Le bonhomme Beaupré venait tout juste de servir une pinte de sa liqueur préférée à Telgor, qui avait laissé s'échapper son habituelle finale donnant sur l'hui et l'hier son avis, que tonna un bougre ayant fait les frais du temps et dont la chair avait été ravie jusqu'à l'os. Les hôtes trouvés flanqués dans le duel s'ôtèrent et tournèrent leur attention à l'endroit de la riposte. Vouté qu'il était, il se permit deux traits de sa courte pipe, mâcha l'air par trois fois, se cala dans son siège et se lança.
« Aux nains les contes féériques! L'histoire que je m'en vais vous conter n'a rien de complaisant, mais écoutez-la bien car je ne la conterai pas deux fois. »
Alors qu'il donnait de la voix, le silence se fit.
« Mes amis, cette histoire, vous la connaissez, mais je la conterai ce soir, comme chaque année, peut-être pour la dernière fois avant de rejoindre nos aïeux, car –vous le savez– elle est porteuse d'une leçon qui vaut bien toutes les dépenses. »
Habile et habitué, il situa son auditoire quant au temps et au lieu, à la manière et aux circonstances.
Son récit parlait d'un jeune homme sur son carrosse, épuisé, aux prises avec une furieuse tempête, pris au dépourvu entre Staddel et Bree. Celui-ci se serait vu donner refuge chez un mystérieux homme dont il ne reconnut ni la tenure, ni la masure. L'habitant, au terme d'une longue attente, se serait révélé à lui comme étant le fantôme de feu Jean Pommerel, jadis nanti parmi les siens, qui aurait été maudit alors qu'il refusa l'asile à un voyageur qu'un dur hiver aurait tué sur le pas de sa porte. Un incendie l'eut emporté, lui, dans les jours suivants.
« En partance pour Mandos, il me remercia, sauveur sauvé qu'il se disait, car son ban fut levé lorsqu'il fit pour moi ce qu'il refusa à l'autre. »
Au moment de la chute, l'air était toujours immobile, avant qu'il y en ait un et un autre pour se sortir des pensées morbides qui les saisissaient.
D'aucuns tentaient à chaque fois de coincer le vieillard, or à tout coup il avait réponse.
« Aux nains les contes féériques! L'histoire que je m'en vais vous conter n'a rien de complaisant, mais écoutez-la bien car je ne la conterai pas deux fois. »
Alors qu'il donnait de la voix, le silence se fit.
« Mes amis, cette histoire, vous la connaissez, mais je la conterai ce soir, comme chaque année, peut-être pour la dernière fois avant de rejoindre nos aïeux, car –vous le savez– elle est porteuse d'une leçon qui vaut bien toutes les dépenses. »
Habile et habitué, il situa son auditoire quant au temps et au lieu, à la manière et aux circonstances.
Son récit parlait d'un jeune homme sur son carrosse, épuisé, aux prises avec une furieuse tempête, pris au dépourvu entre Staddel et Bree. Celui-ci se serait vu donner refuge chez un mystérieux homme dont il ne reconnut ni la tenure, ni la masure. L'habitant, au terme d'une longue attente, se serait révélé à lui comme étant le fantôme de feu Jean Pommerel, jadis nanti parmi les siens, qui aurait été maudit alors qu'il refusa l'asile à un voyageur qu'un dur hiver aurait tué sur le pas de sa porte. Un incendie l'eut emporté, lui, dans les jours suivants.
« En partance pour Mandos, il me remercia, sauveur sauvé qu'il se disait, car son ban fut levé lorsqu'il fit pour moi ce qu'il refusa à l'autre. »
Au moment de la chute, l'air était toujours immobile, avant qu'il y en ait un et un autre pour se sortir des pensées morbides qui les saisissaient.
D'aucuns tentaient à chaque fois de coincer le vieillard, or à tout coup il avait réponse.