Auteur : David Wyatt
 
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Messages - Ruster , Dunadan

#1
Le bonhomme Beaupré venait tout juste de servir une pinte de sa liqueur préférée à Telgor, qui avait laissé s'échapper son habituelle finale donnant sur l'hui et l'hier son avis, que tonna un bougre ayant fait les frais du temps et dont la chair avait été ravie jusqu'à l'os. Les hôtes trouvés flanqués dans le duel s'ôtèrent et tournèrent leur attention à l'endroit de la riposte. Vouté qu'il était, il se permit deux traits de sa courte pipe, mâcha l'air par trois fois, se cala dans son siège et se lança.

« Aux nains les contes féériques! L'histoire que je m'en vais vous conter n'a rien de complaisant, mais écoutez-la bien car je ne la conterai pas deux fois. »

Alors qu'il donnait de la voix, le silence se fit.

« Mes amis, cette histoire, vous la connaissez, mais je la conterai ce soir, comme chaque année, peut-être pour la dernière fois avant de rejoindre nos aïeux, car –vous le savez– elle est porteuse d'une leçon qui vaut bien toutes les dépenses. »

Habile et habitué, il situa son auditoire quant au temps et au lieu, à la manière et aux circonstances.

Son récit parlait d'un jeune homme sur son carrosse, épuisé, aux prises avec une furieuse tempête, pris au dépourvu entre Staddel et Bree. Celui-ci se serait vu donner refuge chez un mystérieux homme dont il ne reconnut ni la tenure, ni la masure. L'habitant, au terme d'une longue attente, se serait révélé à lui comme étant le fantôme de feu Jean Pommerel, jadis nanti parmi les siens, qui aurait été maudit alors qu'il refusa l'asile à un voyageur qu'un dur hiver aurait tué sur le pas de sa porte. Un incendie l'eut emporté, lui, dans les jours suivants.

« En partance pour Mandos, il me remercia, sauveur sauvé qu'il se disait, car son ban fut levé lorsqu'il fit pour moi ce qu'il refusa à l'autre. »

Au moment de la chute, l'air était toujours immobile, avant qu'il y en ait un et un autre pour se sortir des pensées morbides qui les saisissaient.

D'aucuns tentaient à chaque fois de coincer le vieillard, or à tout coup il avait réponse.

#2
Forum Animations / Re : L'insoumise
2017-03-14, 18:46:22
Recruté au sein des forces passant les grandes portes de mithril en partance pour le Fort Harnast, on laissa au jeune homme un rôle de soutien logistique. On attendrait de lui qu'il pourvoie le remplacement de l'équipement des soldats du Royaume réunifié en prévision de l'usure due au périple et que, si nécessaire, il prenne part à la défense pour sa vie et celle du contingent.

Il y avait près d'un siècle que les armées de Gondor se mobilisèrent pour mener la guerre à l'étranger. La dernière fois, c'était au Rhun, aux côtés des hommes du Roi Bienheureux de Rohan, afin de régler un tort vieux de trois âges, et nul n'en avait de propre souvenir parmi les hommes d'armes marchant vers les vastes steppes de l'Harondor.

Alors, le soir, les soldats qui s'animaient parlaient de la guerre comme un amant de sa concubine, ayant une vision pour le moins romancée de ce qui les attendait...
#3
Forum Role Play / Une battue
2017-02-15, 21:27:50
Une battue, une battue pour rabattre un louvart vorace hors des fermes du quartier nord, ce fut ce qui mena le nain à être connu davantage dans le pays. Cela se passa à la fin de l'année de son arrivée. Il s'était armé d'une torche et d'un épieu, et dans son sac en bandoulière, d'une moitié de saucisson sec. Les chasseurs parés, on sonna une turlute et battue il y eut. Les clochettes des chiens se mirent à tinter sur toute la ligne, les différents appels de leurs maîtres ponctuant le tout, et cela dura jusqu'au soir.

« Harloup! », entendit-on soudain.

Les chiens de s'exciter de plus belle et de donner de la voix, avec sur leurs traces leurs maîtres aux abois. Lentement, le courre alla jusqu'au couvert d'un sous-bois, les veneurs en quête semèrent les autres et le son des cloches et les clabauderies se perdirent par devant.

Thrond qui allait bon train par habitude et qui ne suivait que la lueur de la torche de ses voisins depuis qu'il comprit qu'il avait mésestimé la durée de la chasse finit par réaliser que ceux-là devaient avoir rebroussé chemin devant la situation. Il s'affaira de rallumer sa torche, usant de son briquet à silex. Soudain, il sentit un regard sur lui, entendant de surcroît quelque pas qui n'était pas sien. Brusquement, il leva fer et flamme devant lui. Son visage marqué de regret, il venait de poser les yeux sur un ours.


*     *     *

Dans un grand fracas, un grondement lugubre et lointain fit lever les perdreaux environnants. Leur chasse ayant porté fruit, les hommes portèrent leur attention derrière eux.

Quand on le retrouva, Thrond avait transpercé la bête qui manqua de s'écrouler sur lui. Il était là, anhélant, debout et décousu, mais bien portant.


*     *     *

À l'auberge, son rôle de conteur commença par ce combat contre l'ours et le secret de son corselet.

Quand Muguette le trouva là contant content, elle se dit bien que c'était là la deuxième dernière fois qu'elle prêterait l'oreille au gars à Beaupré.
#4
Forum Role Play / Thrond et sa rebuth
2017-02-14, 21:20:01
À son retour à Bree au début du siècle d'hui, on offrit à Thrond une cabine près de la porte donnant sur le Chemin Vert, en échange de ses services. Depuis les réserves en bout de champ, sur les terres avoisinantes chaque jour s'aventuraient quelques oreillards ou quelque daguet malvenu. Chez les Beaupré, puis chez leurs voisins, c'était à lui qu'il revint de les en chasser. Au fil des succès, la confiance s'installa.

Le meunier vint à quérir son assistance. Il était en trouble, des campagnols s'étant introduits chez lui menaçaient de ruiner son ouvrage et flétrir sa réputation au village. Habile, le nain vint tout en équipage, disposa de son dispositif, s'assit sur son séant, porta sa rebuth à ses lèvres et commença d'en jouer. Le lendemain, à son retour, quelque sorte de mulot peuplait quelques-uns de ses pièges. Le temps de s'en débarrasser que tout était déjà paré. Dans son coin, il joua quelques notes et s'en fut.

Le manège dura tant et tellement qu'un jour, le bonhomme Beaupré – encore enfant à l'époque – intercepta entre les planches comme une sorte de rituel. Comme il était chez lui et que de toute façon, la notion d'indiscrétion ne lui avait pas été inculquée encore, il resta planté là. Loin de lui l'idée d'intercéder, il s'affaira de tout retenir pour pouvoir rapporter ce secret de grande valeur : tel que dans les contes de la Chaumière du Jeu Perdu, le nain jouait une musique magique!

Bien qu'ailleurs, les secrets étaient faits pour être tus, à Bree tous venaient à se savoir. La petite Muguette avait été la première à l'apprendre. Pour faire son fin et se mériter ses yeux le temps d'un instant de plus, le gamin lui avait tout conté en prenant bien soin de mentionner jusqu'aux détails qui n'y étaient pas.


*     *     *

Un jour où la petite le trouva pensif et l'instrument en main, elle vint s'assoir auprès du nain.

« Jouez pour moi! », lui demanda-t-elle avec toute la candeur du monde.

C'était la dernière fois qu'elle prêterait l'oreille au gars à Beaupré.
#5
Troisième Âge – An 3019

   Il n'y avait pas de passage sûr dans les Hithaeglir. Les plus accoutumés pouvaient espérer s'en tirer d'une traite, sans rebrousser chemin, mais aucun n'était de ceux-là, parmi la poignée de nains en partance d'un petit camp aux contreforts du versant occidental. Chaque col était un potentiel détour et les premiers choix déterminaient le cours du périple de tout intrus.

   Faute de mieux, le hasard fit que cette traversée, qui eut pu ne durer que quelques jours l'eurent-ils entamé un peu plus au sud, leur coûta une longue et douloureuse semaine. Ils partirent à l'aube d'un jour où le temps fut le plus clément et s'engagèrent à la mi-journée dans le premier épaulement. Le dédale qui se présentait à eux les mena dès lors dans une suite de trois culs-de-sac avant qu'ils ne parviennent à l'un des rares chemins de traverse longtemps après le coucher du soleil. Ils campèrent au cinquième des derniers angles qu'ils atteignirent, espérant trouver mieux en guise d'abri qu'un coude dans le sentier. Des nains présents, nul ne jouait de noble instrument. De toute façon, l'endroit ne s'y prêtait pas. Ceux qui en avaient se risquèrent à fumer de leur pipe. Quelques feux furent allumés. Serrés contre leurs corselets par leurs ceintures, d'épaisses couvertures de laine aux couleurs terre les gardaient d'un froid plus mordant qu'ils n'eurent pu endurer autrement. La première nuit se passa sans alerte.

   Puis la seconde, ainsi que la tierce, tant étant que tout le quatrième jour, plus un n'avait le prudent respect de la montagne. Ils payèrent chèrement leur audace et, le soir venu, deux des leurs manquaient et quatre encore étaient blessés. Un bivouac fut érigé cette nuit-là. Ce fut leur premier bon coup et il se révéla salutaire, puisque tels des mouches dans le miel, les orques leur tombèrent dessus sans relâche dès le premier tour de garde. Au lever du jour, les assauts cessèrent. Tous eurent porté à leur encontre quelque coup tel qu'il eut été mortel à un homme normal et bien portant. Les plus habiles et certains par chance s'en tirèrent sans grande peine, mais les moins aguerris et les plus loyaux d'entre eux furent mis à mal.

   Allant au rythme du plus lent, le groupe avança peu à partir de là et le lacis continuant de faire des siennes n'était pas pour aider.

   Ils finirent par tomber sur une grotte peu profonde où ils laissèrent passer trois nuits, espérant à la fois donner toutes leurs chances à ceux qui pouvaient récupérer et se débarrasser de ceux qui ne pourraient aller plus loin, voire dévoyer leurs poursuivants.

   Dès les premières lueurs du septième jour, les survivants quittèrent à la marche forcée qui dura jusqu'à ce qu'au soir, ils laissèrent derrière eux les dernières collines du versant oriental pour longer une rivière qu'ils échouèrent à identifier.

   Soudain, du sud vint une clameur, l'écho tonitruant d'une force autrement plus grande que les groupes opportunistes désordonnés qui leur avaient causé tant de peine dans leur traversée. C'était un assaut de Dol Guldur sur les peuples de la Forêt Noire et, venant sur eux, une partie de tout le corps d'arme chargé d'en contourner la lisière occidentale. Les nains fuirent franc nord jusqu'à rencontrer, en trois jours de plus, le gué de la vieille route de la forêt. Craignant de l'emprunter par peur d'y être pris entre deux feux, le choix fut fait de se rendre plutôt dans la cité occidentale des Ered Mithrin.


   Ainsi, on la nomma la Bataille sous les arbres, dont le roi sylvestre sorti victorieux, et ce ne fut là que l'une des batailles à laquelle nous échappâmes alors.
#6
Au moulin, Laurier taquinait l'âne en service, en attendant que le bonhomme Beaupré sourde. Comme le voulait une routine tenace, cela ne tarda pas. Le gamin avait derrière la tête une question qui ne le confortait guère, bien au contraire, mais son paternel  n'était manifestement pas disposé à prendre le temps d'y répondre. De toute façon, il était encore trop jeune pour contribuer.

L'ancien, témoin, héla le petit. Ensemble, ils s'éloignèrent pour regagner le village.

« Pourquoi monsieur Telgor est toujours à faire des en-cas, grand-père? », s'enquit le jeunot, pressé par son aïeul de partager son émoi.

Connaisseur, le vieil homme savait bien qu'il ne s'agissait pas là de la vraie question, bien qu'il prit tout le temps nécessaire à y répondre proprement. Selon lui, le nain était mu par une sombre crainte, celle d'un destin maudit relégué de père en fils depuis des temps anciens. Le sort de sa malheureuse lignée aurait été jeté par quelque ver géant, tel qu'il en rampait encore avant le retour du Roi.

Alors forcés à l'exil, hors de leurs salles secrètes, les siens eurent à souffrir les maux du monde. Entre les guerres contre les orques et les attaques de dragons, c'est coup sur coup deux hivers terribles qui auraient eu raison de ses ancêtres, tellement infâmes qu'on les eut nommés respectivement le Long Hiver et le Rude Hiver.

À l'en croire, c'était en prévision d'un nouvel hiver d'exception que le vieux conteur faisait provisions.

Tenaillé et insatisfait, le petit remercia son aîné, s'esquivant avant de faire l'impertinent.

Un peu plus tôt, d'histoires en questions naïves, le sujet avait glissé vers l'âge du nain. La vérité ne lui ayant pas plu, le gamin crut d'abord à une farce, puis à une volonté résolue de ne pas répondre.

Ores, il commença à douter.
#7
« ...et c'est ainsi que ce bon vieux cabot n'y reverrait plus. », concluait alors Thrond, les lèvres et le cœur pincés, flattant la nuque de son camarade avec une tendre vigueur, l'œil reconnaissant.

Devant le silence du conteur, les gamins s'étaient tus. C'était évidemment par imitation, ils n'avaient assurément pas encore connaissance de ces usages.

« Parles-nous encore du preux chevalier, Telgor! », dit l'un d'entre eux, que le rituel vint à agacer.

La cacophonie! Chacun se réclama digne héritier du titre, des défis et des duels fusèrent de toutes parts et les cris et les rires se mêlèrent aux aboiements. Alors que la poussière retombait, le nain terminait de manger une pomme dont il ne restait plus que la tige. Le chien qui avait jappé tout son saoul lâcha un soufflement sec avant de regagner sa place. Le conte pouvait commencer.

« C'était dans le temps où les rois menaient des batailles et l'avenir était encore incertain. En ces temps-là, les soldats se cramponnaient à la valeur de leurs chefs et n'acceptaient d'être menés que par les meilleurs. C'était un âge sombre où, même souverain, il fallait se montrer droit ou périr.

C'est pourquoi, un jour, un roi se mit en quête d'avoir l'appui du plus vaillant des chevaliers. Il ne pouvait pas être un quelconque cavalier, alors naturellement, il fallut bien que ce fusse le meilleur, notre bien aimé, qui prit congé du chemin de la guerre à sa demande.

Pour sceller le tout, le roi avait prévu une cérémonie symbolique de couronnement. Alors, tous ses sujets le suivraient jusque dans les terres de cendres et les steppes empoisonnées, assurément. Tout avait été soigneusement et pompeusement paré. Après tout, ce genre d'événements était l'une des rares appartenances du peuple. »

Cette fois-là, dans l'histoire, les festivités avaient duré toute une semaine. Celle d'avant, c'était un mois, mais les enfants n'en auraient pas eu la patience. Toujours est-il qu'en finissant sa description de la chose, il apprêta l'arrivée de sa chute.

« C'est donc ainsi qu'il se fait que le chevalier sans peur et sans reproche adouba un roi. »

Il l'avait dit avec tant de contentement que les petits s'exclamèrent par réflexe. Au même moment, un jeunot du voisinage arriva en trombe, clamant avoir fait la plus grande découverte de l'époque au marché et, vitement, de l'assistance il ne resta plus que Tom.

« Dis, Telgor, que signifie «adouber» ?», demanda-t-il au bout d'un instant.

En guise de réponse, le nain sourit sans mot dire. La chose l'embarrassant, le gamin se détourna et s'en fut et Thrond retrouva son impavide quiétude.
#8
« Raconte-nous l'histoire, Telgor! », s'était exclamé un enfant agrippé à ses propres genoux comme à un coussin, assis là dans l'herbe taillée entourant le puit.

À sa suite s'écrièrent quelques-uns, qui piquèrent la curiosité d'un autre en corvée de porter de l'eau.

Tout aussi soudainement, un gros chien à robe bleue jappa, et le silence fut – sauf un petit rire contenu du petit Tom, qui aimait bien entendre la voix grave du vieux cabot. Alors, le nain tapota chaleureusement la tête de l'animal et de sa main guida son museau jusqu'au sol.

L'histoire était une légende parvenue nouvellement aux oreilles de Thrond. D'ordinaire, il racontait plutôt les anecdotes de ses chasses. Cela expliquait la récente crue de sa popularité auprès des enfants. Les pères de leurs pères juraient parfois par lui dans le voisinage. Après tout, il y avait déjà bien trois générations d'hommes qu'il faisait partie des meubles.

« Même qu'une fois, il a été attaqué par un ours! », disait des fois le petit Laurier à Beaupré, juste au cas où, qui le tenait de son père.

Bien conscient qu'il n'aurait de répit avant d'avoir comblé la demande et que, à terme, l'heure du thé en serait passée, le conteur s'arrangea pour ramener de quoi boire convenablement tout en contant. Installé de belle manière, il se fit aller le verbe. Il était notoire qu'il ponctue justement ses récits de tons fort à propos et que ses yeux, d'ordinaire d'allure taciturne, s'écarquillent alors qu'il terminait doucement quelque phrase merveilleuse. Parfois tellement engagé, il lui arrivait même de s'avancer, posant ses coudes sur ses genoux et joignant ses mains, voire de cesser de flatter son chien pour subitement envoyer les mains au ciel avant d'être ramené à l'ordre par son compagnon de chasse.

« Voici donc la très joyeuse et très plaisante histoire du gentil seigneur, le bon chevalier sans peur et sans reproche. Il était une fois, au temps jadis, un jeune homme vaillant qui n'aimait pas la guerre. Lui qui préférait les connaissances subtiles et les traditions s'était attiré la sympathie d'un grand sage et le courroux de son propre père.

Ores, la guerre vint le cueillir de son confort et il fut fait homme d'armes. Malgré tout, il se fit une renommée pour ses hauts faits et s'attira l'amour de ses soldats. »

Le nain prit maintes pauses et revint souvent sur des détails antérieurs, donnant une allure décousue à son conte, mais les yeux suspendus à ses lèvres l'intimaient de toujours poursuivre.

« À la cité des étoiles, il fit montre de toute son adresse et son endurance. Alors que l'armée des hommes était défaite et battait en retraite, le chevalier tint le pont du salut. Ce pont était si étroit qu'il imposait à l'Ennemi de présenter ses éléments à occire un à un devant lui. Il fallut les supplications de plusieurs de ses compagnons pour qu'il accepte de leur laisser le relais. Atteint dans le dos par l'Ombre Noire, il tomba et la rumeur de sa chute parcouru tant les camps de ses alliés que ceux de ses ennemis, tellement il fut vertueux de son vivant.

Enfin, c'est ce qu'on en dit. Autrefois, c'était autrefois et aujourd'hui est un autre temps... »

En silence, les enfants demeurèrent pensifs et souriants. Devinant bien qu'il s'agissait là de la formulette de fin, le jeune porteur d'eau questionna Thrond quant à la cécité de son chien.

« Ah! Mais ça, c'est une autre histoire! », rétorqua le conteur.

La mère du jeune en question apparu à ce moment, en colère, mi- soulagée, mi- attendrie. Elle-même avait déjà eu l'oreille pour les contes du vieux nain. Alors, tous s'en furent souper.
#9
C'est tout le temps comme ça que ça recommence. :P
#10
Turambar est dans un mode cyclique avec des périodes d'inactivité ponctuées par des animations qui amènent une activité modérée. Le noyau même de cette communauté est dans ce mode.

Mais on l'aime d'amour ce serveur et si tu y viens lors d'un appel à tous, tu vas comprendre pourquoi!

Alors garde-le au moins en backburner.
#11
Malade!

Je pense qu'on assiste à un timide retour de quelques-uns! :)

Il manquerait plus qu'un petit coup de pied et on devrait être bon pour quelques temps.

I think I'm quite ready for another adventure!
#12
Ces temps-ci, je suis toujours (tous les jours sauf exceptions de 0900@2300 GMT-0500) plutôt disponible. :P
#13
Le texte est issu de plusieurs éléments de recherche, dont la partie épineuse (l'Oracle) était au sein de l'animation Le début d'un long périple au sein de laquelle j'avais eu à incarner l'oracle elle-même à un moment où Franky n'était pas disponible (fin septembre 2012) la fois où Okkirhos était tombé dans un songe.

C'était amusant, cette fois-là. J'avais travaillé un peu comme on travaille à installer des feux d'artifices. L'animation avait eu lieu "dans la tête d'Okkirhos", mais en jeu, c'était dans une région hors de la map que j'avais décorée à la manière d'un rêve; un décor jetable, que j'ai .nuke au final, parce que tombé en désuétude au moment du réveil. Juste le décor m'avait pris quelques délicieuses heures d'abord en recherche (j'y avais caché plein de trucs cliquables et d'indices utiles à la manière d'un DM pour une partie de D&D), puis d'exécution.

De la même manière, j'avais tenté de donner de la profondeur à l'Oracle, en cherchant à lui donner des origines, des noms, une quête et tout.

Askiel l'Iluisa, Maïa servante de Námo (Mandos)






QuenyaAsquiël«celle qui est toujours là»
SindarinAsciell«l'Impétueuse»
ValarinAkašân«celle qui dicte»
RohiricAwiergan«la malédiction», en référence à la malédiction de Mandos envers le peuple de Hador, dont les Rohirrim descendent
KhuzdulAzhanmên«the broad shadow that is upon you»
AdûnaicAgannâlo«death-shadow»


Ça m'a rappelé que Mandos c'est la caverne et Námo, son gardien. Ça m'a fait lire plein de trucs qui m'ont mené, 4 ans plus tard, à lire les livres des Contes et Légendes Inachevées. J'ai fouillé tous les « dictionnaires » qui s'offraient à moi pour sortir à l'instinct des noms en "A" qui se ressemblent presque, d'abord par le son et la forme, puis par l'idée de fond. C'est très accidentel que j'y sois parvenu au premier jet, avec la racine Askiel, qui avait été suggérée par Franky si je ne m'abuse!

Donc si ça ne passe pas au conseil au final, ça ne me dérange pas. Je voulais simplement vous partager le fruit de mes recherches qui étaient alors restées entre samsord et moi. :P
#14
Forum Role Play / Retour de Thrond à Bree
2016-12-02, 01:53:36
[hrp]C'est délicat, donc on devrait attendre l'approbation de la communauté avant de pousser plus avant avec cette initiative que je soumets comme une suggestion. Je recommande de ne pas répondre avant d'en avoir discuté un peu dans la section Commentaire et brouillon RP à propos des forums RP, étant donné cet état de fait. Je pense ceci dit que c'est une piste intéressante et riche, et je crois y avoir consacré assez de recherche pour l'appuyer, même si c'est une pente glissante dans un milieu puriste comme le nôtre étant donné que c'est carrément du nouveau.[/hrp]

Pour revenir au pays de Bree, Thrond choisit de suivre le Baranduin. Mu par la peur de la honte, la vue des petites choses joyeuses des voyages manqua de l'égayer et son regard rembruni s'accrochait plutôt aux choses utiles. À sa grande surprise, il fit un jour une rencontre qui le laisserait à la fois troublé et résolu pour le reste de son périple.

On raconte qu'elle-même se fut nommée Akašân, « celle qui dicte » en valarin, mais on lui avait fourni maints noms au cours des temps de naguère et jadis. Bien que les plus récents ne purent survivre jusqu'en nos jours, le mythe dont ils étaient issus fait encore écho dans les contes. Ainsi, au Rohan, chez les Nains et au sud, on l'appela d'un sens commun, Awiergan, Azhanmên et Agannâlo, tous faisant plus ou moins référence à la Mort, mais ce sont ses premiers noms qui furent d'usage, ceux que les Eldar lui donnèrent, Asciell ou plutôt Asquiël, telle qu'elle fut nommée d'abord par les Noldor, nom qui se serait déformé depuis.

Si Askiel était à Námo ce qu'Olórin était à Manwë, alors l'Iluisa avait à assumer au Quatrième âge la mission confiée aux Istari deux mille ans plus tôt. Encore que le Pèlerin Gris se rendit en Terre du Milieu à la demande de son maître, on dit que l'oracle prophétisa sa propre venue et alla de son chef.

Car c'est en les Hommes que se fondaient tous les espoirs et les peurs des temps présent et à venir, ainsi qu'entre leurs mains, l'avenir de la Terre du Milieu.  Or, la principale crainte pour les Puissants était de se laisser distraire par leurs lubies, leurs élucubrations et leurs excès, provoquant la venue de Dagor Dagorath, la Bataille des Batailles, par manque de vigilance.

Alors, il n'y avait nulle certitude – y en eut-il jamais? – à savoir si pour chacun il y aurait une place dans le Monde Renouvelé. Même les Valar pouvaient n'en rien connaître.

Les Hommes n'avaient pas à déterminer l'avenir de tout Arda.

Lorsqu'elle se fut présentée à lui, Askiel vit Thrond ployer sous la terreur de son imminente éradication, à l'instar des pères de ses pères sous le marteau de Mahal, la reconnaissant tout à l'heure comme l'ultime Ombre et convaincu que le moment était venu pour lui de rejoindre les siens au-delà de la Grande Mer. Bien qu'il n'en était rien, et comme elle n'avait point appris auprès de Nienna et, de ce fait, que la compassion ne lui avait pas été enseignée, l'Iluisa avait eu pour plan d'utiliser cet instant afin de rallier le nain à sa cause.

#15
Serveur down again!

Sadface.
#16
Bree était en flammes lorsque le nain y jeta un dernier regard, par-dessus son épaule. La cabine qu'il y avait aménagée quelque quarante ans plus tôt renfermait encore les quelques possessions qui lui restaient, derrière une porte barricadée d'urgence avant sa propre fuite. La clameur des combats menés par les gens du royaume, dont le gros des forces était de la capitale, allait mourant alors que Thrond passait au versant méridional des premiers contreforts des Hauts du Sud, son chien dans sa trace. Gardé des heurts de l'austérité du temps par les qualités de sa race, il éluda le combat jusqu'à n'en plus entendre la rumeur, arrivant accidentellement dans les solitudes en Minhiriath.

Cabot et nabot firent niche et refuge de tout creux, festin de tout visiteur et de toute racine, et chemin de tout ravin.

Ainsi atteignirent-ils l'orée des bois d'Eryn Vorn, où pas même un murmure de la menace ne s'y eut ouï. L'endroit et le temps étaient cléments et chaque jour apportait du mieux. Jusqu'à ce que tout aille bien et que l'oisiveté ramène au nain le languir de ce qui était sien. Car il avait maudit la guerre qui l'avait chassé jadis des Ered Mithrin et il s'était juré de ne plus se laisser usurper son bien, à quoi il avait toujours cédé jusqu'alors. Et tout humain qu'il s'efforçât d'être, il n'en restait pas moins héritier du caractère de sa race, et de nul serment – fût-il même tu ou proclamé dans l'isolement le plus complet de sorte que personne n'eût pu le retenir contre son débiteur – de nul serment donc Thrond ne pouvait se soustraire, à moins d'être envoyé à Mandos, auprès des siens, dans l'attente de la réalisation de la prophétie de Námo.

On le vit donc paraître au dernier tournant du Chemin Vert menant à Bree et, frondeur, comme grand chêne par mauvais temps, au vent il n'exposait qu'un flanc.*

*Les Cowboys Fringants – Chêne et roseau
#17
Juste un p'tit peu. :P
#18
La soleil se levait à peine que, déjà, le bruit retentissant des épées de fortune claquait dans l'air immobile; un son de bois. Des gamins s'amusaient, sous l'œil bienveillant de leur mère, dans l'herbe entourant la chaumière qui, évidemment, les avait vus naître. Ils devaient être déjà d'un certain âge, à cette époque, puisque, bien que leurs coups colpés et coiffés ne fussent à leur meilleur, les taillés et les estocs qu'ils exécutaient avec une vigueur assurée s'enchaînaient vivement. Leurs éclatantes demi-victoires méritaient à leurs yeux toute l'attention de Tulkas qui les couvrait fort assurément de gloire, mais se voyaient derechef assombries par le nouveau défi imposé par leur adversaire qui prétextait une revanche dûment méritée. Les rencontres s'étiraient en passant par la joute, où les jeunes s'élançaient à fond de train, l'un vers l'autre, une branche dans la main et un couvercle de baril dans l'autre, espérant réaliser – en raflant tous les honneurs – le but ultime de ce genre d'affrontement : fendre avec le plus d'éclat sa lance sur le brillant écu de l'autre. Ces combats sanguinaires se terminaient fort souvent dans la poussière près de la grange, à grandes volées de poings qui venaient chatouiller les côtes, couverts d'éclats de rire et ponctués de cris.

C'était d'ailleurs souvent à ce moment que la cavalerie lourde du Gondor passait, intimant par sa seule prestance le silence aux jeunes tout ébouriffés qui les regardaient passer un instant, avant de se lancer à leur poursuite jusqu'à la clôture. Les grandes bannières suscitaient à chaque fois l'admiration des gamins qui s'identifiaient dès l'abord comme meneur d'hommes et rêvassaient, pensant à leur père, leurs oncles ou leur frère aîné ayant déjà franchi le seuil et endossé la livrée des hommes de l'armée du Royaume Réunifié. Ils restaient longtemps là, prisonniers de leurs songes, jusqu'à ce que la réalité les démange et que leur mère les appelle pour le repas, provoquant une course effrénée de valeureux chevaliers chargeant vers leur indubitable mort qui se terminerait invariablement le nez dans une assiette de ragoût bien chaud.

Anor était au zénith lorsque, tiré de ses pensées, la recrue Bregard riva ses yeux sur l'officier qui criait un ordre. «CHEVAL À SENESTRE!», répétèrent le jeune homme et ses confrères, exécutant la manœuvre graduellement, pour la neuvième fois depuis leur lever...

#19
À l'époque, je ne le savais pas encore (2006), mais je retiens de Turambar une liste (non-exhaustive) de choses qui me caractérisent et font l'objet de ma quête désormais:

- La rigueur/recherche d'authenticité/dépassement du RP, de l'art du verbe et du mapbuilding.

- Une sorte d' « ascension* » qui porte le joueur en position de création, de co-narrateur avec la communauté, plutôt qu'en opposition avec toutes ses rencontres.

Ces deux choses que je prise tellement ne me sont arrivées de nouveau qu'une fois depuis.



*: J'utilise le mot ascension parce qu'il me semble que tous ne parviennent pas à ce niveau qui me semble au-dessus (sans peut-être être au sommet) du niveau fondamental et qui sert davantage une bonne histoire.
#20
Bientôt 13 ans, maintenant... avec un gros trou. J'ai un accès de nostalgie à chaque fois que je repense à tout ça.

Pour contribuer à la liste, ce qui me passe à l'instant par la tête (mémoire de poisson rouge) :

- Tenir le chevet de Elysa (en tant que Ruster) dans le bled à l'orée d'Eryn Vorn, au sud de l'embouchure du Brandevin sur la mer.
Carach (le loup géant, là) qui s'en mêle comme un chien dans un jeu de quilles! On l'a échappé belle, cette fois-là. Ruster avait foutu le feu à la baraque. C'est malin!

- À la Halte du Pèlerin, Drameck qui apprend qu'on le trompe. Thoryll, entendant la nouvelle, qui s'en mêle. Il a fabriqué l'alliance qui a cocufié son ami. Pétage de coche général. C'était beau. Je me souviens qu'il y avait eu débat HRP, mais je ne sais pas sur quoi.

- Incognito chez les rohirrim, le moment pour Ruster de payer sa dette envers le Maegisterwigend Rheoryn. Ça avait duré un bon moment, et bon dans les deux sens.

- Esclandre à Minas Tirith entre Matheus, membre de la garde, et Thoryll. Le sujet: sa foutue hache. Arguant avoir largement mérité pour elle sa place à l'air libre, Thoryll refuse de la ranger.
Finalement, Elethor (si mes souvenirs sont exacts) qui vient auprès de son soldat pour lui signifier que la hache du nain avait maintes fois gagné le droit d'y être, pour services rendus.

- Les raids sur Osgiliath. Même si c'était pas des occasions reconnues RP, c'était vraiment nice.

- Le sac de Pelargir : i' y avait eu de beaux moments, là. (tristement, à mon souvenir, mon jeu avait crashé)

- Norianne! Quand Thoryll passait par la Comté, c'était une étape à chaque fois, et on y trouvait bonne chère. J'ai toujours aimé l'authenticité que ça apportait au voyage. Elle devait avoir du sang de Touque, cette Brand'vif!

- Convalescence à Rivendell: Ruster avait une fois de plus été happé d'un mal sans nom. J'ai jamais autant croisé d'elfes, je pense. C'était à l'époque de la nouvelle Fondcombe, un chef d'oeuvre!

- Les maraudeurs Orques, avec Mordred qui chapeautait le tout. Il testait avec nous un concept un peu "RTS", avec des bâtiments aux prérequis définis autrement que par des PO (pierre+bois, etc.), la possibilité d'ajouter des NPCs (vigile, chasseur, boucher, banquier, forgeron, tanneur, mineur, etc.), un tech-tree et tout et tout. Autant le RP était rafraîchissant, autant l'aspect technique gagnait en profondeur. C'était magique.

- Théomir a mentionné les moments avec Thoryll, j'avais particulièrement apprécié aussi. Le p'tit gars avait du coeur! Ça surfait vraiment la limite, la présence de Thoryll à Edoras, mais quand on mettait ça de côté, on avait de vraiment bonnes discussions.

- Un moment donné, en 2004 ou en 2005, je me suis senti tellement tache: j'étais imposteur à des funérailles! La loose. Ruster aux funérailles d'Eorol. Je voulais fondre dans le sol sous mes pieds, IRL.

- Morfirë et son ascension dans les faveurs de Sauron. Il y avait un autre Lieutenant de Barad-Dûr qui lui faisait la course et tentait de dompter Garok (mon troll), mais les promesses ou les menaces de Morfirë devaient être plus grandes, parce que, manifestement, l'autre se prenait chaque fois une dégelée terrible.

- Les beuveries avec les Corsairs d'Umbar. Qu'est-ce que ça dégénérait, parfois. Roux avait un NN à 2 jambes de bois pour aller avec mon Gaspard à qu'un bras. Je pense avoir eu mon plus grand fou rire à vie avec ces personnages!

- Être finalement aperçu en train de "survivre" dans l'Arnor (en tant que Ruster). Par Intalir, en plus, qui faisait les mêmes efforts de rigueur de son côté.

- Tenir conseil avec les Tarag-Kibil dans la boutique des Monts Bleus. C'était l'objet de l'existence même de cette maison, s'il n'en était qu'un. Le salon comptait quelques grands fauteuils pour penser à l'écart et une vaste table massive où étaient étalées (soigneusement) pêle mêle quelques cartes et ouvrages de référence. On s'était donné pour objectif d'aller fonder une cité, juste avant la transition pour le 4e Âge.

J'ai l'impression que la mémoire, c'est comme l'appétit, tout à coup, mais j'ai déjà passé près de 2 heures à me creuser la mémoire et j'ai sommeil. Ça fait déjà une belle liste! Je repasserai.

Merci.
#21
Facebook dit que j'ai eu une petite pensée pour vous, mais c'est même pas vrai. :P

Soit dit en passant, bien que j'aie intégré quelques autres communautés de passionnés (dans le milieu des affaires, des jeux, etc.), je n'ai jamais trouvé de rôlistes qui auraient ne serait-ce que la moitié de la crédibilité des gens de Turambar.

À bientôt mes chers.
#22
Forum Role Play / Une chronique sans fin.
2012-09-27, 14:23:27
Après maint cahots, quelques habiles sorties de ravitaillement, un simulacre de fuite et une semaine quasi-pérenne en cache, le filou avait réussi à faire croire qu'il eut abdiqué. Cela était fort justifiable : la garde le reconnaissait à présent et lui avait donné la chasse plus souvent qu'à son tour, tant étant que, par force occurrences, sa capture semblait imparable. Aussi avait-il une fois pointé une arme empoisonnée sur son cœur, hâve de la défaite, avant de lever les yeux vers une issue providentielle.

Usé de tout cela, et comme ce n'était après tout qu'un contrat, il eut été raisonnable de s'en absoudre.

Mais ce qui liait l'homme à son perchoir n'avait plus rien d'une chaîne aux maillons d'or, car un vaste et sombre filet tissé de terreur l'y maintenait ores. Ainsi il demeurait, discrètement, aux écoutes, son esprit n'ayant de cesse d'être tourmenté de doutes et de certitudes. Il n'y avait nul besoin de douter de sa mort prochaine, si le vilain venait à apprendre que le serviteur ruminait manigance.
#23
Forum des Backgrounds / Skaelthor le jeune
2012-09-24, 05:46:51
Skaelthor, un nom commun, presque anonyme parmi les siens. Tout enfant de la cité et de la région d'Umbar en était un, en quelque sorte, tant et si bien que cela pouvait n'être en rien distinctif, au final. Rien de plus qu'une pseudo-nationalité.

Des raisons purement mercantiles poussèrent sa famille à s'établir à Fort Harnast. Un maître facteur d'armes à projectiles l'accepta sous son égide et assura sa formation. Il était promis à une vie somme toute plutôt sobre, voire servile, et moins radieuse qu'il ne l'eut pu, étant donné les ressentiments encore bien présents entre les peuples et différents métis résultant de l'assimilation de la cité par le Royaume Réunifié.

Son tuteur ne tenait d'ailleurs pas sa langue lorsque la discussion glissait vers ce sujet. Vitement, les filous et les gredins prenaient des allures de révolutionnaires et les personnages importants, celle de vilains crapauds; le misérable clochard, vaillant parmi les braves et le richard, parjure collaborant pour sa propre fortune. Aussi était-il toujours prompt à s'affirmer partant pour tout laisser là tandis qu'il prendrait les armes si révolution il y avait.

Du reste, il n'était pas le seul. Bien des visiteurs, certains plus sérieux ou plus cinglés que d'autres, passaient le seuil pour distribuer moult tapes dans le dos, boire quelque verre et se chauffer les esprits avec toujours ce sujet duquel ils avaient le même avis. Le réfléchi arrivait avec des idées élaborées et vraisemblables, tandis que l'exalté vociférait plutôt des injures et prophétisait sa propre arme comme instrument du prochain coup d'état.

Dans tout cela, le jeune ne pouvait avoir le luxe d'être ambivalent; du moins, de le montrer. Jouant l'indigné, à défaut de comprendre pourquoi, au moins se gardait-il des représailles de ses proches. Toujours est-il qu'avec le temps et les rixes verbales contre un ennemi pas même là pour se défendre, il finit de se convaincre par son propre jeu.

Après tout, n'étaient-ils pas maintenant devenus les opprimés?
Les Valar faisant l'objet d'un vertueux culte, dans leur refus, ne furent-ils pas la cause de la juste fureur d'Arûn-Mulkêr.
N'avaient-ils d'ailleurs pas été victimes d'un autre rejet par ces Valar, aux jours de gloire de Númenór?

La mascarade avait assez duré. Quelques étoiles montantes se démenaient, se dévouaient, corps et âme, afin d'établir la nouvelle société, en parallèle, dans le secret, avant de faire tomber le régime Gondorien. Lui aussi voulait en être.
#24
Serveur en loop sur un échec de World save.

(edit : 10:08 - 19-09-2012) Serveur : force shutdown.
#25
Forum Role Play / Une chronique sans fin.
2012-09-17, 15:18:53
Les jours passent et se ressemblent. À tout le moins, c'est l'impression qu'en avait l'étranger. Néanmoins, force petites erreurs l'avaient révélé et lui avaient coûté quantité de soucis dont il eut préféré se passer. Désormais, il avait une liste de personnes qu'il lui faudrait impérativement éviter et cela posait problème dans l'exécution de ses ordres.

Mais voilà qu'il fit une rencontre, toute impromptue; un hasard tantôt fatal à d'autres.
Il s'était d'abord senti suivi. Lançant un regard çà et là, puis tout autour, il se mit à presser le pas, s'arrêter au débotté, aux écoutes l'instant suivant pour se lancer à la course. Lorsqu'il fut acculé au parapet et qu'il n'eut pour seule issue que la mort, la créature se révéla à lui. D'une voix surnaturelle, elle le questionna, alors qu'il croyait son moment venu.


« PARLE! avait-elle hurlé à mainte reprises. »

À tout instant, il craignait que le Vil n'attire l'attention, tergiversant entre deux peurs. La chose fit de l'homme son pantin, lui imposant de continuer son guet et de garder le secret sur leur rencontre. Puis, déchirant l'intangible voile, dans le vent elle s'abîma.

S'empressant de rejoindre son perchoir, ce sont les nerfs qui portèrent leur homme jusqu'à ce qu'il ne ploie, anhélant.
#26
L'étranger avait vu son protecteur quitter la cité. La cible étant à priori réservée à ce dernier, le guetteur jugea davantage pertinent de suivre. Conservant une bonne distance, sa présence était aussi subtile que l'air immobile d'une journée de point de brise. Le spectacle qui se déroula sous leurs yeux lui fit sentir soudainement l'ostensible futilité de sa présence. Cela faillit se révéler exact, n'eut été du carreau d'arbalète qu'il décocha habilement, atteignant par chance ce qui apparu comme une faille dans le sombre harnois du spadassin responsable de tout cet émoi, alors que icelui s'en prenait précisément à son employeur. La douleur fut la distraction dont eut besoin ce dernier pour s'arracher de l'étreinte mortelle de ce fol prodige.

Pris d'une sévère naupathie, cause de violents haut-le-cœur entraînant maintes éructations, il s'en fit, à la manière d'un loup portant la queue entre les pattes jusque sous le ventre, sans demander son reste et laissant pour compte le haradan, en meilleure position qu'avant son intervention...
#27
Forum Role Play / À point.
2012-09-13, 02:57:30
Tout juste en passant les portes de mithril et d'acier de la cité de la tour de garde, Bregard, absorbé par la majesté de l'endroit, avait fini par atteindre la caserne, demandant à rencontrer l'officier en charge du recrutement.

Il s'assit, l'air plutôt entrainé qu'impatient, tout son être semblant ardent de se rendre utile.
#28
   « Faites place! Je dois incessamment m'entretenir avec Elfmyn Roi! »

   Halvard avait vivement traversé le hall de Meduseld, non sans rudoyer quelques-uns de ses frères d'armes alors en place. Son gabarit ne prévoyait pas qu'on puisse l'arrêter.

   La raison de son désarroi, il l'avait croisée au jour d'avant, alors qu'il se rafraîchissait à même l'eau de la rigole, semblant alors bien moins menaçante; plutôt d'une manière autre, à une autre échelle.

   Hui, le personnage avait tout à l'heure paru belliqueux. Il montait un solide destrier qui transpirait la supériorité et lui-même était gonflé d'arrogance alors qu'il parcourait la cité au Château d'Or, probablement alors affairé à augurer à propos d'un malheur encore à s'abattre sur la Marche. À son passage, un vigile vitupéra contre ses airs et ses atours. Ses invectives ne tombèrent point dans l'oreille d'un sourd. Aussi, l'homme en sombre arroi sauta de selle pour aller le molester, frappant le garde de mutisme. À son grand malheur – qui était à venir – Halvard ne put s'empêcher de rire, tout bonnement. S'ensuivit un échange coloré, l'éternelle rengaine du garde maître chez soi – bien qu'à connaître le rohir, cela n'avait rien de très zélé – et cela finit d'épuiser la retenue de l'hôte. Sans crier gare, la nausée faucha le Thane de l'épée, vociférant moult injures à l'attention de ce coquin, clamant que le vilain y trouvait son véhicule, tout en glissant le long de sa lance à laquelle il s'agrippait, déclinant. La garnison s'engagea d'emblée contre le malin, mais tout aussi soudainement, la fusée des épées et la hampe de frêne des piques se mirent à fumer et tous durent s'en défaire alors qu'en faisant volte-face, monté qu'il était, le sorcier d'un coup occis une poignée d'hommes avant de prendre congé.

   Là Halvard se tenait-il alors, devant le trône. Prêt.
#29


   À l'occasion, il arrivait en Rohan qu'un illuminé lance l'appel quant à l'imminence de conditions favorables pour la pratique de Wäd, une grande célébration prenant la forme d'une chasse extraordinaire. L'objet n'était jamais connu d'avance, étant donné qu'il changeait continuellement de nature. Ainsi la fête avait-elle été invoquée à titre fonctionnel afin d'enrayer une population invasive de lièvres, menaçant les récoltes, mais surtout à titre compétitif, en ayant pour cible la mythique robe argentée d'un grand cerf, par exemple. La mise à mort du sanglier d'Everholt en l'an 2864 du troisième âge par Folca Roi avait été une funeste, mais bonne célébration de Wäd. Chaque fois, le vainqueur était récompensé d'un gain de notoriété et du fruit de la chasse, s'il le pouvait manger, à moins qu'il ne soit offert à Béma.

   Dans la légende servant à expliquer aux enfants ce qu'est la Grande Chasse, on disait qu'un des hommes du seigneur Léod avait par mégarde ramené la couenne du grand chien de guerre de son forgeron personnel. Conscient de sa bêtise et alors en dette, l'homme se donna en remplacement du chien, jusqu'à ce que réparation soit faite et qu'un autre vienne à maturité.

   Aujourd'hui, une fois de plus, Wäd fut invoquée. Le gibier n'avait pas été clairement défini. Il s'agissait d'un concours, encore une fois : le chasseur se distingant l'emporterait.
#30
Forum Role Play / Deuxième chapitre
2012-09-02, 06:56:45
CitationJeune gondorienne.
S'intéresse légèrement trop à ce qui ne doit pas se savoir.
Voyage souvent entre Minas Tirith et Umbar.
S'informer, filer, compiler.
Compte rendu au moment donné.
Paiement total au retour.
Pour le reste, blanc-seing.

L'homme était parti avec ni trop, ni trop peu. Eut-il davantage d'informations au départ, les attentes auraient été élevées de plus belle; moins l'auraient probablement guidé vers un trop grand éventail de cibles. En somme, il avait le beau jeu.

Du reste, il accumulait en parallèle tout le lacis fourmillant autour de la cible. Le bouquet, c'était de réaliser que la chose se faisait d'elle-même. Presque.


­
°¯¯ *  *  * ¯¯°

Une nouvelle nuit d'inactivité pour la cible.

« Mais quelle femme de cet âge et de cet acabit reste sagement ainsi alors qu'elle a tout le temps pour elle, pesta-t-il plus qu'il ne posait la question. »

Il lui en fallait tout savoir.

Fendant le pavé entre deux passages de patrouille, l'homme s'adossa contre la face ouest de l'immeuble avant de grimper le long d'une colonne de marbre. Sa main agrippant la rambarde, il se hissa, tour à tour ses coudes en touchant la tablette, suivis de ses pieds. Traversant le balcon et prenant grand soin de se faufiler sous les quelques baies géminées le séparant de la porte, il jeta un œil à l'intérieur avant de s'y glisser à pas feutrés.

Discrètement, il s'immisça auprès de sa cible. Sortant une corde, il fit un nœud pour noter sa taille exacte. Farfouillant dans ses affaires, il trouva un flacon de parfum à la lavande au sein de diverses babioles.

Satisfait, il s'en fit comme il était venu.


#31
Forum Role Play / Deuxième chapitre
2012-09-01, 02:43:07
Tout avait beaucoup progressé, en une journée. L'homme avait déjà empli un carnet, brouillonnant quelque visage par-ci, joignant un nom par-là, ajoutant en mots certains détails, en marge des citations importantes. Cela n'avait cependant pas été sans effort. Souvent, pour chaque pas de la proie, le prédateur doit en faire dix, vifs, dans le silence et au moment choisi, pour autant qu'on ne courre point l'erreur. En pratique, l'endroit s'était avéré à la hauteur des attentes. Les échappatoires çà et là tout trouvées avaient rempli leur fonction plus d'une fois chacune.

Malgré tout, un problème menaçait de faire surface. Rien qui ne mette en péril l'inconnu, c'était plutôt l'ordre de mission qui écopait : la cible couvait un projet insoupçonné.
#32
Forum Role Play / Deuxième chapitre
2012-08-31, 06:04:37
Nouvelle cible, autre part; même prétexte, contexte différent.
L'endroit était idéal : en continuelle activité, populeux de surcroît; des réverbères pour épaissir la nuit et répandre la cécité, un labyrinthe de pierre et des yeux voilés de routine. Chacun son sien et sa chienne.

Suivant charrettes et bêtes de bât, l'homme alla, gardant sans effort l'anonymat qu'il lui fallait, par-delà le mail et tout autour. Un balcon jouxtant la chambre d'une auberge; icelui jouerait le rôle d'un perchoir, icelle serait son repère.

Après une révision du matériel, la soleil s'étant évanouie, il ne restait à l'étranger qu'à s'étendre du séant au flanc sur une dormeuse, sous une baie donnant vers l'allée principale. Une fois de plus, l'éternel mot d'ordre était de mise. Patience.
#33
Forum des Backgrounds / Thrond le Nain
2012-01-04, 19:14:35
Troisième Âge – An 3019

   Une pipe de noyer nichée au creux d'un poing servant de perchoir à son vaste visage à l'air pensif, son regard plongé dans les flammes d'une modeste lampe à l'huile en argile, la dextre molestant sans malice la plume trempée à outrance, le nain passait en revue les trois dernières années.

   Nous quittâmes Bree en quête des montagnes perdues veillées par Barazinbar. À notre tête, une poignée d'orgueilleux, fiers des richesses qui étaient leurs ou à venir. Leur renommée n'était plus à faire, mais tous se doutaient bien qu'elle émanait probablement plus de l'or et du verbe que de l'art guerrier dont les conteurs les louaient.

   L'entreprise trouva lieu au sud de la branche dominée par le mont Gram, bien assez près – sinon trop – de l'endroit notoire pour avoir à la fois engendré et mis à l'exil le peuple de Durin.
Comptant moins d'une trentaine de membres, en négligeant les chefs – ils ne nous seraient d'aucun secours le moment venue, de toute façon – la compagnie ressemblait plus qu'autrement aux derniers soubresauts opportunistes des restes d'unicité d'un peuple en déclin, dont l'ancienne puissance reposait sur des choses aussi volatiles que la fidèle coopération d'ouvriers.

   Le calvaire qui fut nôtre dura trois longues années, pour les plus chanceux qui ne périrent pas bêtement au creux d'un gouffre ou décapité par mégarde sous la hache d'un allié. Comble de l'insulte qui s'ajoutait à l'injure, notre solde devint incertaine et on nous demanda de travailler pour rien, promettant des parts de la découverte.

   Les plus avisés quittèrent derechef et nous regagnâmes Bree, qui était alors en proie à de violents combats. C'est en y sécurisant une auberge miteuse que nous nous méritâmes la nuit. Rester là semblant de mauvais augure, il fut convenu de rassembler autant de vivres que faire se put avant de quitter. L'idée était de se rendre à l'Erebor.


   Jamais la compagnie n'atteint Erebor, pas plus qu'elle ne franchit Mirkwood.


*     *     *

Quatrième Âge – An 101

   Afin de faire passer un convoi vers l'ouest par le nord des montagnes cernant les ruines de l'ancien royaume d'Angmar, on enrôla Thrond de force dans un contingent de nains d'armes, vu l'amenuisement de la population.

   Le groupe tomba dans un guet-apens et ceux qui ne purent s'enfuir furent occis, sans plus de cérémonie. Une tempête s'abattit sur les survivants. Leurs cris emplis de détresse résonnèrent tout le blizzard durant. La hardiesse de leur race les tint debout longtemps, assez pour qu'ils finissent par prendre la direction du nord, croyant que, à l'instinct, ils garderaient le cap vers l'ouest.

   Perdant foi, Thrond s'arrêta. S'ensuivi un effet boule-de-neige. Plus un n'avait l'intention de bouger. Plus qu'un, en fait; le chef, qui les maudit avant de disparaître dans les neiges éternelles où les bourrasques gagnaient en violence. Une longue attente fut écourtée par une dispute sonore. La pagaille sonna tant et si loin qu'un groupe de chasse les rejoint bientôt. C'étaient les Lossoths. Il s'en fallu de peu pour que la rencontre devienne escarmouche, étant donné les circonstances et les récents événements.

   Néanmoins, ceux-là furent à même de les envoyer dans la bonne direction et troquèrent volontiers quelques haches contre vivres et fourrures, ajoutant même une brassée de petit bois.

   Comme si une volonté l'animait, le vent se tut. Chacun de son côté, les groupes reprirent leur périple. Un froid mordant s'installait chaque nuit et chaque jour soufflait le vent. Au moment où ils arrivèrent sur le versant ouest du mont Gram, il s'était écoulé trois jours depuis que les nains manquèrent de victuailles. Connaisseur, Thrond les y guida et, au soir venu, du bouc à la broche cuisait sur le feu.

   Les panses et les sacoches bien pleines, le reste du voyage coulait de source : direction, le pays de Bree.



*     *     *

Quatrième Âge – An 140

   Assis auprès d'un feu de camp, son chien reposant contre lui, le nain jouait du couteau sur un bâtonnet. Sa déroute l'avait ramené au pays de Bree, où il s'était mis à chasser depuis l'accroissement des clans orques sous le mont de l'Éveil.

   Les attaques contre la cité naine des Ered Mithrin avaient fini de le convaincre : il n'était plus bon d'être nain en ces temps.

   Rentrant machinalement au bercail avec le fruit de son travail, force était de constater qu'une routine s'était installée. Une routine plutôt féroce, d'ailleurs, selon le parquet, qui ne comptait plus en allers, mais en années. La même pipe amassait désormais mousses et poussière et les fréquents passages chez l'apothicaire étaient maintenant motivés par une forte consommation de thé.

   On disait de cet âge qu'il était le début de l'ère des hommes. Thrond l'avait compris.




Un œil observateur aura noté le trou d'un peu plus d'un siècle laissé au cœur de l'histoire. C'est que Thrond a vécu un siècle dans un trou et, bien qu'il y ait là quelque anecdote intéressante lors de son apprentissage du forage et de la maçonnerie, il n'y a rien de pertinent à ajouter en cette période passée aux Monts Gris.
#34
Chez nous! J'ai 2 chambres de libres. :p
#35
C'est une maladie sur TRB, qu'on a. Dans la vie aussi, d'ailleurs, c'est pas mal répandu. Lorsque quelqu'un propose une idée, on a une centaine de rapaces qui lancent des répliques cinglantes en énonçant «comment l'idée ne peut pas fonctionner.» D'accord, l'idée est mal articulée au départ, mais je la trouve défendable, si on expose l'idée de base, soit qu'on puisse ajouter un côté technique intéressant à l'utilisation des instruments de musique.

Comme a déjà commencé Thorain, trouvons «comment l'idée va fonctionner!» S'il faut couper dans le gras et casser quelques os pour que ça rentre dans le moule, c'est pas grave! Il y a même un mot pour ça : concession.

J'aimerais cependant rappeler que l'idée derrière un «brainstorm», c'est de lancer des idées et de grossières échelles, pas des chiffres. On veut l'aspect qualitatif, pas quantitatif. Ça, on le laisse aux membres scripteurs et aux administrateurs. Il est d'ailleurs vain de critiquer les idées en plein milieu d'un brainstorm. Ça coupe le momentum et ça brûle les étapes.

Idées :

- Utilisation du cor : one shot deal, bonus de Tactics, court.

- Utilisation du tambour : continue, bonus de skill de combat (Tactics, Parrying ou autre chose). Ne peut être utilisé à cheval.
#36
Forum Role Play / Premier chapitre
2011-04-27, 17:34:47
La traque débuta le jour suivant. Sillonnant le fil de la foule, c'est au terme de la matinée que l'étranger trouva sa proie. L'ardente soleil s'était imposée alors et la cité s'était plongée dans une calme veille, guettant le retour de moments moins austères. Au moment de point d'ombre, seuls les fous allaient, forçant l'inconnu à gagner le refuge d'une loggia pratiquée dans un bâtiment colossal et richement ornementé, surplombant la place avec laquelle la comparaison jurait. Patience.

L'activité reprit aussi soudainement qu'elle s'était arrêtée, là où les affaires furent laissées; la cohue générale revint, les échanges allèrent de toutes parts et le traqueur se remit en chasse, conservant une douzaine de pas entre le haradan et lui, prenant bien soin de se placer hors du parcours qu'aurait pu emprunter l'obèse associer. Sa veille dura jusqu'au soir, changeant dix et dix fois d'emplacement, et il avait dû user de finesse alors que son premier contact vint dans sa direction au moment de rentrer chez lui. L'étranger se maudit alors de n'avoir pas eu le temps de vérifier ce détail. Sur le coup, il avait eu chaud; pis encore, il perdit un instant la piste de son gibier. Dressé comme une sentinelle au cœur des restes de l'activité du jour, ivre de l'urgence du moment, il repéra une silhouette et fendit le foirail, rongé par le doute.

Sa course devint marche, icelle devint silence; il devint ombre, laquelle s'évanouit: sa proie s'était arrêtée avant de s'introduire dans ce qui devait être sa demeure. Retournant sur ses pas, l'inconnu gagna une ruelle en amont, menant à une allée passant derrière la propriété. Il lui fallait savoir. Le dos collé contre un mur de tuffeau, l'homme était aux écoutes sous une haute bifore. À l'intérieur, une chaude discussion se transforma rapidement en dispute.


« Maintenant! », se garda-t-il de dire.

Énergiquement, il grimpa. Main à l'appui, au chambranle; pied à l'appui, poigne à l'imposte, au claveau; propulsion, mains au balcon. Après qu'il se fut hissé, il tendit l'oreille. Des sanglots, rien de plus. L'instant suivant, alors que son pied laissait la solive portant le toit en terrasse, un homme à demi-nu balaya les voiles menant au balcon, donnant l'impression d'avoir eu l'intention de surprendre quelque méfait. Lorsqu'il rentra, l'étranger put reconnaître Alreck à la caractéristique lumière d'ardentes braises. Retrouvant le plancher des vaches en silence, l'homme s'en fit.
#37
Forum Missives / Re : Message a Halvard
2011-04-26, 23:14:26
Lorsqu'il lut la dépêche, Halvard s'installa pour attendre son officier.
#38
Forum Missives / Re : Pour Thrond
2011-04-26, 21:19:28
N'ayant pas quitté Bree depuis, Thrond commença à chercher la dame dans la bourgade.
#39
Forum Role Play / Premier chapitre
2011-04-26, 21:03:35
Le lendemain, sur la terrasse d'un établissement au Sud de la cité, l'étranger s'était installé, ayant changé de tenue. Il avait pris soin de noter une issue alternative. Jamais n'est-on trop prudent. Un harnais était bien serré autour de sa taille et de son corps pour assurer une fuite des moins fracassantes. Ses mains jointes devant son visage, accoudé à la chaise sur laquelle il se tenait bien lâchement en apparence, les pieds loin devant, l'étranger guettait. Sa patience fut récompensée.

Alors que la soleil jetait pénombre et orange lumière sur le grès chaud, l'obtus richard fit son apparition à l'opposé de l'endroit, marchant en tenant d'un bras les épaules de celui qui devait être Alreck. L'instant d'après, lorsqu'ils lui eurent tourné le dos et qu'il fut sûr qu'il pourrait reconnaître l'homme, l'inconnu bascula au-delà de la rambarde, se tenant à une corde glissant dans son harnachement. Une fois au sol, il fuit en gagnant la foule aussi vitement que faire se put.

Le soir venu, on trouva l'étranger dans une ruelle à l'Est de la ville. Apparemment, il avait été battu jusqu'à en mourir par une petite bande de malfrats; au moins trois hommes, selon les mendiants qui purent être interrogés là.
#40
Un homme en modestes habits traverse la foule au gré du flot. La place du marché était animée de tout un bastringue assourdissant. Il était facile d'y semer quelqu'un. En cela, l'endroit était assurément périlleux. L'étranger s'était habilement déguisé, de sorte qu'on ne pouvait le distinguer du peuple. Cela faisait déjà un bon moment qu'il était parvenu dans la cité du lointain sud. On l'attendait à un vaste étal. Un homme tout aussi vaste, flasque, louche et tout sauf leste reposait derrière sur un riche tapis, entouré de coussins et de femmes. L'étranger ne connaissait pas son nom, mais celui-là avait accepté de l'aider. Il lui avait fallu attendre un bon moment avant de pouvoir discourir avec lui. L'imposant personnage avait un horaire à sa mesure. La discussion fut brève.

« Que pouvez-vous me dire de l'homme que l'on nomme Alreck?

Il ne m'est pas inconnu. Nous avons fait affaire ensemble, par le passé.

– Pourriez-vous m'arranger une rencontre avec lui? »

L'abondant homme eut un rictus de méfiance.

« Que lui voulez-vous?

– Moi, rien. Je suis envoyé du Fort Harnast au nom de Merezad, avec un message de sa part.

Et que lui veut-il? »

Les yeux parcourant vivement l'endroit, l'étranger répliqua rapidement.

« Il se trouve qu'un monopole s'est instauré au Fort Harnast et il sera vu d'un bon œil que Merezad y mette fin, ce à quoi Alreck pourra contribuer en emménageant là-bas.

Je puis au bas mot offrir bien mieux que ce que Alreck arrive à écouler. Pourquoi ne pas me demander?

– Je ne puis vous répondre. Je vous encourage cependant à questionner Merezad. »

Le haradan semblait insatisfait. Il n'était par contre pas dans son intention de quitter le confort de son riche étal et de sa prospère cité. Cette idée de devoir déménager pour combler l'accord à la place de son ancien partenaire vint à bout de son attrait pour l'opportunité dont il était question ors. Il fut conclu que l'hôte orchestrerait une rencontre entre Alreck et l'étranger, aux frais de ce dernier, dans un établissement «neutre», dont le propriétaire était, comme par hasard, le corpulent marchand.
#41
Bon, ben, tout baigne alors! Le peuple ne meurt pas de faim, peut-être qu'il se prive, ça n'a pas encore été définit; les partis ont eu l'occasion de RP, même si ça ne cadrait pas du côté temporel à cause de la distance Minas Tirith -- Fort Harnast, on a avancé des arguments qui n'ont de toute façon aucune portée et aucune incidence, ça a permis de vivre un peu l'Animation pour un peu plus de gens; tout marche comme sur des roulettes, ça continue d'évoluer et ça pourra occasionner de nombreuses autres scènes RP.

En plus de tout cela, tous savent maintenant qu'il faut suivre une cohérence totale pour entrer de front dans cette Animation! Qu'est-ce qu'on peut vouloir de plus, sinon un chausson? Profitez-en, c'est 1,39$ la paire chez Mac Do.  :D
#42
Forum Missives / Re : Maîtres Nains
2011-03-27, 04:06:45
Par la vaillance de Nelir, la tablette parvint aux Monts Gris, entre les mains du doyen de la Maison qui prit congé après avoir assuré la pitance du vigoureux nain.

« Qu'on me coupe la barbe, s'écria-t-il, assis au bout de la table du hall de la Maison, choquant quelques nains au passage. De modestes commandes, on n'en traitait point, de mon temps! »

Le vieil aigri était secoué et faisait aller la tablette, du revers d'une main lui imprimant ses doigts.

« Mais les temps on changé et, il faut l'avouer, pour le pire plutôt que le meilleur... »

Il convoqua Flint afin de lui léguer la besogne, croyant que ce serait en obtempérant à son autorité qu'il viendrait - bien qu'il n'en était rien depuis belle heurette.
#43
Discussion Générale. / Re : Orques
2011-03-02, 18:03:42
Comme la question est réglée, j'aimerais profiter du titre du thread pour proposer un petit saut sur le forum des anciens Maraudeurs, afin de voir si la vision que nous avons des orques du nord convient à votre notion de RP. J'ai par ailleurs rafraîchi le tout afin de pouvoir distinguer ce qui concerne le 3A et le 4A.

http://maraudeurs.1fr1.net/

En souvenir du bon vieux temps et en prévision d'un probable futur RP tout aussi plaisant (peut-être même plus mouvementé, considérant le fait que les humains et les nains sont à présents à forte proximité! :P )

#44
(Un petit bonjour à tous! :) )

Dans mon cas, même après un saut de 100 ans, je garderais probablement Ruster, Thoryll et Garok. (Ruster s'il survit à la guerre au sud, Thoryll s'il survit à la guerre au nord, Garok parce qu'il fait comme l'Olog dans le film, lorsque Sauron pète, en envoyant la main dans un élan signifiant presque «salut les caves!» :P )

Je serais pour le saut, contre la perte de quoi que ce soit. Turambar encourage déjà trop le powergaming côté skills & matériel, même si ça semble «nécessaire.» De tout reprendre depuis le début signifie pour certains de s'isoler pour récupérer le tout pour ensuite RP. Oui, certains pensent comme ça, même sur Turambar. Lorsque ceux-ci auront regagné ce qui leur aura été enlevé, les autres qui ne l'auront pas fait seront confrontés à une inégalité et certains d'entre ces derniers voudront se lancer dans la course. On reviendra bien vite à la situation initiale, au coût faramineux d'une énorme perte de temps et d'une morne platitude côté RP. (C'est normal, on vise presque tous l'excellence.)

Je suis persuadé que cela a déjà été dit par un autre partageant d'habitude mon point de vue (Tseldo ou Eowymos, souvent), mais c'est bon de répéter.
#45
Selon ce que j'ai pu en tirer, ça aide à plus de réalisme dans les affrontements. Quand ton personnage est décrit comme de taille moyenne et fragile, il ne jouera pas au gros face à quelqu'un de grand et costaud. :P

Ça permet d'ailleurs de limiter de manière justifiée les personnages qui se disent passe-partout.
#46
Splendide! Tu arrives au bon moment pour te créer un Nain en tout cas! Une animation plutôt spéciale est lancée et attend simplement les "retardataires" (dont tu pourrais fort aisément faire parti!)

Autrement, le bonjour et la bienvenue! :P
#47
Selon moi, les "plus gentils" orques qu'on peut trouver, ce sont les orques qui doivent leur survie à leur temps passé à chasser, car un orque occupé, c'est un orque qui ne prend pas le temps de penser et de se vicier l'esprit. Ces orques-là, d'ailleurs, ne sont pas sous la poigne de fer de Sauron.

Les orques de Mordor ont la vie facile en un sens. Ils n'ont pas à se soucier de survivre, mis à part suivre un code de conduite strict afin de ne pas finir étripé par un de ses pairs. Ils ont donc tout le temps de penser et de cultiver le culte de la terreur enseigné par Sauron, lorsqu'ils ne s'entraînent pas à devenir des machines à tuer.

En gros, la malice reste la même, c'est tout simplement qu'ils ne sont pas assez regroupés que les orques du premier genre ne sont pas des prédateurs de l'homme, comme le second genre.

C'est comme ça que je le vois.

Édit: erreur d'homophone
#48
Voilà, je viens de penser à un truc rigolo qui pourrait stimuler l'activité sur Turambar. C'est loin d'être une idée extravagante.

Deed de marchandises
Le deed en question contient (pas vraiment, mais RP) soit des armes/armures, des aliments, des soieries, des bijoux, etc. Il est représenté, pas par l'image d'un deed, mais par l'image d'une caisse. Il coûte environ 5 (petit) à 15k (gros) l'unité et se revend soit 5,75k (petit) à  17,25k (gros) dans une ville autre, soit de plus en plus cher selon le nombre de cases franchies (jusqu'à un maximum de 115% de son prix), ce qui rendrait intéressant le voyage vers les villes lointaines autant que les voyages Dol Amroth/Linhir, Pelargir/Minas Tirith ou Bree/Hobbitbourg. :)

Avantages (pour le joueur) lié au deed
-Source de revenu constant et appréciable.
-Possibilité de RP à tout instant.
-Infiniment moins stagnant que de PG une aptitude.

Désavantages (pour le joueur) lié au deed
-Très lourd, tellement qu'un joueur ne peut faire 30 cases avec ça sur lui.
-Ne peut être déposé en banque. Le deed doit être transporté (que ce soit par bête ou par navire.) Donc, risque d'attaque! :D

Si on extrapole...
Les animateurs pourraient y trouver leur compte aussi, lorsqu'ils ne savent pas trop quoi donner lors d'une animation et qu'ils ont besoin d'une valeur sûre. Les pillages seraient beaucoup plus réalistes, aussi (et Ô combien plus attrayants) avec des deeds disposés au préalable par un MJ lors de raids (ou par des joueurs généreux de leur argent!)

Je crois que ça serait simple à faire. Me trompé-je?
#49
Donc, tu es d'accord avec moi pour dire qu'on ne doit pas brimer l'implication d'un joueur voulant en faire un peu en lui imposant de faire plus pour qu'on accepte le peu qu'il veut faire!

Je vais vous dire une chose que j'ai apprise avec mes expériences (prenez tous ces mots comme pesés et se valant dans cette courte phrase, chacun est essentiel) : chaque petit peu aide.

Oui, peut-être qu'il voudra en faire plus par simple entrain, suite à sa généreuse proposition de faire des gumps pour sa race. Oui, peut-être qu'il en aura le temps. Sinon, quoi? Ça sera refusé? Pour nous, ça sonne comme ça.
#50
Faux. La moindre des choses, c'est qu'il s'implique. Il a trouvé une manière de le faire: installer des gumps pour une des races de TRB. Après, c'est de l'extra. En fait, c'est déjà de l'extra, si on ne lui donne pas de titre.

Toi, tu as un titre, les responsabilités viennent avec. Lui, c'est un joueur. Il en fait plus, fine, mais si on lui impose de faire plus parce qu'il sait, non seulement c'est déplacé, mais, en plus, c'est d'encourager à ne rien faire.

C'est une attitude de nivellement par le bas, ça.

Si on encourage quelqu'un à faire des gumps pour une race envers laquelle il montre une motivation, ça va probablement allumer certaines personnes qui, elles, se disaient qu'elles devraient gumper pour tout le serveur. D'ailleurs, qui sur Turambar est lésé si les Orques sont plus impressionnants à affronter?