Auteur : David Wyatt
 

La Foire aux chevaux

Démarré par Theomir, 2012-03-29, 23:28:39

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Theomir

Déchausse-toi :
Là où tu peines, fais aller ton cheval au pas,
Là où tu marches sans gêne, fais le aller au trot,
Et où tu cours, mène-le au galop.


Cela faisait plusieurs mois déjà que l'Aethelwigend ne s'occupait plus de la revue de l'eored d'Edoras. La tâche quotidienne avait été confiée au jeune Eolren. Les rumeurs allaient bon train sur l'absence de l'officier. Certains parlaient d'une battue organisée avec ces plus proches Eothéods, pour tuer le temps qu'ils disaient, en cette heure calme de leur Âge. D'autres s'aventuraient sur une piste plus grivoise en se demandant si, une fois de plus, il ne s'était pas endormi dans l'arrière-cour d'une auberge, le foie bien trempé et chercherait encore le chemin de Meduseld.

Quand les temps sont calmes, l'imagination galope bien vite. Toutefois, quelques Cavaliers en faction le soir de sa disparition l'avaient parfaitement vu franchir la palissade, en compagnie d'un étranger, les fontes pleines d'un attirail étrange, sans cor de chasse et fort à jeun. Ils le savait parti faire ce qu'il était le meilleur à faire. Apprivoiser ces étalons dont on rêve mais que lui seul avait le pouvoir de comprendre en Rohan, mère patrie des Mearas...

Theomir

#1
Joue-moi de cet air à trois temps, musicien !

Par un beau matin de printemps, les rumeurs s'étaient tues.

Plus bas dans la plaine, l'homme se tenait là, parmi les bêtes. Capturées aux quatre coins de la Terre du Milieu, elles avaient été ramenées par la bride, au royaume des chevaux où l'herbe est grasse et le vent souffle les légendes. Au moins vingt crinières flottaient dans l'air, longues et sauvages. Un regard distrait n'aurait vu là qu'une vingtaine de bourriques boueuses, encore couvertes de leur poil d'hiver, mais l'oeil attentif aurait su déceler sous cette apparence trompeuse, vingt bêtes d'une noblesse de sang sans pareil, se mouvant avec grâce et caractère. Partant au quart de tour, évitant tout contact avec le dresseur, voltes, demi-tours cabrés, elles ne le laissaient guère approcher pour le moment, comme l'aurait fait n'importe quelle mule dès la première carotte ou betterave tendue. Malgré les intempéries traversées, leurs robes mélangées se conjuguaient en une explosions de couleurs : pommelée, baie, pie, alezane, rouan, isabelle...

Mais qu'importe. L'heure n'était pas aux afféteries mais au dressage. Un à un, il allait les mettre au pas. Ils garderaient tous leur caractère d'origine. Certains craintifs, d'autres plus téméraires voire complètement bornés, mais il les aimait ceux-là, de loin ces préférés. Pourtant, une fois le dur labeur achevé, aucun d'entre-eux n'oserait lui opposer résistance. Ils répondraient au doigt, à l'œil et surtout aux mots du dresseur. Intraitables mais justes. Ses règles. Et quelles que soient leur fougue, leur témérité ou leur ancienne vie, ils se plieraient. Par crainte d'abord. Par dévouement ensuite. Et enfin par amour.

Une bande de gamins s'appropriait déjà les barrières de l'enclos. Assis, debout, agrippés aux planches ou les yeux logés entre elles pour les plus petits. Mal froqués, le visage crasseux, mais le regard pétillant. Ils étaient les enfants du peuple et attendaient avec impatience de voir le maître à l'ouvrage...

Theomir

#2
Comme le monde est vaste du haut de ta selle,
Il ne demande qu'à être parcouru,
Ton cheval à le parcourir,
Va !


La bannière du cheval blanc flottait aux quatre vents. Le cor du Rohan résonna à l'entrée des cités d'Annúminas, Minas Tirith, Dol Amroth, Umbar et dans la province de Dale ; les rumeurs s'occupant de ramifier l'information dans les contrées les plus éloignées.

Des hérauts du Roi avaient été dépêchés et tous portaient le même message :
CitationPeuples libres,

Au nom du Seigneur Elfwine, Roi du Rohan, fils d'Éomer Éadig et mon suzerain,
Une foire historique sera dressée au pied d'Edoras afin de sceller la paix et les nombreux liens fraternels qui nous unissent,
Des chevaux tels que vous n'en avez jamais vu seront présentés sous vos yeux,
Seigneurs, vassaux, artisans, villageois, bras-armés et même écuyers,
Le chemin vous sera long, périlleux et coûteux,
C'est le tribut à verser pour découvrir la vraie fortune de vos frères Éorlingas,
Mais seules la richesse de cœur et la preuve apportée que vous pourrez nourrir un cheval pour sa vie,
Vous permettront de repartir avec un de ceux que nous chérissons comme nos égaux !

Empressez-vous peuples libres,
Que vos yeux s'émerveillent,
Que le galop s'emballe,

Pour le Seigneur et la terre !

[EDIT: Le nom du Roi présentement au Rohan est Elfwine, fils d'Éomer Éadig. Il y a aussi le prince du Rohan, soit Theoden II qui prendra le trône en 140, et nous sommes en 140, donc dans la transition]