Chroniques des Falas

[Elsie]

La jeune fille était rentrée à Dol Amroth et s'était acquittée de deux tâches.

Tout d'abord, elle avait transmis à l'Ordre la missive d'Estelglîn,ainsi que le fait qu'elle soit en possession de l'amulette de ce dernier. Elle espérait avoir l'occasion d'atténuer l'ampleur du geste en rappelant qu'il faisait suite à une grave blessure qui avait en partie obscurci son jugement. Du moins était ce son avis sur la question.

Elle avait également écrit à Eïlenel afin de lui confier ses affres. Son aïeule passant à la cité des princes, elles s'étaient entretenue longement avec elle.

Miya ignorait si un autre chevalier pourrait accepter de la prendre sous son aile. Mais pour dire la vérité, même si ce souci n'était pas petit, il n'était rien face à son chagrin.

Dans l'attente des décisions la concernant, elle décida de reprendre ses rondes et les affaires en cours. Elle avait en effet fourni depuis longtemps le prix de sa formation à la chevalerie.La chasse lui offrirait aussi une occupation, ainsi que l'entrainement.

L'histoire d'un cadâvre trouvé quelques semaines plus tôt dans le port lui fit dresser l'oreille mais elle dut bien vite renoncer devant l'impossibilité de relever des indices si longtemps après le décès. Elle se contenta donc de lire attentivement le dossier avant qu'un scribe ne le range dans les affaires non élucidées.

[Elsie]

A Dol Amroth, le calme de la cité princière masquait mal l'agitation de deux de ses habitantes.  Il était devenue de notoriété publique que Miya, écuyère du cygne et Silmírë, sœur de l'ancien chevalier Estelglîn s'installaient ensembles. Si le jeune chevalier était resté, nul doute que la chose eut fait plus qu'amuser : c'eut fait jaser. Mais en l'état actuel des choses, il ne s'agissait que d'occuper une grande maison dans laquelle vivre seule n'eut pas été drôle.

Du coup, les deux jeunes filles passaient leur temps à décorer et installer leurs affaires respectives. La dame Eïlenel avait participé au "trousseau" de sa jeune parente en fournissant les tapis et le linge de maison. Il s'agissait de donner à cette demeure le lustre dont était digne deux résidentes de la cité dont un futur chevalier.

Eïlenel était toujours très attentive à ce genre de détail.

Le travail continuait entre coups de marteau et meubles que l'on bouge, au grand déplaisir des voisins. Mais les choses étaient bien avancées. Ça ne durerait plus trop.