Auteur : David Wyatt
 

Les insurgés.

Démarré par Elsie, 2010-06-08, 11:12:55

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Elsie

L'affaire des "marqués" étant réglée,  Miya prit la décision de s'intéresser plus exclusivement à celle des insurrections à Linhir.

Dès qu'elle aurait réglé les affaires qui la retenait à Minas Tirith, elle se dirigerait là bas, en espérant que son chevalier de tutelle puisse lui préter main forte quand il aurait achevé sa convalescence.
"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
Nelson Mandela. Un long chemin vers la liberté
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Eïlenel, fille de Yoni et  de Laegnaur Fizur
145 ans passés à faire suer son monde ^^...
Miya " Une lionne qui se met au service du cygne, ça l'fait ?"
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http://enpointilles.blogspot.com/

Elsie

#1
(HRP : Pour une meilleure compréhension : http://www.turambar-uo.com/smf/index.php?topic=14520.0 )
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La jeune fille était parvenue à Linhir. La ville était toujours en état de crise. L'atmosphère était de plomb et les mines des soldats étaient grises. Elle se donna le temps  de bien prendre soin de son cheval tout en observant les habitants. Elle salua aussi un jeune soldat de sa connaissance. Durant la période d'attente anxieuse qui précédait le fameux « Rendez vous » avec Osilth, elle avait un peu « flirté » avec lui et avait ainsi recueilli de précieuses informations sur la ville. Cela lui avait aussi permis de ne pas exploser. Mais ce qu'il lui avait appris l'avait dissuadée d'aller plus loin qu'une connivence amicale et ambigüe (bien qu'ayant valu au jeune chanceux un baiser, tout de même). Toutefois, devant ses camarades, Miya continuait le petit jeu de séduction. Il était inutile que qui que ce soit comprenne que le jeune homme avait plus été un informateur qu'un galant...

Après avoir passé la main aux palefreniers (ceux de l'auberge de Linhir était extrêmement compétents, contrairement à Pélargir ou elle était fréquemment obligée de repasser derrière...), elle laissa Belallant à son avoine et grimpa pour un bain...

L'eau chaude était délicieuse. Et la jeune fille regretta un instant de ne pas pouvoir s'y prélasser plus souvent. Mais la vérité était que Miya était plutôt trop active.  Il fallait un haut degré de fatigue physique et nerveuse, comme cétait alors le cas, pour qu'elle s'octroie un peu de repos. Les derniers rebondissements à Minas Tirith étaient loin, vu de cette chambre. Et « Il » lui manquait.

Elle chassa les délicieuses rêveries qui lui vinrent à l'esprit à l'évocation d'Estelglîn pour en revenir à la raison de sa venue dans la « ville de ses mères ».


« Réfléchissons.  Bran augmente les impôts. Certains paysans se retrouvent dans l'impossibilité de payer. Le jeune fils de Danton s'oppose au paiement violemment et attaque le chevalier que Bran a chargé de récolté la somme. Le chevalier tue le jeunot par accident. Je n'ai pas de raison de penser le contraire, et j'imagine fort bien ce qu'il a du ressentir, d'ailleurs. Cet événement est la goutte d'eau. Une révolte éclate. Danton, fou de douleur, en prends la tête. Ils sont violents et désespérés. Ils pensent pouvoir ameuter des gens à Calembel. C'est très possible : les gens d'ici ont fréquemment des parents dans d'autres villes parfois assez éloignées.

La seule bonne nouvelle, c'est que ça ne semble pas être l'œuvre d'Osilth . La mauvaise, c'est que c'est bigrement compliqué.

Il est dans l'intérêt de Bran de souligner que ces insurgés sont hors la loi pour se disculper d'avoir créé une situation économique propice à ce genre de dérive. Est-il juste inconscient ou fourbe ?  Il est, en tout cas, peu coopératif. Son chevalier servant est aussi aimable que le cimetière et j'ai encore en travers de la gorge l'exigence de me désarmer pour entrer chez lui. Depuis quand les écuyers au service du cygne peuvent ils être ainsi ouvertement soupçonnés d'Eru sait quoi par les Seigneurs locaux !? Ça ne doit pas interférer, mais je ne lui fais pas confiance, et c'est réciproque. Mieux vaut essayer d'aller voir Danton et de discuter avec lui. Emil a raison sur ce point. N'était-ce pas ce que je voulais ? Être la voix de ceux qui n'en ont pas ?»


C'était décidé. Elle chercherait Danton. Elle voulait entendre ce qu'il avait à dire, et, éventuellement, obtenir une trêve.
"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
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Elsie

Le soir s'avançait. Pélargir devenait silencieuse. la route avait été tranquille depuis Linhir mais Miya savait que c'était un calme provisoire. Après s'être assurée que son cheval ait bien tout ce qu'il lui fallait à l'auberge, elle prit la route du quartier sud. Il n'était pas très bien fréquenté. Certains imbéciles prétendaient que les fantômes des anciennes querelles venaient jusque là.
Le lieu de rendez vous n'était pas toujours le même. Mais la jeune fille prenait toujours soin de passer juste devant le forgeron et de s'intéresser à la marchandise, quand elle venait. Elle savait qu'ainsi, "il" serait averti de ce qu'elle était là et qu'il tâcherait de la croiser de la manière qui semblerait la plus fortuite possible.

Elle n'avait pas encore parlé à son chevalier de tutelle de ce personnage, vu les événements. Et tout en cheminant, elle se demandait si elle lui en toucherait mot. Le vieux renard provoquait chez elle un trouble singulier. Un mélange d'agacement, de répulsion et d'attirance paradoxale. Elle ressentait confusément que ça ne plairait pas du tout au jeune élu de son cœur. En même temps, une part d'elle, toujours en colère, souhaitait que le chevalier le sache un jour. Qu'était le papillonnage de Miya sinon une petite vengeance à l'égard d'Estelglîn ? Oh bien sûr, elle ne pouvait se l'avouer. Ce serait admettre que, depuis longtemps, une part d'elle-même continue d'espérer ce qu'elle n'est pas en droit d'espérer. Ce serait par trop gênant à admettre...

Il était au coin de la rue. Elle s'adossa. Il vint se poster à coté d'elle. Comme à chacune de leurs rencontres, il n'y eut, en guise de bonjour, qu'un long silence un peu gêné de part et d'autre. La voix un peu rocailleuse du bandit se fit entendre...

«  Qu'est ce que tu veux ?
- J'ai besoin que vous passiez une lettre à quelqu'un pour moi...
- Hé, ho ! je ne suis pas un relai de poste !
- La personne est difficile à trouver et j'ai des raisons de penser qu'elle ne veut pas l'être.
- Encore mieux ! C'est qui ?
- Un paysan nommé Danton...
- Le Danton qui fait dans le grabuge ?
- Celui là même... Je savais que vous connaitriez..
- Tous les bouseux d'ici à Calembel le connaissent, maintenant. Donne. »

La jeune fille lui passa la lettre.

«  Je te garantis rien, je ferai de mon mieux.
- Je vous remercie... »

Le silence retomba. Mais il semblait avoir quelque chose à lui dire. Elle le regarda d'un air intrigué..

«  Hem... « Elle » est revenue me trouver...
- Qui ça « elle « ?
- Ma commanditaire, Poulette.
- Oh ! Vous avez pu voir à quoi elle ressemblait ?
- Nan. Masquée. Assez grande, bien roulée et bien sapée. C'est tout ce que je peux te dire de sûr.
- Et que voulait-elle ?
- Savoir ce qu'il s'était passé. J'ai dit que tu t'étais sauvée en tuant mon associé et que je n'étais plus intéressé...  Elle s'est barrée.
- Vous n'avez pas saisi l'occasion ?
- Allons Poulette ! Tu sais bien que toi et moi, maintenant, c'est « à la vie, à la mort »...

Elle le regarda. Impossible de savoir s'il plaisantait ou pas. Il avait toujours ce même sourire insolent au coin des lèvres et qui le rendait diablement séduisant. Elle sentit vexée : il jouait avec elle.

«  Dépéchez vous de remettre cette lettre.
- D'accord. Gaffe à toi, Poulette. Ya une personne qui veut ta peau... »

Et en quelques secondes il disparut. Laissant Miya passablement intriguée.

« Ce n'était donc pas Emma. »
"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
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Miya " Une lionne qui se met au service du cygne, ça l'fait ?"
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