Dans les règles de l'art.

[Ruster , Dunadan]

Un homme en modestes habits traverse la foule au gré du flot. La place du marché était animée de tout un bastringue assourdissant. Il était facile d'y semer quelqu'un. En cela, l'endroit était assurément périlleux. L'étranger s'était habilement déguisé, de sorte qu'on ne pouvait le distinguer du peuple. Cela faisait déjà un bon moment qu'il était parvenu dans la cité du lointain sud. On l'attendait à un vaste étal. Un homme tout aussi vaste, flasque, louche et tout sauf leste reposait derrière sur un riche tapis, entouré de coussins et de femmes. L'étranger ne connaissait pas son nom, mais celui-là avait accepté de l'aider. Il lui avait fallu attendre un bon moment avant de pouvoir discourir avec lui. L'imposant personnage avait un horaire à sa mesure. La discussion fut brève.

« Que pouvez-vous me dire de l'homme que l'on nomme Alreck?

– Il ne m'est pas inconnu. Nous avons fait affaire ensemble, par le passé.

– Pourriez-vous m'arranger une rencontre avec lui? »

L'abondant homme eut un rictus de méfiance.

« Que lui voulez-vous?

– Moi, rien. Je suis envoyé du Fort Harnast au nom de Merezad, avec un message de sa part.

– Et que lui veut-il? »

Les yeux parcourant vivement l'endroit, l'étranger répliqua rapidement.

« Il se trouve qu'un monopole s'est instauré au Fort Harnast et il sera vu d'un bon œil que Merezad y mette fin, ce à quoi Alreck pourra contribuer en emménageant là-bas.

– Je puis au bas mot offrir bien mieux que ce que Alreck arrive à écouler. Pourquoi ne pas me demander?

– Je ne puis vous répondre. Je vous encourage cependant à questionner Merezad. »

Le haradan semblait insatisfait. Il n'était par contre pas dans son intention de quitter le confort de son riche étal et de sa prospère cité. Cette idée de devoir déménager pour combler l'accord à la place de son ancien partenaire vint à bout de son attrait pour l'opportunité dont il était question ors. Il fut conclu que l'hôte orchestrerait une rencontre entre Alreck et l'étranger, aux frais de ce dernier, dans un établissement «neutre», dont le propriétaire était, comme par hasard, le corpulent marchand.

[Ruster , Dunadan]

Le lendemain, sur la terrasse d'un établissement au Sud de la cité, l'étranger s'était installé, ayant changé de tenue. Il avait pris soin de noter une issue alternative. Jamais n'est-on trop prudent. Un harnais était bien serré autour de sa taille et de son corps pour assurer une fuite des moins fracassantes. Ses mains jointes devant son visage, accoudé à la chaise sur laquelle il se tenait bien lâchement en apparence, les pieds loin devant, l'étranger guettait. Sa patience fut récompensée.

Alors que la soleil jetait pénombre et orange lumière sur le grès chaud, l'obtus richard fit son apparition à l'opposé de l'endroit, marchant en tenant d'un bras les épaules de celui qui devait être Alreck. L'instant d'après, lorsqu'ils lui eurent tourné le dos et qu'il fut sûr qu'il pourrait reconnaître l'homme, l'inconnu bascula au-delà de la rambarde, se tenant à une corde glissant dans son harnachement. Une fois au sol, il fuit en gagnant la foule aussi vitement que faire se put.

Le soir venu, on trouva l'étranger dans une ruelle à l'Est de la ville. Apparemment, il avait été battu jusqu'à en mourir par une petite bande de malfrats; au moins trois hommes, selon les mendiants qui purent être interrogés là.

[Ruster , Dunadan]

La traque débuta le jour suivant. Sillonnant le fil de la foule, c'est au terme de la matinée que l'étranger trouva sa proie. L'ardente soleil s'était imposée alors et la cité s'était plongée dans une calme veille, guettant le retour de moments moins austères. Au moment de point d'ombre, seuls les fous allaient, forçant l'inconnu à gagner le refuge d'une loggia pratiquée dans un bâtiment colossal et richement ornementé, surplombant la place avec laquelle la comparaison jurait. Patience.

L'activité reprit aussi soudainement qu'elle s'était arrêtée, là où les affaires furent laissées; la cohue générale revint, les échanges allèrent de toutes parts et le traqueur se remit en chasse, conservant une douzaine de pas entre le haradan et lui, prenant bien soin de se placer hors du parcours qu'aurait pu emprunter l'obèse associer. Sa veille dura jusqu'au soir, changeant dix et dix fois d'emplacement, et il avait dû user de finesse alors que son premier contact vint dans sa direction au moment de rentrer chez lui. L'étranger se maudit alors de n'avoir pas eu le temps de vérifier ce détail. Sur le coup, il avait eu chaud; pis encore, il perdit un instant la piste de son gibier. Dressé comme une sentinelle au cœur des restes de l'activité du jour, ivre de l'urgence du moment, il repéra une silhouette et fendit le foirail, rongé par le doute.

Sa course devint marche, icelle devint silence; il devint ombre, laquelle s'évanouit: sa proie s'était arrêtée avant de s'introduire dans ce qui devait être sa demeure. Retournant sur ses pas, l'inconnu gagna une ruelle en amont, menant à une allée passant derrière la propriété. Il lui fallait savoir. Le dos collé contre un mur de tuffeau, l'homme était aux écoutes sous une haute bifore. À l'intérieur, une chaude discussion se transforma rapidement en dispute.

« Maintenant! », se garda-t-il de dire.

Énergiquement, il grimpa. Main à l'appui, au chambranle; pied à l'appui, poigne à l'imposte, au claveau; propulsion, mains au balcon. Après qu'il se fut hissé, il tendit l'oreille. Des sanglots, rien de plus. L'instant suivant, alors que son pied laissait la solive portant le toit en terrasse, un homme à demi-nu balaya les voiles menant au balcon, donnant l'impression d'avoir eu l'intention de surprendre quelque méfait. Lorsqu'il rentra, l'étranger put reconnaître Alreck à la caractéristique lumière d'ardentes braises. Retrouvant le plancher des vaches en silence, l'homme s'en fit.

[Franky]

Alors que le marchand faisait son tour de ronde dans la cité du sultan, il remarqua l'absence d'une de ses bonnes amies commerçante. Il croyait avoir entendu du bruit, mais il n'y avait rien. À la seconde qu'il prit du recule pour retourner à ses préoccupations, il se fit prendre de dos et étrangler avec son bâton jusqu'à sa mort. Alreck était maintenant un bout de viande inerte. Même s'il avait pour but de détruire sa concurrence, soit karim au fort harnast, il n'eut aucune chance de mettre fin à son plan. L'assassin réussit a le trimbaler jusque dans un cachette où il le camoufla dans un sac et un autre par la suite. Il réussit à faire passer la marchandise avec l'aide d'une monture et de son déguisement. Rendu à l'extérieur de la puissante Nardjam et ses sables, il ressortit le cadavre à la peau noirâtre et comme dans son plan il simula une attaque de brigand.

Sur le chemin entre le Fort Harnast et Nardjam, on pouvait y voir le cadavre du marchand et sa monture finalement morte. Ceux-ci avait des carreaux aux corps, le sang venait écraser les roches de la terre aride de l'Haradwaith. Ce qui était plutôt marquant, lorsque qu'on finit par trouver le corps, c'était de voir qu'il n'y avait plus de convois et ni de tête sur le mort.  On pouvait, aussi, remarqué une série de meurtre dans la cité du sultan. Ceux-ci avait un très gros lien avec Alreck. Certain se mirent à croire que le compétiteur de caravane à Nardjam aurait tué les commençants qui le gênaient et se fit prendre à son propre jeu contre des brigands, une fois parti de la cité.

Tout avait été fait selon les règles de l'air de l'assassinat.

[Ruster , Dunadan]

Nouvelle cible, autre part; même prétexte, contexte différent.
L'endroit était idéal : en continuelle activité, populeux de surcroît; des réverbères pour épaissir la nuit et répandre la cécité, un labyrinthe de pierre et des yeux voilés de routine. Chacun son sien et sa chienne.

Suivant charrettes et bêtes de bât, l'homme alla, gardant sans effort l'anonymat qu'il lui fallait, par-delà le mail et tout autour. Un balcon jouxtant la chambre d'une auberge; icelui jouerait le rôle d'un perchoir, icelle serait son repère.

Après une révision du matériel, la soleil s'étant évanouie, il ne restait à l'étranger qu'à s'étendre du séant au flanc sur une dormeuse, sous une baie donnant vers l'allée principale. Une fois de plus, l'éternel mot d'ordre était de mise. Patience.

[Ruster , Dunadan]

Tout avait beaucoup progressé, en une journée. L'homme avait déjà empli un carnet, brouillonnant quelque visage par-ci, joignant un nom par-là, ajoutant en mots certains détails, en marge des citations importantes. Cela n'avait cependant pas été sans effort. Souvent, pour chaque pas de la proie, le prédateur doit en faire dix, vifs, dans le silence et au moment choisi, pour autant qu'on ne courre point l'erreur. En pratique, l'endroit s'était avéré à la hauteur des attentes. Les échappatoires çà et là tout trouvées avaient rempli leur fonction plus d'une fois chacune.

Malgré tout, un problème menaçait de faire surface. Rien qui ne mette en péril l'inconnu, c'était plutôt l'ordre de mission qui écopait : la cible couvait un projet insoupçonné.

[Ruster , Dunadan]

Jeune gondorienne.
S'intéresse légèrement trop à ce qui ne doit pas se savoir.
Voyage souvent entre Minas Tirith et Umbar.
S'informer, filer, compiler.
Compte rendu au moment donné.
Paiement total au retour.
Pour le reste, blanc-seing.

L'homme était parti avec ni trop, ni trop peu. Eut-il davantage d'informations au départ, les attentes auraient été élevées de plus belle; moins l'auraient probablement guidé vers un trop grand éventail de cibles. En somme, il avait le beau jeu.

Du reste, il accumulait en parallèle tout le lacis fourmillant autour de la cible. Le bouquet, c'était de réaliser que la chose se faisait d'elle-même. Presque.

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°¯¯ *  *  * ¯¯°

Une nouvelle nuit d'inactivité pour la cible.

« Mais quelle femme de cet âge et de cet acabit reste sagement ainsi alors qu'elle a tout le temps pour elle, pesta-t-il plus qu'il ne posait la question. »

Il lui en fallait tout savoir.

Fendant le pavé entre deux passages de patrouille, l'homme s'adossa contre la face ouest de l'immeuble avant de grimper le long d'une colonne de marbre. Sa main agrippant la rambarde, il se hissa, tour à tour ses coudes en touchant la tablette, suivis de ses pieds. Traversant le balcon et prenant grand soin de se faufiler sous les quelques baies géminées le séparant de la porte, il jeta un œil à l'intérieur avant de s'y glisser à pas feutrés.

Discrètement, il s'immisça auprès de sa cible. Sortant une corde, il fit un nœud pour noter sa taille exacte. Farfouillant dans ses affaires, il trouva un flacon de parfum à la lavande au sein de diverses babioles.

Satisfait, il s'en fit comme il était venu.

[Franky]

Karim venait d'apprendre une terrible nouvelle par l'entremise de son contacte. Sunjata, forgeron et traite réussit à sortir vivant du désert sablonneux. Un acte plutôt impossible à réaliser vu la superficie et le peu de chance de survit qu’il lui avait laissé. Peut-être avait-il était aidé? Le Trug Kritar prenait l'information très au sérieux. Une traque a l’homme s’imposait…

Il réussit à se rendre jusqu’à son manoir et fit voir son humeur massacrante pour une fois. Rendu dans sa réserve personnel, à l’arrière de deux portes barrées, il réfléchit longuement à son entré. Il créa sa propre identité, avec l’aide d’un couteau et d’une teinture pour vêtement pour ses cheveux, il changeait son visuel complètement. Il se regardait au travers d’un bol rempli d’eau et avait énormément de difficulté à se reconnaître lui-même. Il faut croire que la barbe en moins était d’une aide majeur. Mais il ne prit point de chance, avec de la boue, il camouflât sa cicatrice en dessous de son menton et c’était comme si de rien était. 

Il partit en direction de Minas Tirith, prétextant qu’il n’était simplement qu’un nomade née au Linhir. Il voulait voir de ses propres yeux ce traite et en finir une fois pour tous.

[Franky]

Le séjour de Karim dura 3 semaines dans la belle Minas Tirith. Il eut le temps de faire énormément d’activité et de connaissance sous l’identification de Gaétan. Il réussit à retrouver Jynnea, qui n’a aucunement réussit à le reconnaitre sous son déguisement. Celui-lui pensait que le sien manquait beaucoup de finesse et était très facilement reconnaissable. Mais ce n’était en rien son problème. Si elle se faisait prendre, il n’aurait qu’à invoquer un autre recrue qui deviendrait assassin à son tour, pour la remplacer.  Il eut tout de même plusieurs plaisirs à venir lui faire du charme, même si durant son séjour il trouvait que Bogatyr était dans ses jambes.

Cet arnaqueur de l’orient ne pouvait lui faire faux bons une deuxième fois…Et ce fut finalement le cas, le jour où le magicien le traina dans la forêt de l’Ithilien face à cette espèce d’inhumain en armure sombre. Mais encore une fois, il essaya de jouer son rôle et avec grande difficulté. Il devait se rendre à l’évidence que faire le sale boulot n’était plus dans sa description de tâche. Depuis trop longtemps.

Un soir, il revit son assassin à contrat pour la première fois. Une discussion subtile se faisait voir dans la taverne du premier niveau de la cité. Et un échange eut lieu, mais Karim lui fournit le quadruple de ce que l’espion lui demandait et tous se laissèrent ainsi.
 
L’un des jours suivant, il se rendit à la banque. Voyant ce qu’il cherchait depuis son arriver. Sunjata parlait avec un individu qu’il ne semblait reconnaitre. Il se mit à les suivres et finit par perdre leurs traces. Il décida de prendre place sur un banc et d’attendre quelques minutes. Mais bizarrement, il fut Sunjata passé, avec un homme plutôt louche habillé de rouge, comme il l’avait déjà rencontré auparavant. Celui-ci était chauve et ne lui disait rien au premier regarde. Quelques minutes plus tard, les deux repassèrent une deuxième fois. Karim prenait le temps de bien visualisé la démarche des deux hommes et commençait à trouver leur activité plutôt louche.  Le couturier décida de changer d’endroit surtout que Sunjata prétextait être à la recherche d’un vieux alcoolique. Il marchait et observait la cité, visitant plus sérieusement la forteresse et ses remparts. Un son venu atteindre son oreille et attirer son attention.  Quelques mouvements gracieux pour se replier dans un endroit caché de la population.

Il s’entretenu avec  Skaelthor une seconde fois. Caché dans l’ombre, un nouveau plan était imaginer, Karim pouvait bien voir qu’il ne réussirait peut-être jamais à toucher à l’Umbarien d’origine. Alors il se dit que sa vengeance serait sienne tout de même. L’espion avait observé longuement et se rendit compte d’une amourette entre le garde et une femme. Teresa pouvait être une cible parfaite, facilement manipulable et d’énormes dégâts psychologiques seraient diffusés. Il tenait l’égalité de sa vengeance dans ses mains. Il parcouru la cité et retrouva cette belle demoiselle rapidement. Même après plusieurs tentatives pour la manipulé, il ne réussit à avoir sa confiance. Sunjata était dans le coin et il remarquait bien qu’il l’avait peut-être découvert. Il décida d’abandonné sa cible et marcha dans la cité, regardant plusieurs jardins de la citadelle. Plusieurs fois, il remarqua que Sunjata le suivait jusqu’à en devenir plutôt harcelant.  Et même quand il était proche de la cible, arme en main, presque sur le point de l’achever comme un mouton, le soldat était encore dans les parages. Quand leur regard se rejoignit, Gaétan n’eut aucun remord a lui dire ce qu’il pensait en tant que voyageur.  Et le menaça de faire une lourde plainte au poste de garde, presque sur le point de demander une injonction vu l’harcèlement et l’acharnement de l’homme.  Le bricoleur parti en direction du poste de garde, mais n’exécuta aucune plainte, sachant que le temps était conté et qu’il partirait de se pas vers son pays d’origine. Il parti du poste au nombreux garde et retrouva Teresa dans le chemin. Il se mit à la suivre et arriva dans une ruelle peu peuplé. Même de jour, les gardes ne semblaient pas souvent venir y porter intérêt. Le quartier pauvre était souvent négligé il faut croire. Il remarqua sa cible s’approcher de l’espèce de fontaine et jouer avec l’eau. Tandis que lui, il parcourait le second étage d’un bâtiment avec deux fenêtres plongeant sur la ruelle et la cible. Le son de l’eau et du chant de la demoiselle était entendu jusqu’à ses oreilles, il bougeait tranquillement, se plaçant dans l’angle parfaite pour ne pas se faire remarqué. Ni sa flèche, ni son corps n’était vu d’un quelconque témoin qui aurait pu venir de la ruelle tout d’un coup.  Prenant sa flèche, il venu la placer dans le sans contraire de la position de l’arc, faisant emboité la corde et le bout de bois. Il tira tranquillement et chargea son coup toute en visant la cible. Il attendait le bon moment pour tirer. Il décocha quand elle était pencher vers l’avant, défonce les côtés et touchant le foie de la cible. De petit cri se faisait entendre, des cris de souffrances. Karim approchait d’un pas lent vers Teresa, elle eut le temps de mourir avant qu’il arrive. Le sang coulait dans la ruelle, la flèche fut mortelle. Il coupa une mèche de cheveux et s’empressa de quitter la scène du crime. Il prit l’essentiel et reparti vers le Fort Harnast.

Rendu à destination, il envoya plusieurs missives…

[Ruster , Dunadan]

Les jours passent et se ressemblent. À tout le moins, c'est l'impression qu'en avait l'étranger. Néanmoins, force petites erreurs l'avaient révélé et lui avaient coûté quantité de soucis dont il eut préféré se passer. Désormais, il avait une liste de personnes qu'il lui faudrait impérativement éviter et cela posait problème dans l'exécution de ses ordres.

Mais voilà qu'il fit une rencontre, toute impromptue; un hasard tantôt fatal à d'autres.
Il s'était d'abord senti suivi. Lançant un regard çà et là, puis tout autour, il se mit à presser le pas, s'arrêter au débotté, aux écoutes l'instant suivant pour se lancer à la course. Lorsqu'il fut acculé au parapet et qu'il n'eut pour seule issue que la mort, la créature se révéla à lui. D'une voix surnaturelle, elle le questionna, alors qu'il croyait son moment venu.

« PARLE! avait-elle hurlé à mainte reprises. »

À tout instant, il craignait que le Vil n'attire l'attention, tergiversant entre deux peurs. La chose fit de l'homme son pantin, lui imposant de continuer son guet et de garder le secret sur leur rencontre. Puis, déchirant l'intangible voile, dans le vent elle s'abîma.

S'empressant de rejoindre son perchoir, ce sont les nerfs qui portèrent leur homme jusqu'à ce qu'il ne ploie, anhélant.

[Ruster , Dunadan]

Après maint cahots, quelques habiles sorties de ravitaillement, un simulacre de fuite et une semaine quasi-pérenne en cache, le filou avait réussi à faire croire qu'il eut abdiqué. Cela était fort justifiable : la garde le reconnaissait à présent et lui avait donné la chasse plus souvent qu'à son tour, tant étant que, par force occurrences, sa capture semblait imparable. Aussi avait-il une fois pointé une arme empoisonnée sur son cœur, hâve de la défaite, avant de lever les yeux vers une issue providentielle.

Usé de tout cela, et comme ce n'était après tout qu'un contrat, il eut été raisonnable de s'en absoudre.

Mais ce qui liait l'homme à son perchoir n'avait plus rien d'une chaîne aux maillons d'or, car un vaste et sombre filet tissé de terreur l'y maintenait ores. Ainsi il demeurait, discrètement, aux écoutes, son esprit n'ayant de cesse d'être tourmenté de doutes et de certitudes. Il n'y avait nul besoin de douter de sa mort prochaine, si le vilain venait à apprendre que le serviteur ruminait manigance.