Auteur : David Wyatt
 

Un incendie énigmatique à la Cité Blanche...

Démarré par Menelosil, 2012-06-30, 16:26:31

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Menelosil


   Un nouvel entraînement. Menelthar n'avait rien contre ce principe, bien au contraire, mais cette fois-là, il ne se sentait pas en pleine forme. Il venait de se réveiller en sursaut et tous ses membres étaient encore engourdis par le fantôme du sommeil. N'étant pas du genre à abandonner tout de suite, il décida quand même d'accepter le combat et se rendit nonchalamment en salle d'entraînement. Ses mouvements étaient lents, sa défense assez mauvaise, et il pensait plus au prochain repas susceptible de lui redonner des forces qu'à la direction que devait prendre son épée. Soudain, alors qu'il allait s'élancer pour se fendre et toucher son adversaire, il fit un brusque mouvement de recul. Le bruit des lames s'envola. Les deux combattants restèrent figés et se fixèrent avec inquiétude. Ce qu'ils n'avaient jusque là pas entendu à cause du fracas du fer tonnait cette fois-ci clairement dans leurs oreilles : on avait fait sonner les cloches de la Cité Banche !

   Sans une seule parole, mais grâce à un profond regard de connivence, les deux hommes dévalèrent les escaliers et se précipitèrent au dehors. Ils virent aussitôt un garde dans tous ses états qui criait pour signaler l'arrivée du feu. Prenant leur courage à deux mains, ils continuèrent à s'avancer et contemplèrent, non sans quelque frayeur, les flammes terribles de l'incendie. Les marchands sortaient en courant de leur boutique, mais une femme, paniquée, criait le nom de sa fille. Alors qu'ils pensaient ne plus pouvoir avancer à cause des flammes qui grandissaient à une très grande vitesse, l'image d'une jeune fille bloquée par le feu fit renaître en eux l'audace qui semblait s'être éteinte. Les deux combattants se mirent à dégrafer leurs capes et à retirer leurs tuniques pour les jeter rapidement sur les flammes afin de les étouffer. Grâce aux tissus épais et à la persévérance des gens qui s'affairaient à éteindre cet incendie, Menelthar et son acolyte purent s'approcher de la porte. Celle-ci résista à de nombreux coups de boucliers mais finit par céder. A peine entrés, ils se remirent à étouffer les flammes comme ils le pouvaient et parvinrent, avec peine cependant, à déplacer une légère armoire en bois à moitié brûlée qui bloquait l'accès aux escaliers de la maison. Ils virent alors à l'étage la jeune fille couchée sur le sol, derrière un petit mur de flammes. Il leur fallut attendre des secondes qui semblaient interminables pour que celle-ci reprenne connaissance et entende leurs appels.

   A force d'efforts, ils réussirent à couvrir la jeune fille pour la protéger la plus possible des flammes et sortirent enfin du bâtiment. Ils mirent du temps avant de pouvoir parler clairement. Les deux hommes essayaient de réfléchir à la situation mais leurs paroles mouraient derrière leur forte toux due à la fumée et derrière le bruit tonitruant formé par le mélange angoissant des cloches, du bois crépitant et des hurlements. Une fois éloignés, ils s'inquiétèrent du sort de la jeune fille et tentèrent de l'interroger sur les causes de l'incendie. Assez vite, ils comprirent que la situation était étrange et ne crurent pas à l'hypothèse d'un pur accident. La jeune fille, tenant des livres abîmés par le feu, était bien sûr choquée, mais malgré son émotion, elle parvint à nous livrer des informations, comme par exemple son fort attachement pour son père, à qui appartenaient les livres, et la possibilité que ce dernier ait quelques ennemis...Tandis que l'un était parti pour interroger les voisins, l'autre se dirigeait avec la jeune fille vers la caserne dans le but de retrouver sa mère qui avait dû fuir par panique. Après avoir salué les gardes, Menelthar adressa une brève parole à la rescapée. Quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'il se retourna machinalement, de voir qu'elle avait disparu !

   Se reprochant de ne pas avoir considéré la possibilité d'une telle réaction, Menelthar se mit à la chercher, mais sans succès. A la place, il aperçut ses livres sur le sol, un peu plus loin, tout près de chez le palfrenier. Il fut rejoint assez vite par son ami qui semblait comprendre la moitié de leur contenu. Bien qu'envahi par un nouveau soupçon à son sujet, Menelthar se reconcentra sur l'affaire et tous deux s'aventurèrent dans l'aile droite de la cité avec l'espoir de retrouver la disparue. Si la deuxième de leur découverte s'avérait plutôt rassurante -en effet, ils venaient de retrouver la tunique en mailles que l'homme avait prêtée à la jeune fille pour la protéger-, la troisième fut beaucoup plus déconcertante.

   
   Devant leurs yeux ébahis et troublés se tenait un corps ensanglanté et inerte, celui de la jeune fille, Nadia. L'ami de Menelthar tira un manteau couvert de sang qui se trouvait juste sous le corps : un coup d'oeil attentif sur le tissu et une bonne connaissance -de nouveau étonnante aux yeux de Menelthar- de la fabrication de l'habit fit naître chez lui un sentiment de mal-être : le grand couturier Karim, des Terres Arides, était-il lié à l'affaire ? ... Dévoré par l'idée que la rumeur de son passage à la Cité Blanche se transformait peut-être en une vérité bien réelle, Menelthar leva son regard vers les hauteurs de l'azur, comme à la recherche d'une explication. A la place, il aperçut une ombre sinistre sur le toit du bâtiment le plus proche. Après une légère altercation sur la réalité de cette vision, les deux hommes finirent par s'élancer en direction des escaliers et découvrirent un individu de taille moyenne, aux cheveux courts et blonds, habillé pauvrement. En un instant, sans répondre à l'acolyte de Menelthar qui l'avait interrogé sur son identité, celui-ci dégaina un sabre étincelant et, après avoir poussé un cri de guerre, se précipita vers les deux jeunes gens. Malgré l'agilité de l'ennemi qui sautait de toit en toit, les deux amis réussirent à l'atteindre. L'individu, dans une dernière tentative, se jeta par surprise sur Menelthar mais reçut à cette occasion la lame acérée de son épée à travers son corps.

   Après cela, les deux jeunes gens repartirent aux environs du corps de Nadia, à la recherche d'indices. Malgré leur préoccupation, ils entendirent le chant d'un oiseau juste au-dessus de leur tête. Sans plus attendre, et curieux de tout, ils le retrouvèrent. Ne sachant pas trop quoi faire, ils déplacèrent nonchalamment les débris près desquels s'était trouvée l'ombre. Quelque chose retint alors leur attention : une arbalète taillée, semblait-il, à la manière des hommes du Sud... Ils reposèrent leur regard sur l'oiseau qui venait de récupérer un morceau de papier enfoui sous les débris. En s'approchant, et en dérangeant ainsi l'oiseau qui semblait avoir trouvé son bonheur dans ce qui pouvait constituer un nid parfait, ils virent alors un document froissé mais encore bien lisible. Il s'agissait d'un contrat...signé par des initiales...L.E..Le sens même des termes du contrat n'apparut pas aux deux hommes, mais ils étaient néanmoins décidés à tout faire pour le découvrir.


   Un long moment s'écoula. Quelque peu fatigués par ce qu'ils venaient d'éprouver, les deux amis se rendirent à l'auberge pour retrouver de la force, et pourquoi pas de l'inspiration, dans un bon repas. A peine eurent-ils fini qu'un homme à l'allure curieuse -dans un tel moment-,  portant une tunique cloutée et une demi-cape, entra dans le bâtiment. Il était évident qu'il avait aperçu la scène du meurtre. Un mélange de malaise, de soupçon et de curiosité envahit soudain les esprits. Une fois sortis, Menelthar et son ami se dépêchèrent : éloignés par une courte distance, ils se collèrent aux parois pour ne pas être vus. Leur plan réussit : en un clin d'oeil, il se trouva au milieu des deux. L'échange qui suivit fut des plus froids, chacun décidant de déstabiliser l'autre sans paraître touché de son côté. Malgré leur insistance, les deux amis n'obtinrent aucune explication au sujet des événements qui s'étaient passés plus tôt, qu'il s'agisse de l'incendie ou du crime. L'homme dévoila son nom, Deiderik, mais rien d'autre. Un vent de menace planait au-dessus des têtes. D'après ses dires, ils ne manqueraient pas de se revoir. Cette phrase envahissait encore l'esprit de Menelthar : "Ce n'est pas vous qui me retrouverez..." Une fois l'homme parti, les deux amis prirent une décision -même si elle ne plut pas vraiment au compagnon d'armes de Menelthar- : il fallait avertir la Garde au plus tôt pour renforcer la sécurité de la Cité Blanche. Une lueur de danger semblait avoir envahi Minas Tirith.

   En attendant, il fallait réfléchir vite. Des indices, ils en avaient...Mais des réponses ?
4A.
Moloch le Númenóréen Noir.
Menelthar le Gondorien.
Eranyel la Dúnadan.

3A.
Menelosil le Gondorien, Soldat-Recruteur de Minas Tirith.
Lindawel la Dúnadan.