La baveuse [Edoras]

[Telumethar]

Voilà bien quelques jours que la première victime avait succombé de la baveuse, maladie animal très répandue chez le loup, qui se transmet à l'homme par la morsure d'une bête infectée. Une fois mordue, le pauvre homme, ou la pauvre femme, n'a que quelques heures devant elle pour se faire soigner sinon... Ce dernier ou cette dernière perdent le nord et finissent tous par mourir dans d'atroce souffrance.

Ainsi donc, un avis avait été placardé sur les portes et les portes de la cité étaient closes sauf pour quelques entrées et sorties plutôt rare.

Oyé Oyé !

Depuis peu nos champs grouillent de loups infectés de la baveuse. Tout citoyen doit éviter de sortir seul jusqu'à ce que les Cavaliers les aient tous chassé ou exterminé. Tout citoyen ramenant des crocs infectés recevront une légère prime.

Eldrus
Officier des affaires publique.

Tout citoyen était prié d'aider du mieux qu'il pouvait les cavaliers en rapportant l'endroit où il avait vue des loups ou bien en informant les autorités de quels troupeaux avait été atteint par la baveuse.

Les soigneurs voyaient de plus en plus leurs réserves diminuer... et les caravanes ne se risquaient plus beaucoup à traverser les nombreux champs.

Vivement que la situation soit réglée avant que cela dégénère.

[hrp: Tout loup féroce devra être éliminé dans les environs d'Edoras ]

[kaveros]

Les Cavaliers du Riddermark s'adonnait déjà a éliminer des loups. Tout renseignement des citoyens seraient grandement apprécier...

[Elsie]

Parmis les différentes personnes qui s'intéressaient aux événements, une attirait plus spécialement l'attention..

Une jeune femme d'une vingtaine d'année. Si son chef et sa petite taille aurait pu la faire passer pour une fille du coin, ses manières, son accent, ainsi qu'on ne sait quoi dans ses traits trahissaient l'étrangère. Sa mise curieuse ne passait pas inaperçue, ainsi que sa manie de fouiner autour des lieux des attaques...

Elle observait les traces...

[Elsie]

« Hé bien quoi ? Que dit-elle ? »

Les  yeux d’Eïlenel étaient de plus en plus mauvais et c’était désormais Esmée qui lui faisait la lecture. Mais sur le visage ridé de la vieille Dúnadan se lisaient encore l’autorité et la sagacité. Esmée égrenait les mots avec une lenteur calculée, pour que sa mère puisse bien peser chaque phrase et ne la fasse pas répéter.

La vieillarde hochait la tête.

« Voilà qui est bien. Très bien, même.
- C’est tout de même paradoxal…
- Certainement. Il est triste pour Miya qu’elle ne puisse reprendre contact avec sa nature profonde que dans un autre pays que le sien. Mais pour nous, cela ne change rien. Il est bon qu’elle se mêle de cette affaire. Cette histoire de rage ne me plait pas. Fais lui une réponse en mon nom ou tu l’enjoins à la prudence. Après tu m’aideras à faire mes bagages…
- Tu n’y songes pas ? A ton âge, ça peut te tuer !
- Ma fille, à mon âge, tout peut me tuer. Et il me prend l’envie de revoir la capitale pendant que mes yeux sont encore capable de percevoir quelque chose. Je passerai quelques temps en Rohan au passage. Ce sera... mon dernier voyage dans le nord.»

Esmée trembla soudain et Eïlenel dut sentir son trouble car elle avança une main sur l’avant bras de sa fille.

« Allons. Nous savions toutes deux que ce moment viendrait. »

[Elsie]

Le vent fouettait son visage et lui gelait les os, mais se prendre de face les rafales glaçantes était le prix à payer pour tromper les truffes fines des loups. Et jamais, pour tout l’or ou la gloire du monde elle n’aurait lâché son poste. Les désagréments physiques ne parvenaient pas à éclipser la joie presque violente qui lui agitait les tripes. Même si elle piétinait, au moins, elle était « dans le coup », elle était à nouveau sur une chasse. Et quelle chasse !

Elle revivait. Son instinct de jeune fauve pouvait enfin à nouveau s’épanouir, ses automatismes s’affiner. Elle furetait, surveillait, traquait. Rien de ce que les loups faisaient ne lui échappait.
 
Des souvenirs affluaient, certains bons, d’autres moins. Elle se souvenait des longs mois d’angoisse lors de la traque d’Osilth. Au moins ne serait elle pas soumise à des affres semblables. Les sentiments ne valent rien aux lionnes. Aux chevaliers non plus d’ailleurs.

Elle restait donc immobile, à l’affût, réprimant ses tremblements, avec dans le regard une flamme verte…

Bon sang ne saurait mentir, dit on.

[Theomir]

Depuis quelques temps, la cité du Rohan était en proie au même rituel. Dès la tombée de la nuit, venus des champs avoisinants, fermiers et familles se muaient en une colonne silencieuse et disciplinée vers les lourdes portes en saule ; abandonnant ainsi leurs terres à la merci de la nuit.

Le vent froid du nord faisait parvenir ici bas le hurlement des loups affamés qui terrifiaient la région depuis plusieurs lunes. Les cœurs de ses paysans, vieillards, femmes et enfants étaient lourds mais aussi durs que la pierre d'Aglarond. Ce peuple avait connu de nombreuses famines et autres désarrois durant les années les plus sombres de son existence. Ce n'est pas maintenant qu'il faillirait. Il affrontait ce nouveau coup du sort en silence. Libre. Fier.

Symétriquement, de l'autre côté de la palissade, nombreuses étaient les portes des chaumières qui s'ouvraient pour accueillir leurs frères en silence. Les tièdes demeures d'Edoras crachaient d'épaisses volutes de fumée rassurantes en direction du ciel. La solide enceinte les gardant du danger qui sévissait au delà.

Chaque soir, Ceorl fils de Teorl, observait impuissant ce rituel du haut de la palissade, lance au poing, prêt à servir son seigneur et sa terre. Sa nuque s'inclina d'elle même et ses yeux se perdirent un instant vers le ciel étoilé...

[Elsie]

Un rapport complet sur la situation au Rohan fut envoyé au premier chevalier de Dol Amroth. Miya y faisait mention de ses soupçons quand à la très grande possibilité d'un lien avec l'affaire Osilth qui avait eu lieu trois ans plus tôt et avait failli couter la vie au Prince.

Elle mentionna également son désir de passer une part de sa permission à venir en aide au Rohan, comme le réclamait l'Honneur d'une aspirante à la chevalerie, et la possibilité que les gens du Rohan ait besoin des informations entre les mains de la Chevalerie.

Puis elle sortit respirer l'air de la cité. Il était lourd.