Au propriétaire du cheval devant les coffres d'Edoras

[Theomir]

La note avait été glissée entre le tapis de selle et cette dernière :

Elle ne bronche pas d'un pli sous la bruine du matin. Ni le soir au dernier clair de lune.
Mais c'est misère que de la voir ici alors que nous avons les meilleurs palefreniers de la Terre du Milieu quelques centaines de mètres plus bas.
De grâce, veuillez délivrer cette pauvre bête de son immobilité...

Ceorl fils de Jeorl, Officier du Rohan

[Intalir]

Thursi avait dû quitter Edoras précipitamment pour une affaire urgente non loin de la ville. Elle avait tout laissé en plan, y compris son compagnon à quatre pattes. Elle savait qu'il attendrait patiemment son retour, et s'en voulait d'autant plus de n'avoir pu prendre d'autres dispositions.
Une fois rentrée, sa première préoccupation fut de s'assurer qu'il allait bien. Elle se rendit tout droit au bâtiment devant lequel elle l'avait laissé et l'y vit, soulagée. Il dressa la tête à son arrivée et lui lança un regard de reproche. S'approchant, elle lui caressa doucement le museau tout en lui murmurant des excuses dans la langue de ses pères. Puis elle s'empressa de le délivrer de ses entraves.

Un bout de papier retint alors son attention. Glissé sous le tapis de selle, il n'était pas là par hasard. Elle s'en saisit aussitôt et le lut rapidement. Confuse, elle en aurait presque rougi de honte. Ou comment passer pour ce qu'elle n'était pas. Mais cet homme avait néanmoins raison dans ses reproches, d'ailleurs ce nom lui disait quelque chose. Elle relut la note, songeuse cette fois.
Honte à elle, fille du Rohan. Cela ne se reproduirait plus.