Auteur : Ted Nasmith
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Auteur Fil de discussion: Miya  (Lu 1985 fois)
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Elsie
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Vieille vieille joueuse acariâtre


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« le: 2010-01-27, 12:48:35 »

Sa petite enfance fut joyeuse et sans souci, dans ce domaine campagnard du sud de Pélargir. Sa mère l’élevait et, régulièrement, elles recevaient la visite du Seigneur chez elles. Elle aimait bien le Seigneur. Il était toujours plein de petites attentions pour elle. Avec Lyra,  sa mère, il restait d’une courtoisie un peu distante mais sans cette hauteur qui rend les aristocrates parfois si insupportables.

Puis elle grandit, et quand elle attrapa douze ou treize ans, elle prit conscience que certaines choses dans sa vie n’étaient peut être pas si « normales » que ça. Par exemple, sa mère, malgré sa charge à l’intendance du domaine, semblait posséder une culture et une aura que n’avait aucun autre domestique. Elle ne s’expliquait pas la froideur des relations  qu’elle entretenait avec la Dame du château, alors même qu’elle était à son service depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne. Et il n’était peut être pas tout à fait anodin que le seigneur s’intéresse autant à son éducation et à ses progrès. Une éducation qu’aucun de ses petits camarades de jeu ne recevait. Mais peut être était ce tout bonnement parce que le Seigneur n’avait pas d’enfant et qu’il aimait bien Miya.

Toutes ces questions lui hantaient la cervelle. D’autant plus que sa mère n’avait jamais voulu lui donner de réponses claires. Elle avait, à chaque tentative, senti sa gêne. Voire son chagrin. 
Puis Lyra devint souffrante. Le Seigneur était absent. Et elle refusa d’aller quémander à la Dame pour un guérisseur. Quand il revint enfin, c’était trop tard. Il eu beau remuer ciel et terre, les guérisseurs déclarèrent que le mal était trop profondément installé. Vint le moment ou la jeune fille fut appelée auprès de la mourante pour recevoir sa bénédiction… et d’ultimes révélations.

Seule avec elle, dans la chambre, éclairée par une unique fenêtre qui s’ouvrait sur un matin d’avril magnifique, Miya écouta toutes les recommandations  énumérées d’une voix faible par l’ombre de ce que fut sa mère. Ainsi sut elle qu'elle avait quitté sa famille, bien des années plus tôt pour l’amour d’un jeune aristocrate. Jeune aristocrate qui ne l’avait pas épousée, car promis depuis l’enfance à une fille de noble famille du Belfalas. Mais parce qu’il se sentait en faute vis-à-vis de celle qu’il avait mise enceinte et parce qu’il l’aimait véritablement, il lui avait procuré cette place à l’Intendance, qui lui permettait aussi de veiller à ce que son enfant ne manque de rien. N’ayant pas d’héritier, il aurait pu la reconnaitre si elle avait été un garçon. Mais affronter le scandale pour une fille n’avait pas été envisagé. Lyra avait accepté. Mais elle avait aussi signifié à son amant que cet arrangement signifiait leur rupture définitive.

Brutalement, en même temps qu’elle devenait orpheline, la jeune fille se découvrait un père. Elle prenait aussi conscience des différences entre les classes sociales. Oh, bien sûr, elle les connaissait, mais jamais encore elle n’avait eu à en souffrir. Et jamais encore elle n’avait eu non plus à juger un adulte. Elle pensa au Seigneur qu’elle avait tant aimé et qu’elle aimait toujours, mais avec amertume et colère. Elle le trouva lâche.  Et elle se fit intérieurement la promesse qu’un jour, il serait obligé d’être fier d’elle et de la reconnaitre comme sa fille.

Quand il voulut la réconforter, elle le rejeta. Elle lut tout à la foi l’incompréhension et la douleur dans le regard de cet homme qui, partagé entre son amour et les convenances, n’avait su être père qu’à demi. Elle le laissa à son propre deuil, n’ayant aucune envie de partager ses larmes avec lui. Il lui interdit cependant de quitter le domaine. La jeune fille fut donc consignée au château, surveillée, par le Seigneur qui ne savait pas trop comment faire pour apprivoiser cette gamine soudain devenue rebelle. Un an passa ainsi. Miya eut seize ans. La Dame du château la détestait cordialement.

Dans les veines de Miya, il y avait le sang d’Aïssa, de Saïta, de Yoni, d’Eïlenel, d’Esmée et de Lyra… toutes femmes de caractère. Mais aucune, jusqu’à présent, n’avait décidé de renier sa féminité. Bercée dans son enfance par les récits glorieux des chevaliers d’autrefois, Miya n’avait cependant jamais envisagé d’en être un, un jour. Il ya des débuts à tout. Car Miya savait aussi qu’aux femmes, la chevalerie ne réservait souvent que des tâches subalternes. En tant que fille bâtarde, ses chances semblaient minces. Par sa fenêtre, elle observait souvent le travail des palefreniers qui, au grand air, prenait soin des chevaux. Certains étaient plus jeunes qu’elle et pas plus épais que des ablettes… La ruse germa dans son esprit. Elle en appela un, lui demanda de monter sous un prétexte si dérisoire qu’elle ne devait pas s’en souvenir.  Elle lui demanda ensuite, contre un petit anneau en argent, de lui amener des vêtements semblables aux siens.

Une fois que ce fut fait, et le garçon parti, ravi d’avoir gagné si aisément un beau bijou pour sa mère, elle s’affaira. Sa chambre n’était qu’au deuxième étage, et le toit de l’appentis semblait solide. Avec quelques draps en cordes improvisée, ce serait réglé, et le Seigneur maudirait sûrement les romans d’aventure  qui lui en avait fourni l’idée. Ce n’était pas sortir du domaine qui était difficile, c’était de sortir sans être reconnue et ramenée. C’était donc surtout le déguisement qui était à soigner…

Couper son abondante chevelure blonde héritée de sa mère le plus raz possible, c’était presque un sacrilège. Se bander la poitrine pour qu’elle ne ressorte pas, ce fut un supplice. Mais puisque être une fille était un obstacle à ce qu’elle voulait, c’est décidé, elle serait un garçon. Du moins, pour un temps, dont elle ne connaissait pas la durée. Comment soupçonner une jeune fille de choisir cette vie ? Comment reconnaitre une fille avec cette coupe de cheveux, sans bijou, sans le moindre signe extérieur de féminité ? La tunique est ample et masque des formes encore très juvénile. Les mains se caleront à force de travail. La vie au grand air déposera un hâle sur sa peau. Et bien malin qui pourra deviner que ce gamin paumé est une adolescente.

Paumée aussi.
Journalisée

"Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité."
Nelson Mandela. Un long chemin vers la liberté
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145 ans passés à faire suer son monde Spécial Moumix...
Miya " Une lionne qui se met au service du cygne, ça l'fait ?"
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