Les grands bals

[Telumethar]

Les trois grandes villes du Gondor prenaient peu a peu des allures de fêtes. Car d'ici quelques jours ce tiendrait de grandes festivité en l'honneur du bon roi Eldarion et de son règne. A Umbar l'Intendant avait convié la noblesse, mais aussi le peuple a asister a un tournoie amical qui ce tiendrais dans les arènes de la ville.

a Minas Tirith un grand rassemblement aurait lieux sur la place du marcher ou il aurait un grand spectacle ouverts a tous.


A Dol Amroth il serait organisé une soirée a l'extérieur des mures de la cité la ou on lieux habituellement les joutes. Seul la noblesse et la chevalrie y était convié. Les habitants pour le part avait drois a un spectacle sur les quais du ports.

[Elsie]

Miya avait donné ses ordres à Filip.
le but du plan était simple : s'arranger pour que les agresseurs ne puissent avoir accès au cercle ou avait lieu la fête en les bloquant dans les cercles inférieurs. Puisqu'on était dans une forteresse, autant user des avantages du terrain. Mais il ne fallait pas non plus négliger la protection des cercles supérieurs. Quand le lieu de la fête fut connu, la jeune fille demanda également à ce que la sécurité y soit renforcée.

Les caches d'armes devait être surveillées, afin de cueillir un maximum d'agresseurs AVANT qu'ils n'aient pu s'armer. L'accès vers le lieu de la fête devait être refusé à certains serviteurs douteux et certains gardes, ceux dont on savaient qu'ils étaient des traitres, furent mutés en dehors de la ville. Le fait que tous les tatoués ne soient pas, paradoxalement, tatoués n'aidait pas à les repérer, cependant.

Miya n'était pas naïve au point de penser que c'était la seule cache d'armes. Aussi avait elle prit la décision de superviser la protection du marché. Il lui fallait aussi placer des gens de confiance à des endroits stratégiques...

[Elsie]

Les préparatifs se poursuivaient. Sauf que certains point furent remaniés.

Une cache d'armes ayant été découverte dans les maisons des morts, et des abominations les gardant, Miya demanda à ce qu'on en mure et garde l'accès.

Par ailleurs, les portes des différents cercles devaient recevoir une garde renforcée : si les insurgés attaquaient, il fallait les maintenir le plus loin possible du lieu de la fête.

En outre, Miya écrivit une lettre...

[Elsie]

Il y avait un souci.

Le coté positif de l'affaire, Adunarû l'avait souligné et force pour Miya de constater qu'il avait raison, c'est que non, le plan d'Osilth ne se déroulait PAS à la perfection. Le fou n'imaginait certainement pas qu'Adunarü s'en mêlerait. Pas d'avantage que Miya serait moins incapable qu'il le pensait. Et encore moins que d'autres personnes se lanceraient dans la bagarre.

Mais il y avait le fameux Olmeth. En voilà un qui faisait à Miya le même effet qu'un caillou dans une chaussure... Probablement un officier. L'ennui est que, quelle que soit l'autorité que Khébras lui avait octroyée, on n'enquêtait pas comme ça sur les officiers de la garde. Lors d'une discussion, elle eut soudain un déclic : Une des caches qu'ils connaissaient était dans la caserne. Et pour ce faire, il avait fallu la complicité d'un officier, celà, ils le savaient. Mais il y avait forcément, quelque part, dans la paperasse, ou dans la mémoire d'ungarde, le nom de l'officier chargé de l'Intendance de la caserne...

Voilà qui était une bonne base de départ. Ce n'était sans doute même pas un secret...

[Telumethar]

Le bal de Minas Tirith fut tout simplement annulé par l'Intendant. En contre partie la garde Royale eut pour mendant d'enquêter sur toute la seconde noblesse ainsi que les garde de Minas Tirith.

Les engeances du tombeau furent éliminé. L'enquête détermina que le Capitaine d'une des garnisons était bien trempé dans le complot, ainsi que de nombreux civils et noble de dernier rangs. C'est seulement sous la torture que le capitaine ce delia la langue sous l'oeil miticuleux du bourreau et des oreilles attentives du capitaine de la garde Royal ainsi que du magistrat Khébras.

-Tu as entendu Khébras?
-Oui... Tout cela nous dépasse grandement. Le roi devra en être informé. Il n'a pas a douter que d'autre insurger vivent parmis nous.
-Te souviens-tu quand nous étions de jeune soldat et que nous avions eu a patrouiller les marais?
-Oui je voie ou tu veux en venir... et je crois que tu as raison...
-Il faut trouvé la tête la sectionner et a ce moment le reste de l'organisera s'égrennera. Malheureusement sans ce fameux Osilth il nous est impossible d'avancer. Je connais ce sourrire Khébras...

Ce dernier avait un sourrire sur le coin de lèvre.

-Restons-en a Minas Tirith et informer le roi. La tête ce fera couper d'elle même
-Crois-tu?
-Bien sure, la jeune Miya ne laissera pas tomber ainsi que Filip que sa vie est en danger tant que son ancien maître vie.
-Une écuyère? ein?
-Pourquoi pas. Le roi sorcier n'a-t'il pas été tué par une jeune femme?
-Je te connais tu penses a autre chose... Quoi qu'il en soit tu as raison. D'ici a ce que le roi en soit informer bien de l'eau aura couler sous les ponts.

[Belgarion]

Les deux hauts fonctionnaires ignoraient pourtant qu'un simple Rôdeur avait eu vent des évènements... et que l'une de ses prérogatives était justement de prévenir son roi de ce qui se tramait là.

[Elsie]

Comme Khébras le lui avait demandé, la petite écuyère avait pris le chemin vers Dol Amroth, le bal de la cité du Prince n'ayant été que retardé. C'était logique : le bal ayant lieu à l'extérieur des murs, faire face à une éventuelle attaque y était infiniment plus aisé...

Elle laissa un mot à Adunarû et Jarek, les remerciant de leur aide, ainsi qu'à Silmirë (si celle ci pouvait  être trouvée). Elle croisa également Yoshebeth. Puis elle prit la route. Elle éprouvait un curieux abattement qui se mêlait au soulagement. Une part d'elle même se sentait humiliée par toute cette histoire. N'oublions pas qu'elle était l'héritière d'une longue lignée de femmes à l'orgueil pas toujours très bien placé. Mais sa raison lui indiquait que c'était la meilleure solution possible.

Et puis, il fallait voir le bon coté des choses : elle serait au coté de son chevalier de tutelle pour l'attaque à Dol Amroth. Cette pensée lui mettait du chaud au coeur. Elle préférait la douce torture de son inaccessible présence à cette séparation angoissante en des temps troublés. Elle pourrait le protéger, ainsi. Elle en était à caresser la délicieuse idée de cette curieuse inversion des rôles quand elle parvint à Pélargir. Bellallant, son cheval, était épuisé. Elle décida donc d'y faire une halte.

Eïlenel s'y était déplacée pour affaire et elle se croisèrent à l'auberge. Dans la solitude d'une chambre, les deux femmes eurent un entretient d'une heure environ tandis que le cheval de Miya se régalait d'une avoine de premier choix. Puis la jeune écuyère prit quelques heures d'un sommeil insuffisant mais nécessaire.

La route devait être encore longue, mais elle serait plus apaisée.

[Pierrot]

Des cadavres furent retrouvés dans quelques locaux situés dans le quartier mal famé de Minas Tirith. Une enquête leur ferait rapidement comprendre qu'ils étaient des hommes d'Osilth, de différents grades, mais il en restait d'autres. Ils ne semblaient pas avoir été torturés - ou pas trop.

Une missive parvenait à Khébras.

Sire,

J'ai appris que le bal de Minas Tirith était annulé mais à Dol Amroth rien n'est fait en ce sens. C'est une mauvaise chose d'annuler une partie des cérémonies uniquement, il fallait le faire ou complet ou ne rien faire. Nous n'avons ni les têtes de l'organisation ni une protection complète...

J'espère que votre enquête continuera de porter ses fruits. Tenez cependant compte du fait que Filip n'avait d'informations utiles que pour Minas Tirith.

Respectueusement,

Adûnaru.

[Elsie]

Deux jours avant les festivités, la jeune Miya rentra se faire soigner chez le guérisseur en titre de la chevalerie. Elle avait deux vilaines morsures en bras.

Elle fit un rapport à son chevalier de tutelle.

[Elsie]

« Bon alors, pendant que je fais ça, raconte moi l'histoire. Et reste calme, sinon je n'y arriverai pas.
- D'accord. Bon, donc, nous étions arrivés, nous avions repéré une dame au comportement étrange qui se trouvait dans les gradins.  Bijoux rarissimes et robe de prix... mais pas très raffinée dans ses manières.
- Je vois ça, continue...
- Elle essayait de rester à l'écart faisant de l'œil à un chevalier, mais elle a été forcée de s'installer sur les gradins, finalement et ça a pu débuter. A ma grande surprise, Emma était présente...
- Tiens ?
- C'est elle qui arbitré la joute à laquelle j'ai participé... Elle a désigné mon adversaire comme vainqueur. Il se battait pas mal pour un civil, mais clairement, si je n'avais pas arrêté le combat, je le mettais à terre...
- Oooh ! Ça j'aurais voulu le voir ! Ça devait être d'un comique achevé !
- Comique ?
- Bah, si elle a fait cela, c'est qu'elle n'était pas dans ses petits souliers. Tentative pitoyable de te blesser.
- Pour ce que je m'en fichais de cette joute, moi !
- C'est bien ce que je disais. Pitoyable. Calme toi, tu es aussi tendue qu'une arbalète et je risque de rater mon coup. Allez raconte moi la suite.
- Bon... Après on a vu Emma s'éloigner avec le premier chevalier. J'ai suivi le plus discrètement possible.
- Et tu ne t'es pas faite prendre ? Non parce que je sais que pour la discrétion, tu as des progrès à faire.
- J'y penserai. Mais non. Je les espionnés avec Rilmë qui avait choisi la même cachette. Ils parlaient des preuves contre Emma et le premier chevalier la sommait de s'expliquer elle... elle accusait Estelglîn. Eïlenel.. elle a fait quelque chose à Estelglîn !
- Calme toi t'ai-je dit ! Rien  ne dit qu'il ne soit pas en vie. Elle peut avoir dit le contraire pour tromper son monde.
- Elle allait tuer le premier chevalier alors on est intervenues. Malheureusement je... je l'ai tuée...
- Pas une grosse perte.
- Mais elle devait savoir ou était Estelglîn !
- Je suppose qu'elle ne s'est pas laissée capturer vivante. De toute façon, il ne sert à rien de regretter ce qui a été fait.
- On a fait des pieds et des mains pour ramener le prince en sûreté, puis, après les félicitations du premier chevalier, on est revenu sur place. Adunarû avait tué cette femme bizarre qui était des conjurés... Dolmiel. Et Jarek avait trouvé un papier avec les coordonnées d'on-ne-sait-quoi sur Emma.
- Et c'est alors qu' Adunarû a suggéré ce début de plan...
- Oui. J'ai demandé à Jarek de faire courir la rumeur qu'elle était encore en vie...
- Encore heureux que les dégats sur la robe soient minimes. J'ai pu réparer de façon à ce que ce ne soit pas visible. Tu as eu raison de prendre les bijoux, aussi. Ne bouges pas, je dois encore rajouter une couche de fard... Tu sauras refaire ce maquillage ?
- Il est indispensable ?
- Si elle était beaucoup plus âgée que toi, oh oui. Il te vieillira et te donnera ce petit coté « vulgaire » que tu as noté chez elle. Là on ne peut pas trop savoir si tu a vingt ou trente ans. Tu es plus mince, par contre, mais avec le rembourrage que j'ai fait et les ajustements de cette robe, tu as l'air d'une femme faite. »

Eïlenel regarda son œuvre. Devant elle, une jeune femme sans âge précis, aux allures de courtisanes de luxe la regardait inquiète. Il n'y avait plus que le feu des yeux de chats qu'elle n'avait pu dissimuler. Les courtes boucles dorées avait été teintes et le coiffeur n'avait pas trop posé de question quand il avait fallu rallonger  cette chevelure assombries

« Ma fille, évite de pleurer. Ça ne serait pas une bonne idée
- On a du mal à bouger, à respirer, on ne peut ni toucher son visage ni pleurer. il ya vraiment des femmes qui aiment se grimer ainsi ?
- Elles se sont persuadées qu'elles aimaient ça... Maintenant écoute. Ton plan est risqué, mais vous n'avez de toute façon pas le temps de le peaufiner si vous voulez sortir Estelglîn de cette panade. Je lancerai moi aussi des rumeurs. Deux bouches valent mieux qu'une. Toi, fais comme tu avais prévu. Ne va à la cité blanche que quand ce sera bien mûr.  Je te préviendrai, j'ai encore des connaissances là bas... »

[voronwë]

Mesrour rejeta le corps sur le sol et repris son souffle. Le lieutenant Andras, de la garde d'Umbar, s'était montré particulièrement récalcitrant à se faire égorger. Si lui et Haeddir ne l'avaient pas rattrapé de justesse, tout ceci aurait pu très mal finir. Maintenant qu'il contemplait le corps occis, il se dit qu'au moins une chose s'était bien déroulé cette nuit là.

- « Quelqu'un vient... » Haeddir s'était retourné et scutait l'obscurité du tunnel.
- « C'est moi... » Un homme était apparut, haletant, une masse à la main.

Mesrour scruta l'homme. « Et bien Kelwyn? »

- « Aucun témoins, capitaine. » Il essuya quelques gouttes de sang sur son visage.

Mesrour sourit à Kelwyn. Parfait. Cette réunion dans les égouts avait très mal commencé. D'abord, s'inviter clandestinement s'était montré être une très mauvaise idée. On eu tôt fait de les découvrir. Et puis, il était extrêmement ennuyeux que l'homme à la toge connaisse l'existence des Adunambarim. D'entre tous, Mesrour aurait voulut se débarrasser de lui, mais il était partie avant que les corsaires ne sortent les armes. Cela s'était déroulé assez rapidement. Avec l'aide d'un peu de diplomatie, ils avaient gagné un semblant de confiance, assez pour que les hommes d'Oslith et le lieutenant Andras relâche leur attention. Les corsaires leurs étaient ensuite tombés dessus à la sortie. Ce fut un peu plus compliqué que prévu, mais au final le résultat était convaincant.

« Bien, quittons cet endroit. » Mesrour essuya son sabre et rengaina.

Le plan d'Oslith devait maintenant continuer. Il ignorait que sa marionnette gisait à présent sur la pierre humide, enjambée par de nouveaux adversaires.

[Elsie]

A la terrasse de l'auberge de Pélargir, la femme était songeuse. Cela faisait presque décalé, cette allure tapageuse dans ce petit établissement coquet. Certains messieurs en avaient déduit que la dame vendait ses charmes. Elle leur avait répondu avec un sourire ambigu qu'il valait mieux pour eux ne pas les expérimenter...

La dame donc, songeait. Et les plis de sa robe pourprée, comme disait certain poète, en disait long sur le voyage. Mouvementé, sans doute, à moins que ce ne soit quelque amant qui les ait froissés ainsi. Mais non, pas d'amant. La dame avait d'autres soucis. Elle se demandait si un certain chevalier était toujours en vie. S'il avait sur lui un certain coquillage qu'elle avait laissé en un vrai faux oubli. Elle l'espérait doucement. Comme si ce bout de mer porcelaine était un talisman. Ce n'était pas forcément le cas. Mais cette pensée la consolait un peu. Son esprit un peu romanesque envisageait ce fragile gage secret de sentiments interdits comme une barrière contre l'ombre la plus féroce.

Miya, puisque c'était elle sous cet efficace déguisement, se leva enfin et alla voir si la bête avec laquelle elle était venue avait mangé tout son saoul. Elle allait repartir. Le temps n'était plus aux rêvasseries mais à l'action. Elle devait effacer en elle les pensées de la jeune vierge et devenir Dolmiel, femme d'expérience peu recommandable...

[Elsie]

C'était un type très louche. Et parce qu'elle savait qu'il "en était", la femme en rouge passait son temps à se laisser observer par le type louche en tripotant négligeamment, de temps en temps, le collier de prix qui ornait sa gorge délicate.

C'était un type louche qui semblait long à la détente. Alors elle attendait.

Elle attendait qu'il fasse remonter l'information.

Entre les plis de la robe, une dague, au cas ou.

Dans son décolleté, la pièce censée la protéger de la sorcellerie.

Il n'empêche qu'elle se sentait exposée. Que se passerait t'il si elle rencontrait Olmeth ? Saurait il ou est le chevalier et ce que préparait Osilth ?

Et si c'était Osilth qui la trouvait ?

[Elsie]

Dans la petite auberge, la dame en rouge rencontra un sergent.
Il lui remit un papier, ou plutot un bout de parchemin qu'elle lut , les paupières baissées pour ne pas montrer l'excitation qu'elle ressentait. La discussion ne dura que le temps d'un repas.Peut être un galant, ou le messager d'un galant. La dame était connue comme une poule de luxe.

Mais elle savait ce qu'il en était : elle avait les deux morceaux du parchemin...

[Elsie]

La jeune fille préparait son équipement avec un sérieux qui pouvait étonner quand on ne voyait d'elle qu'une gamine bravache. Elle était devenue étrangement froide, étrangement distante.

Elle avait mis en ordre ses affaires. Car sa vie avait pour elle moins d'importance que la réussite de sa mission. Surtout si cette mission devait sauver Estelglîn. Surtout si, par malheur elle devait le venger. Sil devait survivre elle lui sacrifierait volontier son existence et s'il était mort, le rejoindre la séduisait assez.

Elle avait laissé, dans ses affaires, une lettre à son intention, si jamais elle devait réussir en y laissant la vie. Elle lui avouait ses sentiments. Elle ressentait un grand soulagement à l'idée qu'il puisse le savoir un jour. Et si elle était morte, celà ne risquait plus de lui nuire. Alors le doux aveu restait soigneusement caché, dans l'attente d'être légué à son légitime destinataire.

Elle fourbissait ses armes, elle attendait patiemment que vienne le temps du rendez vous. Elle se faisait belle, voulant paraitre aussi redoutablement séduisante que possible. La mort lui faisait les yeux doux. Elle lui répondait par un sourire carnassier.

Et dans ses yeux de lionne, une flamme verte, ancienne mais toujours vivace, luisait .

[Elsie]

La nuit s'avançait. C'était une nuit obscure et les nuages cachaient les étoiles. Qu'importe.  La jeune fille n'avait cure des étoiles.

Le plan ne s'était pas déroulé comme prévu. Il avait fallu improviser. Ça avait marché. Il doit y avoir un dieu qui veille sur les audacieux. Peu après le pont, les hommes d'Osilth les attendaient. Elle avait du s'éloigner pour qu'ils la suivent et permettre ainsi à Emil et Rilmë de se mettre sous le couvert des arbres, afin de se dissimuler. Par bonheur Adunarû avait facilement pu se grimer et se glisser parmi eux. C'est lui qui avait ensuite assuré à un certain Killian,  le chef du petit groupe de malfrats, qu'elle n'était pas suivie. Alors qu'elle l'était, bien sûr.

La respiration du jeune chevalier était régulière.  Un guérisseur vint jeter un œil sur son patient.  Plus loin Emil ronflait. Le dortoir de Calembel tenait à la fois de l'auberge et du centre de soin et en ce moment ou il n'y avait ni foire ni fête particulière, il était, hormis Miya, Emil et le chevalier aussi vide que la bourse d'un mendiant.
Elle avait suivi les hommes d'Osilth jusqu'à leur repère. Non sans avoir obtenu la confirmation de ce que le chevalier était en vie. La tanière du sorcier était une vaste caverne. Un goulot d'étranglement menait à une autre salle. C'est de là qu'il vint. Noire silhouette comme environnée de flammes. Miya ressentit la morsure de la peur qui lui dévorait le ventre mais elle se tint bien droite, tâchant de ne pas perdre sa contenance. Un dialogue s'engagea sur l'opportunité de la torturer ou pas pour obtenir des renseignements. Tout en devisant, la jeune écuyère se demandait comment faire pour lancer une attaque, ses deux amis ne pouvant entrer discrètement dans la grotte. Elle évita soigneusement d'abattre toutes ses cartes.  Finalement, soit que le culot de la gamine lui plaise, soit qu'il lui apparaisse que la faire parler sans violence était moins fatiguant, il posa ses conditions.

«  Dis moi ce que tu sais et je te montrerais Estelglîn
- Montrez moi Estelglîn et je vous dirai ce que je sais... »

Elle ne céderait pas un pouce de terrain là-dessus et il devait le sentir. Alors il la mena au chevalier. Profondément endormi, en hypothermie, sa vision sous la glace devait être un des souvenirs les plus choquants de la jeune écuyère à ce jour. Et pourtant elle en avait déjà vues, des horreurs.

Elle restait, assise, sur le parapet. Observant toujours la respiration du jeune chevalier comme si elle le voyait pour la toute première fois, en proie à une douleur heureuse. Elle paierait peut être chèrement la survie de son mentor. D'ailleurs elle l'avait déjà chèrement payée. Mais le résultat était là : Il était vivant.
Elle était redescendue et avait fait face à Osilth. En elle une colère effroyable montait. Il fallait se contenir, encore un peu. Juste encore un peu. Il fallait le faire sortir de cette p****n de grotte...
« Je peux vous mener à votre pire ennemi. »

Le sorcier avait tenté de minimiser la valeur de l'information, mais il était évident que ça l'intéressait. De là ou elle était, elle pouvait voir Adunarû qui n'était pas spécialement dans ses petits souliers. « Du calme, l'ami. Je ne vais pas te trahir, mais la perspective de te tuer peut peut-être lui faire faire une erreur... », pensa-t'elle.
Elle prétendit qu'ils avaient un lieu de rendez vous non loin. Mais Osilth décida que killian l'accompagnerait.  Elle ne savait pas quoi faire tandis qu'elle cheminait à ses cotés. Fort heureusement, Killian avait pris des hommes avec lui dont Adunarû, celui qu'il était censé aller chercher...
Quand elle décida de lancer l'attaque, elle était encore sous le choc de la vision d'Estelglîn sous la glace. Adunarû l'enjoignit d'arrêter, d'autant que les hommes de Killian se rendaient. La proposition leur fut faite de les aider à abattre le sorcier. Deux d'entre eux refusèrent. Miya  céda alors à l'épouvantable colère qui la tenaillait et les exécuta.
Elle en ressentait encore l'amer remord. Non pas qu'elle les pensa innocents. Mais elle n'avait jamais perçu la chevalerie comme le droit de se faire juge et bourreau. Elle se sentait souillée par cet acte. Il faudrait qu'elle le paye. Elle devait le payer. Il était inconcevable qu'elle ne paie pas.

Ils avaient cependant réussi à convaincre Killian. Et Killian revenant au repère en convainquit d'autres. Miya n'hésita pas à mettre largement main à la poche pour achever de les rallier. Et alors, seulement, le combat pu s'engager. Il fut bref : la majeure partie des hommes d'Osilth le craignaient trop pour ne pas saisir l'occasion d'échapper à son emprise. Et Adunarû vint à bout du sorcier. Mais alors que tous se remettaient et que Miya essayait d'apporter ses premiers soins à un Estelglîn toujours inconscient, elle entendit un Emil affolé qui répétait quelque chose d'incompréhensible à propos du corps d'Osilth. Le cadavre avait disparu ? Comment cela était il possible ?
Ce n'était pas sa priorité, cependant. Sa priorité, c'était Estelglîn.  Adunarû les avait quittés. Elle sentait confusément qu'ils se reverraient. Les trois autres plus le chevalier endormi avaient pris le chemin de Calembel.  Le blessé avait besoin de calme et de confort.

Et depuis, elle était là. Ne pouvant ni dormir, ni rien faire d'autre que de regarder SON chevalier.  Elle le regardait et elle mesurait jusqu'ou elle était allée pour lui. Rien que pour lui. Il n'y avait que la passion qu'il lui inspirait qui puisse expliquer qu'elle ait pu mettre ainsi de coté jusqu'à son honneur... Encore que... Les horreurs qu'Osilth avait commises avaient du aussi profondément la blesser.

Elle espérait juste avoir le temps de régler l'affaire de Linhir avant de démissionner, d'être en butte à des sanctions disciplinaires, voire d'être arrêtée. Elle ferait son rapport oralement à Estelglîn.  Dès qu'elle serait un peu remise émotionnellement, elle préviendrait la chevalerie de ce qu'il était vivant et Osilth au moins momentanément hors d'état de nuire...

Elle avait rempli sa mission. Mais  à quel prix ? Elle doutait qu'il y ait, pour elle,  un adoubement un jour...

Elle le regardait.

[Elsie]

Une voix à l'oreille, douce et tranquille. Une voix murmurante qui coule dans l'oreille du dormeur.

Elle lui dit la vérité. La seule qui compte pour elle en cet instant. Celle  qu'elle ne peut lui dire en face et dont elle espère qu'il l'aura oubliée à son réveil.

De toute façon, s'il n'oublie pas, elle la niera. Alors pourquoi le lui dire ? Parce que ce fleuve de tendresse est devenu trop lourd à porter pour son seul coeur. Elle a besoin de le lui dire une fois. Au moins une fois. Comme ça elle pourra affronter la suite.

Paradoxe étrange : elle veut qu'il sache, mais pas tout à fait tout de même.

[Pierrot]

En dehors des soupçons affirmés de Rilme, Adunaru avait eu une chance immense. La partie de plan qui avait été convenue avait fonctionné à merveille, il avait pu se faire passer pour un des hommes d'Osilth sans se faire repérer - sans trop se faire remarquer par lui non plus.

Qui plus est, personne ne l'avait vu se battre avec Osilth... Ni fouillé pour chercher le corps - Emil avait failli le faire, c'est en tout cas ce qu'il avait cru - ou les livres.

Il partit avant les autres, s'assura qu'eux aussi soient bien partis puis retourna au repaire. Il y avait probablement des livres a trouver et faire disparaitre ou utiliser, et il devait se débarrasser définitivement du corps de son ancien élève.

Quant à Estelglin, soit il se réveillerait de lui-même, soit il allait falloir l'y aider... D'où les livres laissés dans le repaire.

[Elsie]

Les plantes amenées par Adunarû n'expliquant pas l'état du chevalier et l'état de ce dernier permettant le transport, Miya décida de rallier  Minas Tirith dont les les maisons de guérison étaient un haut lieu du savoir. Si le voyage jusqu'à Linhir fut fait à cheval, Miya jugea plus prudent, compte tenu des événements dans la région, je se joindre à une caravane de marchands bien gardée qui reliait Dol Amroth à la cité blanche.

Ce fut un peu long, mais nettement plus confortable pour le chevalier endormi.