Auteur : Ted Nasmith
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Auteur Fil de discussion: Olhim, le rêveur des sables  (Lu 2463 fois)
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Avalon
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alemarc83@hotmail.com
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« le: 2010-03-06, 13:51:18 »



L'ombre était fraîche et le soleil brûlant, maître dans le bleu azur d'un ciel sans nuage.
Il était comme un havre perdu dans un royaume de sable sans nom, ceint par les dunes mais éclatant de vie.
A la façon d'un rêve parmi ses autres rêves, Olhim se remémore parfois son enfance à Dihlmen.

C'était, et c'est encore peut-être, un endroit de toute beauté, oasis habitée par des hommes et des femmes, dont le cœur ignorant était vierge de misère ou de rancœur que sèment les guerres.
Le visage d'aucun parent n'est dans son souvenir, seul celui d'un vieillard à la voix grave mais douce. Une voix qui lui chanta ou conta milles et une fables, milles et une légendes. Dans un jardin coupé d'un monde décrit en vers et en mirages, Olhim rêvait souvent de partir porté par le vent à la découverte de pays fabuleux. La lune et les étoiles étaient ses confidentes, et le chant de sa flûte, sa véritable langue.

C'est âgé de dix ans qu'il quitta cet endroit, dissimulé dans les bagages de l'une de ces rares caravanes faisant étape en ce lieu.
Quelle ne fût pas sa surprise quand, une fois découvert, il fût roué de coups. Lui, qui pensait alors être parti pour l'aventure avec d'intrépides et valeureux voyageurs, il fût vendu comme esclave à la première ville que croisa leur périple.

Le jeune rêveur découvrit un endroit plus poussiéreux que ses étendus de dunes, plus sinistre qu’une nuit sans étoiles, et habité par des gens à la mine terne et sans joie. Taillée dans une faille étroite d’un massif rocheux, la ville secrète de Silraman n’était visitée par le soleil que deux heures lors de la journée. Dans une roche d’un rouge orangé, un réseau immense de multiples galeries percées abritait nombre d’hommes de mauvaise fortune ou mauvaise vie.

Sa flûte brisée et traîné jusque sous terre, il dut apprendre, à coup de pioche, le langage des pierres à la lueur des torches. Le monde qu’il découvrait alors n’était que sueur, chaleur et martèlement. Ses compagnons d’infortune aux yeux vides ne parlaient guère, en particulier lorsque quelque fois de sinistres rugissements faisaient écho dans les galeries les plus profondes. Trop jeune et trop accablé pour supporter durablement un tel labeur, il fut après quelques semaines affecté au nettoyage et à l’assistance des forges.

C’est ainsi qu’il fit la connaissance d’une bonne âme nommée Mime qui le prit sous son aile. C’était une personne au physique singulier, trapue et court sur patte. Son visage rugueux était pourvu d’une immense barbe rouge attachée à son ceinturon de cuir noir. C’était un forgeron et orfèvre minutieux, perfectionniste et passionné par le travail du métal. Il semblait tout à fait heureux et dans son élément, au fin fond de ce sombre cloaque suffocant.

Dans l’ombre de la roche il servit, réalisant toutes sortes de tâches pour ce personnage dont le talent attirait or et « amis ». Initié aux bruits et aux intrigues, produits de l’avidité creusant le roc de Silraman, Olhim évolua aux fils des ans dans cette sphère fermée, sous les traits d’un artisan, colporteur, musicien ou espion. Mais nulle tâche ne sut éteindre son feu qui sous la poussière perdurait. Ses tentatives pour quitter cette prison de pierre furent nombreuses mais sans succès. Trop serrées étaient les dents des chiens des seigneurs de la cité-prison.

Cependant vint un jour heureux, où le jeune garçon découvrit l’existence d’une lueur en ce lieu. Sœur des étoiles, comme tombée de la voûte, prêtant un peu de sa lumière, elle demeurait là comme étrangère à cette triste mascarade. Muse au masque d’ivoire et de pierreries, étoilée de diamant, drapée d’une robe de plumes tissée d’or et d’argent, ici-bas elle vivait dans les ténèbres évanescentes. Ses doigts fins dansaient sur des cordes chantantes, et du mouvement gracieux de ses mains enchantées, s’éveillait une mélodie semblable à la première berceuse d’un temps lointain. Douce s’élevait sa voix claire et sibylline, habillant tendrement les notes de sa harpe, réchauffant les cœurs les plus inertes, elle dissipait en tous, l’espace d’un moment, la dureté, la froideur, l’angoisse ou le chagrin. L’air oppressant de Silraman banni dans un instant éternel, Olhim se souvenait de ses rêves perdus et espoirs oubliés.

Souvent, il essaya de la revoir, mais rares étaient ceux qui connaissaient ce privilège. Quelques langues acerbes prétendaient, que malgré ce qu’il croyait, elle n’avait rien d’une immortelle, et que si ses sœurs étaient les étoiles, ses frères n’étaient autres que les seigneurs-mêmes de Silraman et que les mort de ses époux étaient aussi nombreuses que les pierres de son masque.

Faisant fi de ces tristes dires et ces âpres propos, jamais il ne se découragea d’approcher sa présence inaccessible. Et longtemps après, de par son talent à l’art de la flûte, et force de persévérance, il put la retrouver un soir qu’il jouait pour la venue de son cortège. Touchée et intriguée par ces sempiternelles mélodies fugitives, Naïsyanne la voilée, princesse de Silraman, sollicita sa présence et lui demanda la raison de sa musique. Sa voix humble et basse émanait de derrière les rideaux épais de son palanquin doré, qui impitoyablement étouffaient chaque mot de sa bouche. Le jeune garçon avança que sa musique naissait du souffle de ses lèvres et du rythme de son cœur, ceux-là même qui ne pouvaient cesser tant que la vie l’habitait. Elle entrouvrit le voile qui les séparait, se contentant de le fixer un moment derrière son masque d’ivoire, laissant paraître des yeux calmes et profonds et des lèvres muettes empreintes d’un léger sourire. Sans nulle autre réponse, son cortège repartit par le dédale de ces innombrables galeries.

C’est après quelques jours que des hommes vinrent le chercher. Lourdement armés, ils s’adressèrent à lui comme à leur habitude, sans respect, la menace dans la voix. Ils lui sommèrent de rassembler ses loques et de rejoindre une caravane qui quittait la cité sur l’heure. Ils précisèrent que si par bonheur ils le retrouvaient un jour, ils lui couperaient la tête sans plus de procès. Puis ils lui lâchèrent péniblement une poche remplie de pièces avant de partir comme ils étaient venus.

Après cinq longues années de captivité, il quitta ainsi sa prison de pierre nimbée de sable, reconnaissant en ses visages hostiles un autre masque béni de la dame d’argent. Il apprit bien plus tard qu’elle était l’héritière d’une noble famille d’une lointaine contrée, qui au nord par delà les dunes était appelée Umbar.

Il vécut plusieurs années comme caravanier et marchand, guide et baladin. Il découvrit nombre d’endroits, d’Est en Ouest et loin au Sud. Il parcourut ainsi l’océan de sable, d’eau et de jungle. Il y vécut maintes rencontres, aventures et défis. Puis vint le jour, où ses pas le menèrent dans les lointaines contrées du nord, terres connues comme ayant été le théâtre de guerres, toutes aussi vastes que nombreuses, jouées par les hommes, les titans et autres créatures…


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