recouvrer ses esprits. Elle saisit au sol un bâton de bois qu’elle fracassa sur la tête du brigand au moment opportun. En un « crac » sec tout fut fini et le jeune brigand fixait Salica comme médusé.
Il était grand, bien bâtit avec un visage longiligne, des cheveux légèrement bouclés et bruns comme l’étaient ses yeux, et pour le coup il avait aussi un sourire un peu bête. Salica rosit et lui demanda s’il allait la regarder longtemps encore. Iil balbutia quelques mots incompréhensibles avant d’annoncer fièrement qu’il se nommait Thorn et qu’il la remerciait pour son intervention : « Le gros était un dur à cuire ! »
Aux remerciements Salica passa du rose de l’émotion au rouge de la colère : « Eh bien moi je ne vous remercie pas ! Ma parole, vous êtiez sur le point de nous détrousser et peut-être pire et… et où est-il celui-là d’abord ? » Salica se retourna et trouva le vieillard derrière son âne, recroquevillé dans son surcot comme un escargot dans sa coquille.

« Ne me faites pas de mal ! » gémit-il lamentablement. « Je vous aurais pas abandonnée… c’était un stratagème pour nous tirer de là ! ». Salica soupira. Elle craignit soudain que ses éclats de voix n’eussent alerté des oreilles malveillantes.

« Me voilà entourée d’une canaille et d’un lâche de premier ordre » lança t-elle sans qu’aucun des deux hommes n’osât objecter quoique ce soit, encore que l’envie ne leur manquât point, tant ils craignaient les représailles de la jeune femme qui s’enflammait, son épée toujours en main.

« Bon ! Vous le brigand… vos amis sont-ils partout ou avons-nous une chance de pouvoir fuir ? » questionna Salica.

Thorn réfléchit un moment. « Eh bien… le gros des hommes doit être à l’ouest… quelques uns doivent se trouver au nord le long du Baranduin et d’autres au sud sans doute, mais plus vers l’est il ne devrait y avoir personne je pense… et je m’appelle Thorn ! » toussa t-il.

« Bon ! Eh bien en route et sur le champ », conclut Salica alors qu’elle se demandait dans quelle drôle d’histoire elle avait mis les pieds. Et tandis qu’ils se mettaient en marche elle précisa son idée : « Si on arrive suffisamment loin à l’est ce soir, personne ne devrait plus nous chercher là bas. Une fois hors de portée des mauvaises intentions chacun prendra la direction qui le mieux lui conviendra. D’ici là on reste ensemble, c’est de loin le plus sûr ! ».

Ils marchèrent tout le jour en silence et le soir venu ils sentirent leur c½ur s’alléger. Ils ne firent pas de feu par prudence mais l’inquiétude les avait quitté… excepté le vieillard qui sursautait au moindre bruit.

Salica ne trouvait pas le sommeil et regardait les étoiles mais des nuages vinrent de l’est et bientôt elle n’eut plus rien à contempler. Elle soupira et murmura pour elle-même : « J’espère que ce n’est pas un mauvais présage… ». Thorn qui ne dormait pas non plus et devait avoir fixé son attention sur le même objet intervint : « Ne dites pas cela voyons… Même si tout est sombre il y a toujours quelque part matière à espérer ». Salica surprise demeura silencieuse un moment avant de répondre : « Je ne vois pourtant dans ce ciel que désespoir… » et tandis qu’elle finissait, une petite étoile fourra son nez entre les nuages et brilla quelques secondes. Thorn rit doucement et conclut : « Il y a toujours un espoir quelque part… il faut savoir le trouver, voilà tout ! » et sur ces mots il se retourna et fit mine de dormir.

La nuit fut tranquille et ils se sépareraient au petit matin. Le vieillard pleurnichait qu’il ne voulait pas rester seul mais Salica n’aurait plus rien accordé à un tel couard. S’il allait à Bree comme il le prétendait il n’avait qu’à suivre la Baranduin jusqu’au Gué de Sarn d’où il pourrait trouver sans mal le Chemin Vert. Salica pour sa part prendrait vers le sud avant de reprendre la direction de son chez soi à l’ouest… c’était le mieux si elle ne comptait pas retrouver les brigands du jour précédent.

Elle partit sans se soucier des jérémiades du vieil homme et elle ne fit pas deux cents pas que déjà elle entendit un cri horrible derrière elle… ce ne pouvait être que ce couard et elle songea soudain qu’elle l’avait laissé seul avec Thorn qui n’était autre qu’un brigand. Elle aurait dû continuer droit devant elle mais elle s’en retourna. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle retrouva pendu en l’air par un pied le vieillard. Thorn avait pris la poudre d’escampette et elle ne put s’empêcher de rire à gorge déployée de l’inconfortable situation dans laquelle s’était fourrée le vieillard.

« Ma parole, on ne peut vous laisser seul plus d’une minute sans que vous ne vous retrouviez dans le plus noir pétrin » s’exclama t-elle. Le vieillard grogna dans sa barbe et Salica s’employa à le libérer du piège. Cela pris plus de temps qu’elle ne l’avait d’abord pensé car il fallut trouver un moyen de libérer le pauvre bougre sans qu’il ne se brise les os lorsqu’elle couperait la corde qui le tenait. Elle plaça donc sous lui l’âne auquel il s’accrocha avec les mains et sur lequel il se retrouva à califourchon, le montant dans le mauvais sens, dans la plus ridicule position qu’il soit.

Tout ce raffut eut pour effet d’attirer l’attention de l’un des brigands, qui étaient loin d’avoir renoncer à leurs poursuites. C’est ainsi qu’il surprit un vieillard assis à l’envers sur un âne tandis que Salica courait à son secours en délaissant imprudemment sa lame au pied de l’arbre.

« Ca suffit ! » Cria l’homme que personne n’avait vu encore, « toi le vieux fou, descends de cet âne et donne moi les sacoches qu’il porte ! ». Salica aida le vieillard à rejoindre la terre ferme et à décrocher les sacoches bien pleines lorsqu’un bruit sourd la fit sursauter. Le brigand s’écroula aux pieds de Thorn qui tenait encore le bâton avec lequel il venait de l’assommer.

« Pas si mal cette technique ! » ajouta t-il en riant devant ses deux compagnons encore pétrifiés par l’étonnement. Puis il ajouta aussitôt : « nous ferions bien de ne pas nous attarder… je ne suis pas allé loin mais je peux vous assurer qu’il n’est pas venu seul ».

Salica lança alors un regard froid sur le vieillard : « Avant, je veux savoir ce que cette fripouille cache dans ses sacoches et que les brigands convoitent tant ». Elle ouvrit la première et la vida de son contenu, ne trouvant dedans que de vieilles nippes. Le vieillard s’était assis sur une roche, la tête entre les mains, pendant que Salica vidait méthodiquement la deuxième sacoche sans rien trouver d’autres que des guenilles. Alors le vieillard en vint aux aveux : « Je suis un misérable ! Tout est ma faute et ces charognes vont nous étriper ! J’ai raconté que ces sacoches étaient remplies d’or et de bijoux ».

« Ma parole ! » s’exclama Salica, « mais qu’est ce qui vous est passé par la tête pour raconter de telles fariboles ? »

« Je croyais qu’il allait se jeter sur le butin et que je pourrais en profiter pour m’échapper » sanglota t-il d’une voix tremblotante.

Thorn reprit alors : « il faut partir sur le champ… cet idiot à rameuter ce qui se fait de pire comme canailles dans les environs ». Puis il hésita un moment avant d’ajouter avec un certain malaise : « Je connais leur chef, un dénommé Butor, et s’il est persuadé que ces sacoches renferment des richesses il les voudra à tout prix ».
Le petit groupe suivit de l’âne se remit vivement en marche  vers l’est. Salica aurait voulu abandonner là le stupide et lâche vieillard mais elle ne pouvait se résoudre à le laisser se faire massacrer par ces brutes. Elle tenait fermement son épée prête à accueillir n’importe quel coup fourré, les yeux posés sur les épaules de Thorn dont la largeur se voulait rassurante. Le silence se faisait pesant et elle prit enfin la parole : « Thorn… Je voulais vous dire… je vous remercie d’être revenu, de nous avoir sauvé. Je vous ai jugé à la hâte… vous… vous n’êtes pas une canaille Thorn ».

Thorn rougit bien qu’elle ne pût le voir : « Oh… ce n’est rien vous savez… je suis habitué… et à vrai dire jusqu’à aujourd’hui je ne déméritais pas les jugements de cette sorte ».

Salica demeura silencieuse un moment avant de reprendre : « Tout le monde peut changer et vous avez prouvé que vous n’êtes pas la même brute cupide que ces hommes ». Et comme il ne répondait pas, Salica continua : « Moi, je crois que vous êtes quelqu’un de bien ! Mais… j’aimerais bien savoir comment vous avez pu vous retrouver parmi ces brigands ».

Thorn haussa les épaules : « vous savez, parfois la vie n’est pas comme on l’imagine… on ne fait pas toujours les bons choix… enfin, c’est une longue histoire. Pour tout dire, tout a commencé il y a six ans env… »

Thorn soudainement s’arrêta. Trois hommes lui faisaient face et bloquaient le passage. Au centre se tenait Butor. Il était grand et chauve, avec de longs bras velus et avant même qu’ils aient pu dire quoique ce soit, il envoya ses deux hommes à la charge. Thorn fit front aux deux bandits et réussit à contenir leur assaut tant bien que mal. Mais Butor déjà s’approchait, une longue lame gris foncé en main. Contre trois hommes à la fois il n’avait aucune chance. Alors, Salica s’interposa et contraignit Butor à l’affronter. Le combat faisait rage de toutes part. Salica tenait bon face au chef des brigands. Elle sentit soudain une menace derrière elle, une présence malveillante. Tout devint noir.

Elle ouvrit les yeux et les feuilles des saules dansaient loin au dessus d’elle et se dessinaient noires contre le ciel du soir. Elle les regardait s’agiter gaiement et des morceaux entiers de rêve flottaient encore parmi elles. Voilà des années déjà qu’elle faisait ce rêve, à l’identique presque à chaque fois. Elle quittait pour un instant la monotonie de sa vie pour brandir une épée qu’elle ne savait pas manier et affronter le roi des voleurs. C’était là l’unique voyage de sa vie, et même dans ses rêves celui-ci n’avait jamais dépassé le cap du duel. Elle se releva enfin avec peine et ramassa son linge de ses mains ridées et usées par les corvées de toute une vie. C’était maintenant une vieille femme qui n’attendait plus rien de l’existence. Elle leva les yeux vers le ciel. Il était rempli d’étoiles qui étincelaient comme jamais… et pourtant Salica ne pensait plus qu’au fond de la toile et à sa sombre teinte. Elle se dirigea alors vers la maison désormais vide et le vent qui soufflait de la rivière portait avec lui les premières feuilles de l’automne.
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Thralil le Dunadan
Cerebrus
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« Répondre #51 le: 2008-07-15, 11:04:31 »

Tiens au fait, il y a des nouvelles en ce qui concerne les prix aux lauréats?
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Sire Elethor, premier chevalier de Dol Amroth

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Zelphalya
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« Répondre #52 le: 2008-07-15, 11:29:16 »

Arg Razz
Le pire c'est qu'on s'est mis d'accord mais que comme j'ai pas de tête je vous ai oublié Grand Sourire
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Zelphalya
Invité
« Répondre #53 le: 2008-07-27, 16:14:44 »

Lots distribués Sourit

Enjoy Clin d'oeil
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Cerebrus
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« Répondre #54 le: 2008-07-27, 17:29:24 »

Merciiii  Razz
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Sire Elethor, premier chevalier de Dol Amroth

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