(HRP : Pour une meilleure compréhension :
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La jeune fille était parvenue à Linhir. La ville était toujours en état de crise. L'atmosphère était de plomb et les mines des soldats étaient grises. Elle se donna le temps de bien prendre soin de son cheval tout en observant les habitants. Elle salua aussi un jeune soldat de sa connaissance. Durant la période d’attente anxieuse qui précédait le fameux « Rendez vous » avec Osilth, elle avait un peu « flirté » avec lui et avait ainsi recueilli de précieuses informations sur la ville. Cela lui avait aussi permis de ne pas exploser. Mais ce qu’il lui avait appris l’avait dissuadée d’aller plus loin qu’une connivence amicale et ambigüe (bien qu'ayant valu au jeune chanceux un baiser, tout de même). Toutefois, devant ses camarades, Miya continuait le petit jeu de séduction. Il était inutile que qui que ce soit comprenne que le jeune homme avait plus été un informateur qu’un galant…
Après avoir passé la main aux palefreniers (ceux de l’auberge de Linhir était extrêmement compétents, contrairement à Pélargir ou elle était fréquemment obligée de repasser derrière…), elle laissa Belallant à son avoine et grimpa pour un bain…
L’eau chaude était délicieuse. Et la jeune fille regretta un instant de ne pas pouvoir s’y prélasser plus souvent. Mais la vérité était que Miya était plutôt trop active. Il fallait un haut degré de fatigue physique et nerveuse, comme cétait alors le cas, pour qu’elle s’octroie un peu de repos. Les derniers rebondissements à Minas Tirith étaient loin, vu de cette chambre. Et « Il » lui manquait.
Elle chassa les délicieuses rêveries qui lui vinrent à l’esprit à l’évocation d'Estelglîn pour en revenir à la raison de sa venue dans la « ville de ses mères ».
« Réfléchissons. Bran augmente les impôts. Certains paysans se retrouvent dans l’impossibilité de payer. Le jeune fils de Danton s’oppose au paiement violemment et attaque le chevalier que Bran a chargé de récolté la somme. Le chevalier tue le jeunot par accident. Je n’ai pas de raison de penser le contraire, et j’imagine fort bien ce qu’il a du ressentir, d’ailleurs. Cet événement est la goutte d’eau. Une révolte éclate. Danton, fou de douleur, en prends la tête. Ils sont violents et désespérés. Ils pensent pouvoir ameuter des gens à Calembel. C’est très possible : les gens d’ici ont fréquemment des parents dans d’autres villes parfois assez éloignées.
La seule bonne nouvelle, c’est que ça ne semble pas être l’œuvre d’Osilth . La mauvaise, c’est que c’est bigrement compliqué.
Il est dans l’intérêt de Bran de souligner que ces insurgés sont hors la loi pour se disculper d’avoir créé une situation économique propice à ce genre de dérive. Est-il juste inconscient ou fourbe ? Il est, en tout cas, peu coopératif. Son chevalier servant est aussi aimable que le cimetière et j’ai encore en travers de la gorge l’exigence de me désarmer pour entrer chez lui. Depuis quand les écuyers au service du cygne peuvent ils être ainsi ouvertement soupçonnés d’Eru sait quoi par les Seigneurs locaux !? Ça ne doit pas interférer, mais je ne lui fais pas confiance, et c’est réciproque. Mieux vaut essayer d’aller voir Danton et de discuter avec lui. Emil a raison sur ce point. N’était-ce pas ce que je voulais ? Être la voix de ceux qui n’en ont pas ?»C’était décidé. Elle chercherait Danton. Elle voulait entendre ce qu’il avait à dire, et, éventuellement, obtenir une trêve.