Auteur : John Howe
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Auteur Fil de discussion: Le Sang du Cygne  (Lu 2617 fois)
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Keren
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« le: 2012-01-10, 16:41:01 »

Le sang du Cygne.

La lame traversa le métal et transperça sa chair. Pendant une fraction de seconde, ses yeux vacillèrent, et ses jambes tremblèrent. Puis, dans l’écho lointain des combats et du fracas des armes, il s’écroula sur le sol, incapable de soutenir le poids de son corps ne serait-ce qu’un simple instant de plus. Il eut un hoquet de douleur. L’orque, victorieux, riait aux éclats. En s’accroupissant sur le corps gisant et inerte du chevalier, il extirpa avec violence son arme de sa poitrine et ignora la suffocation d’agonie que ce geste engendra de la bouche ensanglantée du souffrant. Dans la paume inerte du Sire se trouvait le pommeau de son épée. Dans un ultime acte de désespoir, de rage, de bravoure et d’héroïsme, il tenta de serrer son poing, et de sentir à nouveau ses phalanges sur sa lame qu’il faisait encore valser dans une danse mortelle quelques instants auparavant. Cet orque payerait. Ils allaient tous payer. Pour le Gondor, pour le Prince Imrahil… Et pour les verts rivages du Belfalas… Malgré la puissance de sa volonté, sa main resta inerte, immobile.

Il sentit la froideur de la fin hérisser les poils de son échine. Le froid finit ensuite par envahir la totalité de corps, comme s’il fut recouvert d’un linceul. Seul le sang qui ruisselait de sa blessure était encore chaud. Le sang du Cygne. Bien que toujours tordus de douleur, les traits de son visage finir par se dérider. Après le désespoir, la sérénité prit le dessus. Il ferma les yeux alors qu’il sentait sa dernière faiblesse l’envahir. Les éclats des épées, les cris insupportables des blessés, le sifflement des flèches… Tout devenait plus lointain.

Des éclairs de lucidité le frappèrent, comme si sa mémoire tentait d’apaiser sa douleur. Il revit Alaris, son frère, une fierté de Minas Tirith. Un garde de la Blanche. Un sourire sembla se dessiner sur ses lèvres, d’une pâleur vampirique. Il revit le Sire Baradon, celui qu’il avait toujours considéré comme un père, en l’absence du sien. Un père, un mentor, mais bien plus que le simple tuteur qu’il prétendait être. Un véritable héros de Dol Amroth. Un de ceux qui donnent leurs noms aux peuples libres, et leur offre aussi cette liberté. Il revit la Dame Mearia, une de ses plus tendres amies. Il revit Ethan le petit gosse de Dol Amroth. Il revit la Demoiselle Eliowen, avec qui il avait entretenu une bien rapide aventure…  De nombreuses personnes défilèrent dans son esprit. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, l’orque était debout, un pied sur son abdomen, prêt à lui assener le coup de grâce. Le visage du monstre était défiguré par un rictus de haine et de soif sanglante. Ses yeux brillaient d’adrénaline. Le sourire de Keren ne s’effaça pourtant pas tant les images les plus pures et les plus merveilleuses de sa vie continuaient de défiler dans son esprit. L’adage ne pouvait être plus vrai. Quand la mort te sourit, il ne te reste plus qu’à lui sourire en retour. L’orque, déconcerté, mis un seconde de trop à prendre la décision d’abattre sa lame, et fut lui-même abattu par un chevalier. Le Sire Emerond s’effondra à toute vitesse.

« Sire Keren. M’entendez-vous ? Sire, tenez bon. »

Pourtant incapable de répondre, le sourire de Keren s’élargissait. Puis, sous le désarroi de son frère d’arme, Keren ferma les yeux pour la dernière fois, et laissa les ténèbres le consumer entièrement. Le Chevalier de Dol Amroth, Sire Keren du Gondor, s’éteignit à Osgiliath dans une mission intentant à sauver le Capitaine du Gondor, Faramir. Il s’éteignit sur une vision de fraternité. Il s’éteignit sous le regard meurtri de son frère d’arme. Pas sur une vision de guerre, mais sur une vision d’affection. Il avait donné sa vie à l’Ordre. Il ne s’était jamais marié. Il n’avait jamais eu de famille. Le Cygne lui avait donné une raison de vivre. Les verts vergers du Belfalas. Ses rivages. L’horizon a perte de vue. Le calme de Dol Amroth. Ses jours de marchés. Les missions que lui avait confiées le second chevalier Baradon.

Les manuscrits racontent que lors de cette mission, les chevaliers du Prince Imrahil parvinrent à secourir Faramir, fils du Gondor. Les pertes de la chevalerie furent importantes, mais le succès de cette escarmouche redonna du cœur aux troupes. Près de son ancien foyer était apparue une sépulture d’un bleu marin, sur laquelle une fine écriture blanche laissait paraître son nom.
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