Le vent lui giflait le visage comme jamais. Les crins qui surmontaient son heaume se mélangeant à ses propres tresses blondes qui s'en échappaient. Malgré la vitesse soutenue que lui imposait son maître, le destrier galopait avec l'élégance des siens. Ironie du sort, on aurait presque cru qu'il...volait. Manoeuvrant avec grâce parmi les écueils de cette terre sauvage où il était né. Un claquement de langue, une légère pression des doigts sur les rênes qui le liaient inutilement à son maître, ou encore son propre instinct, la bête slalomait sur une terre sèche et friable, entre une succession interminable de bosquets ras coupant comme des rasoirs et des amas de pierres éboulées qui manquaient à tout moment de lui briser les pattes. Pourtant, son cavalier n'était, ni fou -que Béma l'en garde, ce qu'il avait vu était on ne peut plus réel-, ni imprudent -enfin, pas au point de risquer la vie de son compagnon le plus cher-, et, une fois n'est pas coutume, sobre.
La vision des carcasses brisées ne quittait pas son esprit. Un ours, deux sangliers et un daim. Regroupés dans la même clairière. Enfin, ce qu'il en restait. Chacun broyé. Chacun à demi enfoncé dans un lit de fougères, comme si...tombé du ciel. Sans aucune trace d'affrontement alentours.
"Tu as déjà vu un ours voler ?"
Un jour et une nuit qu'ils avaient quitté cette clairière, sur le flanc nord de l'Ered Nimrais.
"Le pinson du matin, oui. Le rapace du crépuscule, oh oui. La chouette du soir, également. Eux, ils volent."
Les quatre sabots s'envolèrent simultanément pour esquiver un éboulis, quand soudain, la cime du Starkhorn surgit au loin. Ils touchaient au but. Son cœur s'emballa derechef. Il fallait à tout prix les prévenir. Pour le Seigneur et la terre.
"A moins que tu n'arrives déjà trop tard ?"
Il chassa fermement la voix dans sa tête, "que les flammes t'emportent !"
"Vraiment ? Hé bien, tu ne crois pas si bien dire..."
La vision des carcasses brisées ne quittait pas son esprit. Un ours, deux sangliers et un daim. Regroupés dans la même clairière. Enfin, ce qu'il en restait. Chacun broyé. Chacun à demi enfoncé dans un lit de fougères, comme si...tombé du ciel. Sans aucune trace d'affrontement alentours.
"Tu as déjà vu un ours voler ?"
Un jour et une nuit qu'ils avaient quitté cette clairière, sur le flanc nord de l'Ered Nimrais.
"Le pinson du matin, oui. Le rapace du crépuscule, oh oui. La chouette du soir, également. Eux, ils volent."
Les quatre sabots s'envolèrent simultanément pour esquiver un éboulis, quand soudain, la cime du Starkhorn surgit au loin. Ils touchaient au but. Son cœur s'emballa derechef. Il fallait à tout prix les prévenir. Pour le Seigneur et la terre.
"A moins que tu n'arrives déjà trop tard ?"
Il chassa fermement la voix dans sa tête, "que les flammes t'emportent !"
"Vraiment ? Hé bien, tu ne crois pas si bien dire..."