Auteur : John Howe
 

Retour aux sources… et recrutement à Taidoroth

Démarré par Pierrot, 2011-05-06, 02:44:28

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Pierrot

Cela faisait maintenant plus de 70 ans qu'il était parti avec Menzobartan, son ami d'alors. Ils avaient navigué sur de longues distance ensemble, contre vents et marées, parfois jusqu'à l'inconscience... Ils étaient portés par un désir de voir « autre chose », d'aller « ailleurs » voir comment c'est. Cette volonté avait cru dans leurs cœurs comme leur ambition, une ambition de voir leur influence s'étendre sans limites et de restaurer Taidoroth, d'en faire une nouvelle Númenor. C'est dans ce but qu'ils sont allés jusqu'Umbar à bord d'un puissant vaisseau, après près de deux lunes de voyage, suite à quoi ils se séparèrent.

Mais l'île n'était plus telle qu'il l'avait laissée. Ses parents étaient morts, les cousins qu'il avaient connus quand ils étaient bébés étaient désormais des hommes mûrs – on pourrait même dire vieux. La cité avait changé, il la reconnaissait mais elle le voyait comme un inconnu. Il était revenu avec Elhylde – une jeune femme dont le potentiel était ancré dans l'âme mais encore non dévoilé, et aussi dévouée qu'on pouvait l'imaginer – il avait des projets pour elle, avec elle. Il redécouvrit l'île en la lui faisant visiter. La structure de l'île et de la cité n'avaient pas évolué, aussi pouvait-il aisément se repérer.

Il entreprit, pendant qu'elle dormait de revoir les hommes-dauphins qu'il avait rencontré une fois auparavant ; ils étaient en quelque sorte aux poissons ce qu'étaient les Beornides aux ours. Un marché fut assez rapidement conclu entre eux, après quoi il remonta à la surface et retrouva Elhylde à l'auberge. Le plus dur restait à faire.

Il retourna voir ceux qui furent sa famille, dont une bonne partie encore en vie. Une longue discussion permit de leur faire admettre qu'Adûnaru était bien Adûnaru, et que ceci était à faire accepter à Taidoroth : il avait des titres et voulait désormais en bénéficier. Ils l'amenèrent jusqu'au Conseil d'Adûnambar qui, quoique perplexe et réservé au début, écouta son récit :

« Moi, Adûnaru d'Adûnambar, suis revenu. J'ai voyagé sur Arda et je vous reviens avec ce que j'y ai observé.

Sauron a été vaincu par une alliance des Hommes ; les Elfes se retirent vers Valinor alors que les Nains se terrent sous leurs montagnes pour amasser toujours plus de richesses. Umbar, la première colonie de Númenor, est sous le joug de Gondor, le royaume-fils d'Anarion. L'Arnor, toujours faible, ne fait plus qu'un avec le Gondor sous l'égide d'Eldarion fils d'Aragorn, héritier d'Elendil. Cette alliance est cependant menacée, au sud par les Haradrim, au nord par les Orques de Gundabad et à l'est par les Orientaux.

Noble Conseil, gouvernants d'Adûnambar, il est temps d'agir. Vous avez aujourd'hui le pouvoir d'étendre l'influence de notre cité et de raviver la flamme de Númenor qui brûle dans nos cœurs, ne l'éteignez pas.

Cet Âge est l'âge des Hommes. Donnez m'en les moyens et cet Âge sera l'âge de Taidoroth.
»

Il avait usé de toute son éloquence et de l'art qu'il avait appris à l'Est pour convaincre son auditoire. Une réponse positive lui parvint quelques jours plus tard, alors qu'il était déjà en train de rassembler un équipage tant de confiance que de qualité. Le Conseil acceptait de lui fournir une quantité suffisante d'équipements, en tout genre, et d'hommes, tout en lui confiant une mission. Quelques affiches furent posées à Taidoroth. L'homme vagabondait dans la cité, on le trouverait facilement.

CitationMarins, hommes d'aventures,

Je cherche un équipage. Le Conseil d'Adûnambar m'a donné pour mission de trouver et prendre l'Azrabâr aux mains des pirates ; ce prestigieux navire sera votre cadeau et votre outils de travail sous mes ordres.

Si vous voulez découvrir Arda, voyager plus loin que l'horizon et voir l'Umbar dont on vous a tant parlé, la fouler de vos pieds et humer l'air de ses tavernes, adressez-vous à moi.

Adûnaru.

Maeve

Sur une île très éloignée d'Edoras... Une jeune étrangère, assise au bord de l'eau écrit dans ce même carnet qu'elle traîne avec elle depuis un certain temps.

La route lui avait semblé si courte d'Edoras à Taidoroth... Elle avait l'impression d'avoir fait tout le chemin en un seul battement de cils, et pourtant, elle se souvenait, autant qu'elle le pouvait, du trajet qu'ils avaient pris jusqu'aux côtes d'Anfalas, puis de là par bateau jusqu'à l'île. Pourtant, ses souvenirs de Minas Tirith, où ils étaient arrêté, demeuraient vagues, de même que pour d'autres moments du voyage. La nervosité et le surmenage y étaient sûrement pour quelque chose.

Aimait-elle Taidoroth? Elle n'étais encore sûre de rien. Comme elle l'avait dit à Adûnaru, elle aimait la beauté époustouflante de cet endroit, mais il lui était impossible de sortir de la ville portuaire sans être accompagné de son fiancé, rencontrant toujours au tournant une créature effrayante ou un autre danger pouvant menacer sa vie. Pourtant, Taidoroth ne manquait pas d'attraits... La végétation était luxuriante et les animaux nombreux. La vue sur la vaste étendue bleue était à couper le souffle, mais par moment, Elhye aurait échangé toute l'eau de la mer contre un seul brin d'herbe du Rohan.

Un étrange sentiment se formait peu à peu en elle-même... L'impression que la Elhye de toujours n'avait pas sa place sur cette île, et qu'une autre, une autre peut-être y serait heureuse. Elle était déchirée entre l'amour d'un homme qui lui offrait tout et la terre qui lui avait tout donné. Comment choisir entre un passé heureux et un avenir incertain aux reflets miroitants? Iômiel... C'est ainsi qu'Adûnaru avait appelé celle qu'il avait connu sous une belle nuit étoilée dans les plaines vertes et contre qui un soir il s'était endormi sur le tapis de mousse d'une jungle silencieuse. Une étoile parmi d'autres et pourtant... Elhylde se sentait devenir différente et était effrayée tout en étant intriguée par ce changement.

D'un autre côté, la vieille Eïlenel ne lui avait-elle pas offert de la prendre sous son aile et de l'initier à une chose formidable et dangereuse? C'est ce que Miya avait dit, le jour où Elhylde avait tout quitté puisque l'intégrité d'Adûnaru était compromise. Dans cette ville de bord de mer, Elhye n'était plus certaine de la route à prendre. Elle passa sa main sur son ventre en ressentait ce doute obscène qui la tiraillait de temps à autre. Un pas familier qui venait à sa rencontre interrompit son écriture et elle oublia de nouveau les raisons qui faisaient que parfois, dans la pâleur du matin, des larmes silencieuses glissaient sur son visage de poupée.
Armon Ga'Hoole
Fils d'Ardamon & Exécuteur des Hautes et Basses œuvres d'Umbar.

Elhylde
Fille d'Eldras & artisane d'Edoras.

Pierrot

Un équipage entier avait été recruté en quelques jours. Ils étaient tous relativement expérimentés et prêts à en découdre ; pour certains d'entre eux, il fallait l'admettre, l'enrôlement relevait de la folie. Mais il était préférable d'avoir sous son commandement un excentrique plutôt qu'un fuyard. Il avait retrouvé son vieil ami Azryel, avec qui il avait parcouru maintes lieues avant de partir de Taidoroth. L'homme était devenu âgé mais son cœur n'avait pas changé - son humour non plus.

Un messager venant du Conseil d'Adûnambar vint jusqu'à Adûnaru et lui fit savoir que le navire recherché avait été retrouvé et qu'un navire serait prêt dans l'heure qui venait pour y amener son équipage. Il le rassembla et mit au point les derniers préparatifs - notamment le fait de prévenir une ultime foi chacun d'entre eux de ce qui les attendait.

On disait que ce navire était du même genre que ceux que Kelsharoth offrit au Voyageur sans nom en échange de son immortalité, mais plus anciens encore, de lorsque le savoir de Númenor n'était pas encore perdu. On disait encore que le vaisseau n'avait plus que la coque de ce qu'il était, qu'il n'avait plus besoin de voile car des tentacules avaient poussé et le projetaient à une vitesse impressionnante... mais il fallait savoir distinguer la vérité du mythe.

Le navire du Conseil d'Adûnambar les amenait toujours plus près du vaisseau fantôme. Il était à la fois impressionnant par sa taille et ses décorations et repoussant par son allure et son odeur écœurante. Aucun discours ne fut prononcé avant d'aborder le vaisseau, seulement quelques ordres concis : chacun savait ce qui l'attendait et ce qu'il avait à faire. Nadroth et Odreth lancèrent des cordes pour passer d'un bateau à l'autre et l'équipage passa rapidement. Ils furent rapidement mis nez à nez dans une obscurité percée par quelques torches et lanternes à la lumière malsaine à des corps, sans doute des pirates impétueux qui avaient cru pouvoir prendre facilement le navire, et des choses humanoïdes animées. Est-ce que ce que l'on disait était vrai ? Non, l'examen ultérieur montrait qu'il n'y avait aucune tentacule ni autre chose de ce genre. Le navire était délabré, sale, abîmé, mais seul son équipage était... on ne savait quoi.

Ils tuèrent tout ce qui n'était pas humain sur le navire, pièce par pièce, cale par cale, et certains d'entre eux tombèrent aussi - Azryel pourrait en soigner certains, la plupart moureraient sur le coup ou suite à des infections. Les hommes survivants et valides s'adaptèrent rapidement au nouveau navire, toutefois assez maniable, pour se diriger vers Taidoroth. Ceux qui n'étaient pas trop occupés, et surtout les mousses, commencèrent à jeter par-dessus bord ce qui était gênant et inutile, et nettoyer le navire. La majeure partie serait faite une fois arrimés au port, notamment les réparations qui s'imposaient.

Elhylde - ou Iômiel, qui était-elle désormais ? ... - se rendit également sur le navire et participa aux réparations et autres bricolages sur le navire. Le test imposé par le Conseil avait été relevé avec succès, mais ce n'était qu'un début...

Elsie

#3
Pendant ce temps là, ou à une vache près*, à Pélargir, le messager s'interrogeait. Il ne voyait pas ce que les salutations d'une écuyère pouvaient faire à cette outre pleine de vin, lorsqu'il le trouva sur le port. Sans doute s'était elle moquée de lui et une certaine amertume se dessina peut être en son coeur. Mais l' « outre », lui, comprit. Il ne le montra guère, ne répondant que par un grognement inintelligible. Et une fois qu'on ne le regardait plus, il redevint le Vieux renard.

Le messager fut donc filé.
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(HRP : Copyright Caradoc ^^)
"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
Nelson Mandela. Un long chemin vers la liberté
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Eïlenel, fille de Yoni et  de Laegnaur Fizur
145 ans passés à faire suer son monde ^^...
Miya " Une lionne qui se met au service du cygne, ça l'fait ?"
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http://enpointilles.blogspot.com/

Pierrot

Le messager, si tôt à Pelargir, se remit à son éternelle tâche : trouver des personnes qui avaient besoin de messager, et exécuter les tâches qu'on lui donnait, pourvu qu'elles soient correctement rémunérées.