Gadrock le troll des neiges

C’est dans les sous-sols de Gundabad que naquit la bête qui serait la cause de nombreuses morts. Il était le croisement d’un Olog et d’un troll des neiges. C’était une ingénieuse idée du Maître qui cherchait à créer une créature aussi puissante que l’Olog mais qui était adaptée aux dures conditions du nord. En sa qualité de chef militaire et roi de Gundabad, le Maître se devait de redoubler d’effort pour
trouver des armes des plus redoutables. Gundabad était le dernier bastion orque. La présence de l’envahisseur se faisait de plus en plus sentir. Le Maître avait eu énormément de mal à trouver un Troll des neiges femelle. Autant de difficultés à faire accoupler les deux bêtes. Il ne réussit malheureusement à avoir qu’une seule progéniture à cause du caractère insupportable de ces bêtes. Chaque nouvel
essai était très couteux pour le Maître car les deux créatures se débattaient de plus belle. Les Ologs étaient si peu enclin que l’un d’eux fini par tuer la femelle quelques années après la naissance de Gadrock.

La jeune bête avait presque atteint sa taille adulte lorsque la femelle fût tuée. Le Maître eut une surprise de taille lorsqu’il vint pour voir le corps de la femelle. Il découvrit que celui-ci, en putréfaction, servait de matelas à sa progéniture. Étrange, sans doute aimait-il l’odeur et le confort de la chair en putréfaction ? Même s’il aimait le confort que lui offrait le cadavre, il ne put guère en profiter très longtemps.

Il fut enchainé près des forges, la chaleur suffocante et les sons des coups de marteau sur le métal lui étaient insupportables. Pourquoi le maître décida-t-il de l’enchaîner là ? On ne le sait pas, sans doute pour rendre la créature plus agressive et irritable, pour en faire une bête de guerre. Plus les jours, les semaines passaient, plus la chaleur et le bruit des coups de marteau étaient insupportables pour la bête. Mais c’était surtout la chaleur qui le torturait le plus. Après tout, Gadrock était issus des banquises et du froid glacial du Grand Nord, pas de la chaleur étouffante des forges et des mines. Un jour lui vint tout un moyen de libérer sa colère, fracassant le sol de ses énormes poings. Il découvrit aussi qu’il pouvait crier… Beugler devrait-on préciser. Il passa alors son temps à beugler et les forgerons orques en furent si exaspérés qu’ils prirent l’habitude de faire refroidir les lames encore chaudes sur le corps de l’énorme créature. Malgré le cuir épais de la bête, le supplice des orques finit par laisser des traces tant ils s’acharnaient toujours au même endroit. Mais jamais il ne réussir à le faire taire, il continuait encore et toujours à beugler et à faire trembler le sol. Il finissait toujours par oublier ce que les orques lui faisaient subir et se remettait donc à beugler.

Durant toute ses semaines passé enchaînée aux prises avec la chaleur étouffante des fournaises, il essayait de briser les liens qui le retenaient prisonnier. Mais ceux-ci semblaient lui résister. Aussitôt qu’il se lassait de tenter de s’échapper il se remettait à son occupation favorite pour passer le temps : BEUGLER.

Ses efforts finirent toutefois par porter fruit et ainsi, un jour, il finit par réussir à briser ses liens et, cette fois, il n’y eut rien ni personne pour l’arrêter... Le Maître ne sut pas comment il trouva son chemin dans les cavernes jusqu’à l’extérieur. C’est sans doute l’instinct qui le guida si loin.

Une fois dehors, instinctivement il se dirigea vers le nord. Il erra quelques jours à la recherche de nourriture. Bien malheureusement c’est un Lossoth qui cette journée-là se trouvait sur le chemin de l’Olog. Une tempête faisait rage dans le nord. C’est dans un des rares petits coins boisés du nord que le lossoth fit la rencontre de l’Olog. Celui-ci s’était aventuré dans ces bois pour se mettre à l’abri de la tempête mais plus important encore, pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Alors qu’il marchait, beuglant comme à son habitude, quasi aveuglée par les tumultes de la tempête et accablée par la faim qui le rongeait, il vit des tâches de sang jonchant le sol. Beuglant de plus belle, il se mit à suivre les traces qui étaient encore bien fraîches mais qui s’estompaient rapidement sous les bordées de flocons. Ce n’est que lorsque l’Olog ne fût qu’à quelque mètre que le Lossoth se rendit compte qu’il n’était pas seul. Mais il était trop tard pour lui, ils étaient déjà à moins de 3 mètres l’un de l’autre quand le Lossoth put enfin discerner ce qu’il avait pris pour une grosse boule de neige, était en fait la mort qui venait à lui. Le pauvre homme n’eut même pas le temps de réagir, pétrifié par le froid et la surprise. L’Olog d’environ 3m se dirigeait droit vers
lui. Il était de plus petite taille que ses congénères, par contre, il devait bien être une fois et demie plus gros.
Il pesait dans les 435 kilos et il était recouvert de tant de graisse que le froid n’avait pas d’emprise sur lui.
Il était peut être durement traité dans les forges mais il était bien nourrit pour sûr. Le seul réflexe que l’homme eut fut de cligner des yeux pour s’assurer que ce qu’il voyait était bien réel, mais il n’en eut même pas le temps. Aussitôt il fut réduit en charpie.

Gadrock se rendit compte qu’il avait gâché son repas tant il avait brisé, démembré et écrasé le pauvre homme. Sans doute était-ce cette nouvelle liberté qui lui faisait cet effet et le rendait encore plus hargneux…
C’est en tournant la tête pour voir s’il y avait des restes quelque part qu’il aperçut un cerf par terre, à couvert sous un sapin. Surement une des trouvailles du Lossoth. C’est de là en effet que provenaient les taches de sang qu'il avait suivi plus tôt. Maintenant qu'il avait libérer sa rage, il entama son repas. Mais cela ne lui suffisait pas. Il reprit son escapade, se dirigeant vers le sud dans l’espoir de trouver plus de nourriture… Sans doute désorienté par la tempête qui battait son plein et poussé par son instinct de survie, il ne se rendait pas compte qu’il se redirigeait vers son ancienne prison, Gundabad. Il avait toujours aussi faim et sa maigre expérience de l'extérieur ne suffirait pas à le nourrir surtout dans de pareilles conditions. Il se rapprocha tant de Gundabad que les éclaireurs eurent tôt fait de l'apercevoir. Ils allèrent prévenir le Maître qui l’attendait de pied ferme. C’est trop tard qu’il se souvint qu’il préférait mourir plutôt que d'être de nouveau confronté aux infernales forges de Gundabad. Son maitre lui, s'était préparé pour bien. Il l’attendait avec une trentaine de gobelins et deux Olog-Hai bien dressés. Ceux-ci mirent la main sur lui très rapidement mais il eut tout de même le temps de massacrer quelques gobelins au passage. Sa cavale avait duré plusieurs jours mais tout était à recommencer. Il était de retour dans les souterrains à la seule différence près que cette fois s’il n'était pas enchainé mais restreint à une maigre partie des souterrains...