Auteur : Michael Kaluta
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Auteur Fil de discussion: Eïlenel  (Lu 2155 fois)
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Elsie
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Vieille vieille joueuse acariâtre


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« le: 2010-01-24, 23:34:41 »

On ne peut pas dire que ça avait été soudain. Elle était parfaitement conscience de son âge. Mais il fallait admettre qu’il y avait des matins, comme celui-ci, ou elle le ressentait particulièrement. Pas de rhumatismes, non, mais une vieille douleur à la hanche qui se rappelait douloureusement à elle quand elle avait beaucoup marché.

La vieille femme s’était donc assise. Linhir entrait dans la belle saison. Un hiver de plus avait passé auquel elle avait survécu. Elle se laissa un bref instant envahir par la mélancolie. Un bref instant seulement, car elle n’était pas du genre à ressasser de vains regrets comme font beaucoup de grands vieillards. Mais bien qu’elle se tînt droite comme un « i » et qu’elle ait gardé toute sa sagacité, elle avait quand même 142 ans. Comme elle disait elle-même en riant « j’ai fait le plus gros ! ».

Elle était née durant la nuit du 14 au 15 Janvier de l'an 3019 du troisième âge. Sa mère y avait vu un signe. Car après une nuit de terreur, on sentit souffler sur ce qui allait devenir les royaumes réunifiés un vent d’espoir comme on ne devait plus en connaitre pendant longtemps. Dans les années qui suivirent,  les récoltes furent bonnes et les filles particulièrement belles, ou, du moins, le parurent. Et Eïlenel ne fit pas exception. Fille de Laegnaur Fizur, un étrange rôdeur Dúnadan dont la chevelure blonde n’était pas la seule bizarrerie et  de Yoni, fille de Saïta dont certains se demandaient si elle était bonne fée ou sorcière, son enfance fut passée à apprendre tout ce qu’elle pouvait et à écouter avec son frère les histoires fabuleuses que lui racontait sa grand-mère, la sombre Saïta aux yeux d’or, sur un sud aussi lointain que mystérieux.

 Eïlenel, que ses plus proches seuls nommaient Aoussatih se souvenait bien de cette terrible aïeule dont beaucoup de gondoriens craignaient les colères.  Elle avait pour elle une sympathie particulière, partageant avec « la lionne » une certaine dureté intransigeante. Son sens rigide de l’éthique qui, s’il s’était assoupli avec l’âge, avait souvent provoqué l’incompréhension du reste de sa famille, Eïlenel, elle, l’avait adopté. Ca lui faisait tout drôle, d’ailleurs, de lire les dates de naissance et de mort sur sa tombe. Celle-ci n’avait pas bénéficié, comme sa fille et sa petite fille, du sang des hommes de l’ouest. Et si elle était partie à un âge avancé pour une gondorienne, cela faisait une cinquantaine d’années qu’Eïlenel l’avait surpassée.  Elle était donc, factuellement, plus vieille que sa grand-mère…
Oui, ça faisait quand même drôle, elle ne s’y faisait pas.

Dans la vie d’Eïlenel, il y avait  eu de nombreuses ruptures dont seules quelques unes avaient aboutie à des réconciliations. Si, par exemple, elle avait eu deux enfants de son époux, un homme du nord au caractère ombrageux, ils étaient encore enfants quand la séparation, extrêmement violente, avait été consommée. Un amour trop passionné et trop jaloux les avait liés, entravés. Profondément meurtrie par l’expérience, elle avait, par la suite, eu de nombreuses liaisons mais avait définitivement renoncé à toute relation sérieuse. « Chat échaudé craint l’eau froide », en avait conclut Yoni, à l’époque.

Même ses enfants n’avaient pas été à l’abri de sa colère. Son fils, Ogier, était parti dans le nord, renouer avec ses racines Dúnedain. Les relations avec sa mère étaient plus cordiales depuis qu’ils se voyaient moins. Esmée, sa fille, avait rompu tout contact pendant près de trente ans. Jusqu’à ce que le veuvage et le départ de ses propres enfants  ne lui fasse ressentir sa solitude. Mais sa mère n’avait jamais cherché à renouer. Elle était trop fière et n’avait donc eu aucune pitié d’elle-même.
Depuis, Esmée vivait avec Eïlenel. Et les deux vieilles femmes promenaient leurs silhouettes tantôt à Linhir, ou se trouvait le caveau familial qu’elles entretenaient, tantôt à Minas Tirith ou elles habitaient. Beaucoup de mystères entouraient leurs conciliabules de vieillardes entrecoupées de disputes plus ou moins violentes.

Eïlenel en imposait par sa prestance et sa haute taille. Ses cheveux étaient de ce blanc qu’ont ceux qui furent blonds dans leur jeunesse. Ses yeux, bien qu’ils aient perdu une bonne part de la séduction qui fut la leur, étaient d’un vert d’eau luisant. Ses robes étaient bleues. Toujours. Et ses chaussures brunes. Toujours. Seuls ceux qui connaissaient bien la vieille femme savaient la raison de cette lubie. Telle était Eïlenel, main de fer dans un gant de velours que l’âge rattrapait, en cette année 140 du quatrième âge. Il y aurait encore beaucoup à raconter. Mais ce ne sera pas dit ici.
Journalisée

"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
Nelson Mandela. Un long chemin vers la liberté
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Eïlenel, fille de Yoni et  de Laegnaur Fizur
145 ans passés à faire suer son monde Spécial Moumix...
Miya " Une lionne qui se met au service du cygne, ça l'fait ?"
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