Turambar

Un pigeon cognait son bec contre la fenêtre d'une chambre bien précide à l'auberge d'Edoras. Autour de sa patte se trouvait un message noué avec un léger ruban rouge, propre à une certaine personne.

Très chère Elhylde,

je fu triste de ne point pouvoir vous parler hier. Je suis tout de même heureuse de savoir la raison de votre départ (Adûnarû). Ne croyez pas que je sois une effrontée en vous demandant la possibilité de discuter avec vous autour d'un thé, en amies (si je puis vous apeller ainsi, permettez le moi). J'aimerais discuter avec vous, étant donné que nos rencontres ne sont jamais faciles et calmes, il le semble!

Acceptez mes sincères salutations,
avec amitié,
Mayah.

Un petit papier est attaché à la patte du petit animal, qui s'est gavé de pain pendant que la jeune femme écrivait à sa place. Le papier embaume le jasmin et la pâte qui a servie à le fabriquer à été mélangée à des pétales de fleurs séchés. Elle est enveloppée d'un joli ruban mauve

Ma chère Mayah,

je suis bien aise de voir que vous prenez le temps de m'écrire et je suis tout aussi navrée de voir que notre petite balade n'a pu avoir lieu au bord de la rivière. Si vous le voulez, nous pourrions d'ailleurs aller prendre notre thé près de là sous quelque arbre confortable aux racines couvertes de mousse. Je ne vous crois pas effrontée de me poser une telle demande et je serais enchantée d'apprendre à vous connaître. Je pourrais par le fait même vous expliquer un peu mieux de quoi il retourne avec Adûnaru et vous raconter une mésaventure qui m'est arrivée avec une dame, Miya, que j'ai prise pour vous.

Avec toute mon amitié que je sens grandir pour vous,

Elhye

Un autre pigeon revint cogner à la même fenêtre, toujours avec un papier noué de ruban rouge. Amical, il attendait qu'on prenne le morceau de papier.

Très chère Elhylde,

c'est avec plaisir que j'irai au bord de l'eau avec vous. Il pourrait même être fort agréable d'y manger ensemble. Je suis d'avis que nous avons probablement beaucoup de choses à se raconter, prendre un bon repas ensemble serait un moyen de profiter du beau temps, tout comme du beau paysage tout en discutant. Il est libre à vous de venir seule comme accompagnée, faites à votre aise. Ceorl étant très occupé avec les Cavaliers, je viendrai seule.

Au sujet de Miya, je dois dire que c'est une personne assez particulière et fascinante. Je crois qu'elle mérite d'être connue, tout en gardant une certaine méfiance. elle semble assez farouche et imprévisible. si vous vous êtes querellée avec cette Dame, je suis d'avis que de vous méfier un peu ne serait pas de trop, mais je doute qu'elle vous attaque ouvertement. Une discussion peut-être?

Avec tout mon respect,
Mayah.

PS: L'avez-vous réellement prise pour moi?

Le pigeon revient vers Mayah, portant encore une fois un message dont la facture est désormais familière à la jeune femme.

Ma chère Mayah,

Je crois que pour notre petit pique-nique je préférerais que nous soyions seules, histoire d'apprendre à nous connaître sans se sentir gênées dans nos propos par la présence d'un homme. Je dirais que ma relation avec Adûnaru est une chose assez récente et je me sens peu à l'aise de lui demander de m'accompagner, mais sans doute nous aurons l'occasion bien assez tôt de manger tous les quatre, puisque vous me parlez de Ceorl, j'en déduis qu'entre vous et lui les choses se sont développées? Remarquez, Ceorl est un frère pour moi et je serais bien aise qu'une dame comme vous partager sa vie.

Pour ce qui est de Miya, oui je vous ai effectivement confondue avec elle. J'avais du mal à dormir et il était tard et j'ai remarqué une jeune femme qui s'entraînait. Voyant le jour des incidents mystérieux que vous connaissez, vous aviez eu une attitude si fonceuse que je croyais que vous saviez vous battre et donc j'ignorais que c'était Miya. Vous faites bien de me prévenir à son sujet et je ne serai que trop prudente. Certains choses dont je vous parlerai lors de notre petite sortie en plein air expliquerons sans doute les raison qui m'ont malencontreusement poussée à avoir une altercation avec cette dame. Je crains donc que vos conseils à son égard ne soient que trop judicieux, mais je ne doute pas qu'elle mérite d'être connue si vous en jugez ainsi.

Je voulais encore une fois vous remercier pour la magnifique toilette que vous m'avez offerte le soir où nous devions aller marcher et discuter avec Ceorl. Je n'ai jamais rien possédé de tel et je n'en reviens pas que vous m'ayez fait un si somptueux présent. Quand j'en aurai le talent, j'aimerais à mon tour vous offrir des bijoux pour agrémenter les si merveilleux vêtements que vous savez fabriquer.


En attendant de vous reparler ou de recevoir votre prochaine missive, agréez toute mon affection,

Elhye

Une missive est laissée à la banque à l'attention de Mayah. Du papier au parfum de jasmin et un ruban mauve...

Ma douce amie,

Je suis enfin rentrée sous le soleil du château d'or après cette trop longue absence. Il me faut vous expliquer la raison de ce départ précipité et beaucoup d'autres choses encore avant que je ne parte pour ma campagne aimée. Je dois aussi voir Ceorl, mais je veux vous parler auparavant, car je redoute son tempérament fougueux et la colère avec laquelle il risque de m'accueillir. Je cherche les mots et je crois que pourrez m'aider à les trouver. Pendant mon absence, j'ai fabriqué un petit quelque chose pour vous, que j'ai bien hâte de vous remettre.


Je ne peux que compter les secondes jusqu'à nos retrouvailles,

Elhye